Un peu d’histoire…
Plus haut point de vue de Montpellier, Sainte-Anne est un lieu patrimonial cher aux Montpelliérains. Le 15 janvier 1866 était posée la première pierre de l’église Saint-Anne. Une décision de Jules Pagézy, maire de Montpellier (1852 - 1869) face à l’accroissement de la population. Du haut de ses 66 mètres, la tour du clocher s’installe dans le paysage, mais la construction de cet édifice ne s’achèvera qu’en 1872…
Une construction mal maîtrisée
Et déjà, quelques années après la fin des travaux, des « désordres » apparaissent sur le bâtiment et les campagnes de réparation sont menées… Désacralisé à la fin des années 80, et suite à d’importants travaux, cette église devient le carré Sainte-Anne. Elle accueille en 1991 sa première exposition. Mais une nouvelle fois, les défauts de construction dus à des méthodes non maîtrisées à l’époque, refont surface. Par mesure de sécurité, la fermeture de cet édifice est décidée en 2017.
Un chantier hors du commun
Un véritable sauvetage patrimonial a été lancé ces dernières années. En 2021 et 2022, de nombreuses études approfondies sont réalisées pour comprendre les fragilités du bâtiment et connaître l’historique de ces désordres afin de définir les meilleures solutions de confortement de l’édifice. « Sainte-Anne est un grand malade qui revient de loin, résume André Verdier, ingénieur structure. Son mode de construction est très atypique et explique les principaux problèmes rencontrés depuis. Ses fondations font 9 mètres de profondeur dans un sol en argile, jusqu’au niveau de l’eau à l’époque, et ont été renforcées par des pieux en bois… Avec le temps, le clocher de 6 000 tonnes, plus lourd que la nef s’est tassé et des déchirures se sont créées entre le deux parties. » Un affaissement de l’ordre de 10 cm a été observé qui depuis s’est stabilisé naturellement.
Des travaux très lourds
Cette année, d’importants travaux ont été entrepris par la Ville de Montpellier, propriétaire du lieu. La première phase, toujours en cours, consiste à reprendre la structure en rénovant notamment les deux imposants piliers du clocher composés de 64 pierres d’Estaillades, un beau calcaire blanc en provenance du Vaucluse, et en posant des tirants sur les 14 colonnes élancées de la nef en pierre monolithe. Suivront notamment la révision des toitures, des menuiseries et la rénovation des façades intérieures et extérieures. Des capteurs seront installés pour vérifier le comportement de l’ouvrage et assurer une surveillance constante.
Une ambition nouvelle
En février 2024, ce sont les travaux d’aménagement artistique qui prendront place. « L’espace d’exposition va être repensé pour donner à ce centre d’art contemporain une ambition nouvelle. On pourra notamment entrer par la porte historique et on retrouvera toute la profondeur du chœur, explique Michaël Delafosse, maire de Montpellier. C’est un lieu très atypique d’exposition où l’art contemporain est en dialogue avec l’architecture néogothique et ses jeux de lumière. Cet immense chantier s’inscrit dans la dynamique de notre candidature au titre de capitale européenne de la culture 2028. » Toute la surface, plus de 730 m2, et la hauteur du bâtiment seront exploitées pour retrouver la monumentalité du lieu. L’ouverture au public est prévue fin 2024.
4,7 millions d’euros
C’est le montant de ce chantier totalement financé par la Ville de Montpellier.