Cinéma

"Là où les mots sont", film souvenir de la tour d'Assas

31-08-23 - 10:02
31-08-23 - 12:23
À la Mosson, ce moyen métrage a été tourné en dix jours au 22e étage et à la fin de l’occupation de la tour dans le cadre des Permis d’imaginer. Il devrait être présenté au public à la mi-octobre.
Les deux réalisateurs.
Yassine Aïssaoui et Rebecca Gallon, les deux réalisateurs du film. - ©C. Marson
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Au 22e étage de la tour d’Assas à la Mosson, le dernier des dix jours de tournage de « Là où les mots sont » s’est achevé le 29 août, avec une scène de mariage forte d’une vingtaine de figurants et habitants du quartier. Ce moyen métrage, déjà en cours de montage, sera diffusé dans les cinémas de la ville, après une première séance au cœur du quartier à la mi-octobre. C’est un clap de fin qui tombe sur ce village vertical de la tour d’Assas, où l’accès est désormais interdit car les travaux préparatoires au désamiantage ne sauraient tarder. Ici, bon nombre de familles se sont fait leur propre film. Celui de leur vie, pas toujours simple mais toujours aimante, passée au révélateur. Difficile de survoler soixante ans d’existence en un condensé de trente minutes, mais « Là où les mots sont » a su mettre l’accent sur les femmes. Car ce sont elles qui, il y a quelques années, avaient élevé la voix au sein d’un collectif pour réclamer que des travaux soient entrepris dans la tour. 

Permis d’imaginer

« Au départ, nous voulions faire un documentaire sur les habitants du quartier. Ensuite, avec l’opportunité des Permis d’imaginer lancés par la Ville de Montpellier et l’aide financière qui allait avec, nous avons construit un projet de fiction inspiré par les mots des familles qui ont habité la tour. On a mené en amont un gros travail de recherche, de production et d’écriture. On a installé une régie et meublé les pièces. Notre chef décorateur qui est un magicien a fait des merveilles avec peu de moyens », commente le coréalisateur Yassine Aïssaoui. C’est lui qui, avec Rebecca Gallon, a créé l’association Mr Gustave pour donner corps à ce projet. 

Forte solidarité

« On a beaucoup écouté les habitants, surtout lors de l’agora qu’il y a eu au pied de la tour, poursuit Rebecca. Des gens ont vécu ici des moments de vie ultra touchants. Il y a une sorte de dualité dans le récit. Les personnes très émues car cette tour va être détruite et qui auraient aimé rester là. Et celles qui se sont faites à l’idée de partir et espèrent qu’il y aura quelque chose de plus beau à la place. » Dans le film, l’attachement à la tour est porté par le personnage de Saïna. La tour d’Assas, c’était aussi une forte solidarité. Car, quel que soit l’étage, tout le monde se connaissait. Chirine, elle, joue le rôle de Zohra et notamment de la mariée. « Je suis Parisienne et je suis descendue à Montpellier pour un casting. C’est un projet hyper intéressant car il porte sur de vraies paroles de femmes dans les quartiers. On ne les entend pas assez souvent. Là, elles disent leur vécu.  Elles parlent des familles, il y a de l’amour. Je me suis vraiment imprégnée de cela. C’est elles qui ont dénoncé l’insalubrité au départ. Je suis fière de faire partie de ce projet. » Le résultat sera visible sur grand écran dans quelques semaines.

Figurants en répétition.
Échanges entre figurants avant le tournage. - ©C. Marson
Scène de tournage.
Le tournage a duré 10 jours au 22e étage de la tour d'Assas.
Scène de tournage
Une scène du dernier jour de tournage