Après un CAP de serrurier et des études "un peu compliquées", Patrick Michel rentre aux Beaux-Arts de Montpellier. Quatre années interrompues par un service militaire. Il s'expatrie ensuite à Mulhouse dans une école supérieure spécialisée, dont il sort avec un diplôme national de publicité. Avant de cocher la case "Paris" où il travaille pour différentes agences, il côtoie de grandes personnalités de la littérature des arts et de la mode.
De création en création
Mais, à l'ascension professionnelle dans la capitale, il préfère les charmes de sa ville natale. Retour à Montpellier où il crée sa propre agence de communication, Cible Publicité. "Je voulais avant tout rester indépendant." Au milieu des grandes enseignes nationales, la concurrence est rude. mais il parvient à tracer son chemin grâce à sa pugnacité, ses connaissances graphiques, son savoir-faire, plus particulièrement dans le domaine de l'immobilier. Aujourd'hui son agence reste "la plus ancienne de la Métropole".
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En 1999, au décès de son père Fernand Michel, "artiste zingueur" bien connu, il se lance dans un nouveau défi d'envergure : constituer autour de l’œuvre paternelle une véritable collection d'Art Brut et donner naissance à un musée à Montpellier. "Tous mes amis m'ont traité de fou. Comment rivaliser avec la célèbre collection donnée par Jean Dubuffet à la Ville de Lausanne ?" Rien ne l'arrête. Avec son frère et quelques amis fidèles, le voilà lancé - pendant ses vacances - dans un périple autour du monde. En douze ans, il réussit à mettre sur pied une collection d’œuvres majeures. Le musée ouvre ses portes officiellement le 26 avril 2016 dans le quartier des Beaux-arts. "Nous sommes aujourd'hui la plus importante collection d'art brut visible en France, après le LaM de Lille. Nos visiteurs viennent du monde entier."
Charles, le cygne de Nek Chand
L'association qui gère le musée continue d'acquérir des œuvres capitales grâce à quelques mécènes qui lui font confiance. Ainsi, le 26 juin dernier, Charles, le cygne sculpture de Nek Chand, créateur du célèbre Rock Garden de Chandigarh (Inde), est venu prendre place sous un olivier centenaire, dans le magnifique petit jardin intérieur du musée. Non loin de la fresque de Danielle Jacqui, bas-relief en faïence. Pour Patrick Michel, pas question de retraite. "Il y a toujours une prochaine étape en gestation." Parallèlement à la collection permanente, le musée propose trois fois par an des exposition temporaires : comme l'hommage rendu à Alain Kieffer et ses figures en céramique émaillé, programmée jusqu'à fin décembre 2023.