Exposition

L’art des dominotiers : un métier oublié en vitrine à la médiathèque Émile Zola

17-01-24 - 12:00
C’est une petite exposition discrète qui depuis son installation fait pourtant le bonheur des visiteurs de la médiathèque Émile Zola. Jusqu’à fin février, plusieurs vitrines réparties entre les étages, accueillent une sélection d’ouvrages issus du fonds patrimonial du réseau des médiathèques, ayant tous en commun d’être embellis par cet art tombé en désuétude : la dominoterie.
Exemplaires de livres recouverts de papiers dominotés
©S.M.
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Figures géométriques, rayures, motifs de fleurs… La double vitrine installée au rez-de-chaussée de la médiathèque Emile Zola, expose plusieurs spécimens de papiers dominotés. C’est-à-dire, de feuilles décorées que l’on utilisait autrefois pour doubler les intérieurs de coffres, d’armoires, de tiroirs… Jusqu’aux boîtes à chapeaux et aux décorations de cheminées. Sans oublier, bien sûr, les couvertures de livres, ou pages intérieures, qui font l’objet de l’exposition présentée jusqu’à fin février.

Vitrine de l'exposition sur la dominoterie à la médiathèque Emile Zola
L'exposition est présentée jusqu'à fin février au rez-de-chaussée, mais aussi au 3e étage de la médiathèque Emile Zola - ©S.M.

Des feuilles colorées

La dominoterie est une tradition ancienne, popularisée au XVIIe siècle, lorsque à la place des reliures en parchemin ou vélin, réservées aux possesseurs fortunés, les relieurs favorisèrent l’emploi de papiers colorés, issus de la technique de gravure sur bois.

Le dessin, gravé sur des bois fruitiers ou sur une plaque de cuivre, était ensuite colorié au pinceau ou en utilisant des pochoirs. L’évolution des motifs suit les progrès techniques, mais aussi la mode du moment ainsi que l’imagination des dominotiers.

Exposition de livres à la Médiathèque Emile Zola
Pour graver une planche d'impression, un mois était parfois nécessaire - ©S.M.
Etagère de livres dominotés à la Médiathèque Emile Zola
Une fois l'empreinte réalisée, le dominotier pouvait à partir de sa planche réaliser des centaines de millier d'exemplaires - ©S.M.
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Exposition de livres à la Médiathèque Emile Zola
Pour graver une planche d'impression, un mois était parfois nécessaire - ©S.M.
Etagère de livres dominotés à la Médiathèque Emile Zola
Une fois l'empreinte réalisée, le dominotier pouvait à partir de sa planche réaliser des centaines de millier d'exemplaires - ©S.M.

Une nouvelle génération

Si les premiers motifs favorisent les images religieuses ou profanes, jeux de l’oie, cartes à jouer... très vite l’inspiration se libère et l’on voit apparaître de nouvelles figures et couleurs : ramages, fleurs, fruits exotiques.

L’art des dominotiers prospèrera ainsi jusqu’au début du XIXe siècle, avec la mécanisation des ateliers familiaux.

Aujourd’hui, de nouvelles générations d’artisans d’art font revivre cette tradition de la dominoterie, dans le respect des méthodes traditionnelles.

 

Médiathèque Émile Zola - 218 boulevard de l'Aéroport - 04 67 34 87 00 - Tramway ligne 1 et 4, arrêt place de l'Europe - Ouvert le mardi (12h à 19h) ; mercredi (10h à 19h) ; jeudi (12h à 21h) ; vendredi (12h à 19h) ; samedi (10h à 18h30) - ouverture le dimanche, d'octobre à avril (de 14h30 à 18h).

Grand cahier dominoté
©S.M.

À savoir

L’exposition présentée à la médiathèque Émile Zola est le fruit d’un travail de recensement initié au sein du département du patrimoine écrit et graphique du réseau des Médiathèques de la Métropole. Un atelier de présentation de ces reliures avait été proposé en 2022, lors d’un atelier « plongée patrimoniale ».

Ce travail de recherche a permis d’identifier dans le fonds des techniques différentes de papiers peints : dominotés, marbrés, à la colle, en œil de chat.

La vitrine du rez-de-chaussée présente un petit échantillon de papiers dits dominotés (reliures et contre-plats). Ces papiers servaient généralement de reliure temporaire avant qu’un acquéreur ne fasse faire une reliure plus solide, mais plus coûteuse.

La présentation de ces ouvrages se poursuit au 3e étage de la médiathèque Émile Zola, avec une vitrine dans la salle Occitanie et trois vitrines dans la salle Léo Malet (papiers à la colle, marbrés et yeux de chat).