Fondée en 2004, à l’initiative de Valeria Emanuele et Mehdi Benabdelouab, la compagnie Les Têtes de bois a développé un art théâtral contemporain que l’on pourrait définir comme "poesia dell’arte, inspiré de la commedia dell’Arte". Ils ont une très grande force de travail, une énergie débordante, une création foisonnante. Leur compagnie Les Têtes de Bois fête ses 20 ans.
Des créations accessibles à tous
Ce duo œuvre pour tous les publics, du bébé à la personne âgée, car outre leurs créations théâtrales, ils interviennent dans les collèges et les lycées, dans les ehpad et les CCAS. « Notre travail est multidisciplinaire, mais aussi multiculturel grâce notamment aux langues. Nous nous définissons en tant que méditerranéen, dans nos spectacles, on parle l’espagnol et un de nos comédiens est argentin. Dans la pièce, La mégère apprivoisée que nous avons adaptée, jouait un musicien marocain et Valeria parlait en italien durant la moitié du spectacle ; Nous aimons ce mélange des langues et des cultures dans notre travail », explique Mehdi Abdelouab.
Un théâtre de tréteaux
« Notre accent est aussi une marque multiculturelle. Quand nous nous sommes rencontrés avec Mehdi, j’avais ma culture italienne et des masques dans mes valises. J’ai travaillé avec de grands maîtres du théâtre italien tels que Carlo Boso ou Antonio Fava ; Avec Mehdi, nous avons commencé avec les masques ; ensuite nous avons poussé la recherche vers une forme plus contemporaine, confie Valeria Emanuele. On est sur les pas de Dario Fo… On revendique un théâtre populaire de qualité dans la mouvance de Dario Fo. Nous sommes un théâtre de tréteaux, nous pouvons nous produire partout, dans les rues, dans tous les festivals ; La Panne, que nous jouons le 27 janvier, est un théâtre très généreux où le corps est très engagé, de même que les sentiments et la voix. » « Cette forme de théâtre sur tréteaux, complète Mehdi Abdelouab, fait de nous un théâtre populaire de saltimbanques accessible à tous. Même un enfant pourra regarder le spectacle sans comprendre le discours, mais il en saisira le langage du corps et le langage émotionnel ; Nous ne sommes pas un théâtre élitiste ».
De Molière à Dürrenmatt
Après avoir adapté notamment La Mégère apprivoisée et la Tempête de Shakespeare, puis Molière avec Le médecin malgré lui… affreux, sales et méchants, la compagnie Les Têtes de Bois s’est orientée vers des œuvres plus contemporaines. « Nous sommes arrivés à Friedrich Dürrenmatt, avec la Visite de la vieille dame et La Panne », ajoute Mehdi Abdelouable. L’écriture de Dürrenmatt est moderne, il a écrit beaucoup de romans policiers, il traite de la nature humaine d’une manière très burlesque, il est méconnu en France, à part dans le milieu du théâtre, mais très connu en Allemagne, en Suisse, en Italie. Son univers, c’est l’énigme ; Ce qui m’a plu dans cette œuvre, c’est le regard de cet auteur sur la justice ».
Plus d'infos sur : https://www.lestetesdebois.com/ et https://www.theatrelavista.fr/
La Panne de Friedrich Dürrenmatt
Une panne de voiture amène Alfredo Traps, agent général et représentant exclusif du tissu synthétique Héphaïston, à interrompre son voyage. Aucune chambre n’est libre à l’hôtel du village où il s’est arrêté et on lui indique l’adresse de quelqu’un qui ne refusera sûrement pas de l’héberger. En effet, son hôte, un très vieux monsieur, l’invite même à dîner avec lui et ses trois amis. Aimerait-il participer aussi à leur jeu ? Chaque soir, ils exercent à nouveau pour se distraire, leur profession de naguère. Ils sont juge, procureur, avocat et bourreau, mais l’accusé manque. Traps accepte le rôle d’autant plus volontiers que cette dégustation de grands crus se révèle faite pour réjouir son âme d’épicurien et de bon vivant. Confiant, il ne voit pas de quel crime on pourrait l’accuser… Sa vie est toute innocence, à quelques adultères près, il est un exemple de banalité. Il est aveugle à cette évidence que nul sur terre n’est en droit de se dire innocent et avoir les mains propres. Avec délectation, au fil d’une conversation menée grand train dans le tintement des verres, juge et procureur se chargent de lui dessiller les yeux et c’est sur une double surprise que s’achève cette pièce à suspense, au tempo extraordinaire.
Mise en scène : Mehdi Benabdelouab. Avec : Jean-Luc Daltrozzo, Olivier Corcolle, Valeria Emanuele, Laurence Landra et Mehdi Benabdelouhab. Equipe technique : création lumière et régie : Natacha Raber ; scénographie : Andrea Cavarra et Mehdi Benabdelouhab ; costumes : Sonia Sivel ; masques : Brina Babini ; création et musique originale : Pierre Bernon d’Ambrosio ; graphiste : Antoine Vivier
Prochaines représentations
LA PANNE
- Théâtre La Vista-La Chapelle à Montpellier, jeudi 25 janvier à 14h (scolaire)
- Théâtre La Vista-La Chapelle à Montpellier, vendredi 26 janvier à 10h (scolaire)
- Théâtre La Vista-La Chapelle à Montpellier, samedi 27 janvier à 19h Théâtre La Vista-La Chapelle à Montpellier
PINOCCHIO reprise du 30 janvier au 1er février au Théâtre La Vista-La Chapelle à Montpellier
PINOCCHIO jeudi 1er février à 14h15 (scolaire) Théâtre La Vista-La Chapelle à Montpellier samedi 3 février à 16h Théâtre La Vista-La Chapelle à Montpellier
BOUTIK vendredi 2 février à 20h Festival Les Mots Parleurs à Aniane, le samedi 3 à 14h30 Théziers
PINOCCHIO vendredi 9 février à 15h Théâtre Georges Brassens à Lunel
LE CROQUELUNE mercredi 21 février à 10h et 11h Médiathèque Saint Laurent d’Aigouze
LA PANNE vendredi 9 mars à 20 h 00 Théâtre Samuel Bassaget – Mauguio (34)
CABARET BÉBÉ La lumineuse histoire du Ver Luisant jeudi 21 à 9 h 30 et 10 h 30 salle Maria Callas à Juvignac (34)
Tête de bois, c’est l’idée d’un ami comédien qui nous a dit : vous avez du caractère, vous êtes des vraies Têtes de bois… De plus, le bois est un matériau récurrent dans nos spectacles. J’ai débuté à la Cartoucherie de Vincennes, au théâtre de l’Épée de bois. Mon père était déjà comédien dans ce théâtre là où j’ai commencé et où m’est venue la passion du théâtre. Puis, mon père a créé sa propre compagnie : Le théâtre du Nouveau monde, j’ai intégré le théâtre depuis tout petit à ce jour, ayant quitté mes études assez tôt. Plus tard, mon père a eu l’opportunité de venir dans le sud lors d’une résidence de six mois au CCAS du Cap d’Agde, qui disposait d’un théâtre ; et c’est ainsi que nous avons quitté Paris en 1998, et là nous étions vraiment une troupe. Nous avons sillonné le Sud de la France, Cap d’Agde, Pézenas, Béziers… Puis la troupe a éclaté chacun a suivi son propre parcours. Mais ce qui est déterminant concernant la compagnie Les Têtes de bois, c’est notre rencontre avec Valeria lors d’un stage de la commedia dell’ Arte de Carlo Boso ; une rencontre amoureuse et artistique… Nous avons d’abord créé Pinocchio, notre premier spectacle, il y a 21 ans ; nous l’avons joué à La Vista, d’où notre lien très particulier, avec puis au théâtre Jean Vilar… notre spectacle a été sollicité par de nombreux théâtres ; puis, nous avons dû créer notre compagnie pour pouvoir diffuser notre spectacle ; c’était un peu compliqué, en pleine période de remise en cause du régime d’assurance chômage des intermittents du spectacle. Nous allons jouer Pinocchio à La Vista le 3 février, pour célébrer les 20 ans de la compagnie. Ce spectacle est toujours très sollicité… Chaque année, nous avons de nouveaux projets et nous sommes productifs ; mais notre compagnie est ouverte sur d’autres publics pas uniquement dans les théâtres ; je suis déjà intervenu dans les maisons de retraite, mais aussi auprès de personnes en situation de handicap et des lycéens, notamment à Castelnau-le-Lez, ville où j’encadre aussi 80 jeunes de la MJC. Grâce à un partenariat avec la Ville de Juvignac, je vais créer, pour les journées du patrimoine une visite contée autour des thermes de Fontcaude.
Mon parcours est beaucoup plus classique. Je suis diplômée de l’école de théâtre de Rome et je suis titulaire d’une maitrise en histoire du théâtre. Après mes études, j’ai travaillé en tant que comédienne sans souci parce que gérer une compagnie de théâtre ce n’est pas pareil. J’étais insouciante, je travaillais avec beaucoup de compagnies, j’ai également étudié l’anthropologie théâtrale ; je suis partie en Colombie pour une recherche sur l’oralité et la scène, le langage verbal et non verbal ; J’ai aussi gagné des concours de poésie ; pendant le Covid, j’ai créé La Jeune fille qui grimpait aux arbres, très librement inspiré du Baron perché d’Italo Calvino, dont on célèbre les 100 ans de sa naissance. Quand j’étais petite un de mes oncles nous racontait chaque samedi des histoires à épisode, inspirées d’Italo Calvino, en nous laissant sur notre faim, un peu comme les contes des 1001 nuits. J’ai également créé les cabarets bébé en 2010, des spectacles pour les tout-petits que je joue toujours notamment dans les maisons pour tous. Le prochain Cabaret bébé, La lumineuse histoire du Ver, est prévu le jeudi 21 mars à 9h30 et à 10h30, salle Maria Callas à Juvignac. Nous sommes très impliqués sur le territoire, nous avons un partenariat pour une résidence de trois ans avec Juvignac. Nous avons mené cette année un projet avec le lycée Jules Guesde ; les lycées ont, lors d’ateliers théâtre, créé des textes contemporains à partir de la commedia dell Arte ; cette proximité avec les élèves était importante. Et nous avions porte ouverte au lycée pour répéter notre pièce La Panne. Nous jouons partout en France, en Europe et nous avons même joué en Corée du Sud ; Nous aimons beaucoup rencontrer les publics qui nous accueillent, nous aimons discuter avec eux… Jouer et partir, ce n’est pas notre pratique, c’est notre façon de voir le théâtre vivant ; À la fin de la représentation La Panne, sera projeté un documentaire réalisé par les Black Lions sur notre travail ; la compagnie Les Têtes de Bois a toujours un véritable échange avec le public.
