« Les images photographiques présentées ont été choisies pour leurs capacités particulières à faire voir ce qui unit, et parfois sépare : les communautés humaines, les familles, les générations et les individus entre eux, explique Peter Vass, président de Grain d’image, association qui organise les Boutographies. Cette année, notre choix se porte sur les photos autour des sujets personnels, familiaux ou intimistes. Comme tous les ans, nous avons reçu 550 dossiers, l’association en a sélectionné 80 pour les présenter aux membres du jury. Nous choisissons ce qui pourrait plaire aux Montpelliérains. »
Le programme est composé d’une sélection officielle Accrochage et d’une sélection officielle Projection, qui fait intimement partie des Boutographies.
Sélection des Boutographies 2024
Une mise en bouche proposée par Peter Vass, président de l'association Grain d'image, lors de la présentation des Boutographies à l'hôtel de Ville ce 29 avril, en présence de Arnaud Laroche, directeur artistique du festival des Boutographies.
Stephanie Lacombe, auteur de documentaires photographiques présentera Hyper life. Des photos avec des textes explicatifs, en Champagne Picarde... « dans une zone pas très prospère, un peu la France d’en bas », indique Peter Vass.
La photographe française autodidacte, Kathleen Missud, présentera des photos prises par son grand-père dans les années 1970, des vacances familiales au camping. Ses photos montrent une France qui n’existe plus... mais des photos qui racontent des moments de vie, le thème des Boutographies de cette année.
À découvrir, également La couleur de la grenade, le travail d’Alexandre Bagdassian, photographe qui vit à Paris. La grenade est l’emblème de l’Arménie ; la guerre, les souvenirs d’enfance et « le désir de remonter la piste de mes ancêtres. »
En sélection projection, le photographe montpelliérain Adrien Vautier nous mène vers la guerre en Ukraine : Si tu traverses l’enfer... Les photos présentées ne sont pas diffusées en presse.
Les Boutographies présentent deux photographes iraniens exilés : Amin Yousefi photographe londonien, qui revient sur la révolution iranienne et le retour de Khomeiny. Ce ne sont pas ses propres photos, mais il a isolé le regard des personnes présentes « c’est glaçant de voir des regards ». Et Shirin Abedi, qui vit à Hanovre... Depuis 1979 à Téhéran, la danse est immorale... mais des femmes défient la loi, elles dansent malgré l’interdiction : May I have this dance ?
L’édition 2024 des Boutographies présente également sa deuxième résidence d’artistes, en partenariat avec l’association APF France handicap Occitanie, pour sortir des présentations traditionnelles des personnes en situation de handicap. Avec notamment la résidence de Nanda Gonzague, cofondateur du collectif Transit, qui débouchera sur son exposition Sur les pas de Simon sur le thème de la socialisation.
C’est une manifestion très exigeante soutenue par la Ville et la Métropole de Montpellier, ce dont nous sommes fiers. L’association Grain d’image a beaucoup travaillé pour aboutir à cette qualité exceptionnelle. Elle permet de rassembler les photographes étrangers qui sont au-delà de nos frontières. Ce nouveau cru 2024 est dynamique, il se renouvelle progressivement, en permanence dans de nouveaux lieux et avec de nouveaux mécènes. La Ville de Montpellier est heureuse de mettre à la disposition des Boutographies, ce bel écrin, le Pavillon populaire devenu en une dizaine d’années un lieu essentiel de la photographe mondiale, réputé pour l’excellence de sa programmation artistique. Le Pavillon Populaire fait la renommée des Boutographies, qui elles-mêmes font la renommée de cet espace de la Ville, cela est vraiment très vertueux. J’apprécie que la parité hommes-femmes soit respectée. Une véritable attente est portée à la création artistique des femmes, qui ne sont plus depuis longtemps uniquement sujets de création. Il est important de le dire. La femme est au cœur de nombreuses d’activités créatrices et cette manifestation le démontre amplement. Par ailleurs, je trouve vraiment formidable la visite à vélo. Il faudra le prévoir sur d’autres manifestations. Je me réjouis également du partenariat des Boutographies avec l’APF France handicap Occitanie dans le cadre d’une résidence, qui correspond à ma volonté : que notre politique culturelle soit inclusive. C’est une joie pour moi de voir la diversité des thématiques, des axes conceptuels, documentaires et artistiques, avec plusieurs points de vue. Enfin, concernant l’intelligence artificielle, un enjeu important dans la photographie : je suis curieuse d’écouter de cette conférence.