Du journalisme à la comédie
Quel est votre parcours ?
Camille Tissot : J’ai eu une première vie avant de devenir comédienne. Après le collège Saint-François d’Assises et un bac littéraire à Montpellier, je suis partie à 18 ans à Paris pour devenir journaliste. J’ai fait khâgne, hypokhâgne une maîtrise de lettres à la Sorbonne et l’École Supérieure de Journalisme. J’ai toujours aimé écrire. À 15 ans, j’ai même écrit un roman qui a failli être édité.
Votre premier boulot ?
Un stage à Midi Libre Lunel ! Plus sérieusement, j’ai travaillé comme pigiste au Figaro, l’Express, Les Inrocks… Je faisais des critiques gastronomiques et théâtrales. Je baignais déjà dans le milieu du spectacle.
D’où vous vient ce goût pour la comédie ?
Quand j’étais petite, j’organisais des spectacles dans mon village, dans la cour de récré, j’aimais faire le pitre. À l’âge de 8-9 ans, j’ai pris des cours de théâtre à l’association La Gerbe (rue Chaptal à Montpellier). J’ai toujours aimé ça, mais j’avais du mal à me lancer.


De l'école Florent au stand-up
Quel a été le déclic ?
Un jour, mes parents m’ont inscrite à un stage de l’école Florent. Ça m’a ouvert les portes. En parallèle de mon métier de pigiste, j’ai suivi les cours Florent jusqu’en 2014, qui ont pris de plus en plus de place jusqu’au jour où je me suis dit que je voulais vivre du métier de comédienne ! J’ai joué dans des séries télévisées, des pubs, des films comme Les Segpa 2, j’ai créé Nana la série sur Youtube, en 2018 j’ai fait la chronique d’humour « J’y étais » dans L’Info du Vrai sur Canal +… Une expérience très dure. J’étais enceinte et je devais faire les aller-retour entre Montpellier et Paris… Très mauvais timing ! Mais ça m’a appris l’écriture humoristique. J’ai pu tester pleins des blagues face au public, jauger mon humour…
Comment êtes-vous arrivée au stand-up ?
C’est grâce à l’humoriste Camille Lavabre, miss météo Canal + à l’époque. En 2022, elle m’a inscrite à un plateau au Joke à Paris, le comedy club de Baptiste Lecaplain, et m’a dit : « Tu as trois mois pour préparer cinq minutes. Si tu trouves du plaisir, tu continues et si ça ne t’a pas plu, tu arrêtes ».
Qu’est-ce qui vous a plu dans le stand-up ?
Je me suis rendu compte que les gens riaient beaucoup. J’étais étonnée, j’ai un peu le syndrome de « l’imposteuse ». J’ai fait mes armes au Paname Art Café à Paris, il y a deux ans, où j’ai rencontré Karim Kachour et Kader Aoun qui m’ont accueillie les bras ouverts.
Et sur la scène montpelliéraine ?
J’ai rapidement fait partie de l’équipe du Montpellier Redline de Théo Géraud, en tant que programmatrice tout d’abord, et aujourd’hui, comme MC, maîtresse de cérémonie.
En quoi ça consiste ?
C’est l’animateur du plateau d’humour qui ouvre la soirée. Un super exercice où il faut casser le quatrième mur, c’est-à-dire celui du public. Aller à sa rencontre, lui parler, improviser… Ça m’a fait gagner en confiance. C’est ce que j’ai fait aussi fin février pour l’ouverture du Fridge Comedy, le nouveau comedy club de Kev Adams, qui a ouvert derrière l’opéra Comédie.

Un 3e enfant : son premier spectacle
À quoi ressemblent vos semaines ?
Je joue au Montpellier Redline trois fois par semaine, au Paname à Paris une semaine par mois, parfois au Fridge ou dans des bars, de plus en plus nombreux à proposer des soirées stand-up, comme le Broc Café en face du Jardin des plantes. Le stand-up m’a ouvert plein d’opportunités. J’ai fait des festivals, des émissions de TV, des premières parties de Manu Payet, de Gad Elmaleh… Aujourd’hui je suis épanouie, je gagne ma vie en faisant des blagues. Je me nourris de Paris où j’ai ma famille artistique et j’ai la chance de pouvoir travailler dans ma ville, Montpellier, près de ma famille de cœur. J’ai deux garçons de 3 et 6 ans, et un troisième en cours : mon premier spectacle !
Vous jouez votre premier spectacle Heureuse le 28 mars au Solo à Paris…
Oui, je suis en rodage. J’ai écrit une heure de spectacle où je fais la meuf heureuse et dépassée. « Heureuse », ça veut dire fatiguée, mais je garde le sourire ! Je parle des femmes, du rapport à la maternité, au désir, des couples longue durée, du fait que je me fais suivre depuis que je suis née, de comment on transforme les angoisses pour en faire une force… Des sujets qui nous parlent. Je suis sur scène comme je suis dans la vie. Assez expressive, c’est d’ailleurs pour ça que je suis très ridée !
Heureuse de Camille Tissot
- À partir du 28 mars au Solo, Paris 11e ;
- Du 10 avril au 12 juin au Montpellier Redline - Rue des Teissiers - Montpellier.
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