CULTURE

L’attrait du coréen

30-06-23 - 07:48
30-06-23 - 09:43
Plusieurs centaines de personnes fréquentent l’École coréenne de Montpellier. Véritable pôle d’attraction, l’association, à travers ses cours de langue, bénéficie des effets de la « Coréemania ».
La professeurre de coréen au tableau
Gil-jung Lee, professeure de coréen à la maison pour tous Paul-Émile Victor - ©D.R.
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Le groupe BTS fête ses dix ans cette année. Un événement que célèbrent plusieurs dizaines de millions de personnes dans le monde. Si vous êtes passés à côté de cette information, c’est que vous ne connaissez pas ce groupe de musique coréen, adulé par une grande partie de la jeunesse et symbolisant le phénomène K-Pop. L’engouement pour cette musique mélangeant plusieurs genres musicaux (dance-pop, ballade, électronique) n’est pas étrangère à la présence de Calista aux cours de coréen. Dispensés à la maison pour tous Paul-Émile Victor, à Montpellier, ils attirent énormément de monde. La jeune fille vient d’ailleurs d’Agde chaque samedi matin. Elle n’est pas une exception. Certains viennent de Clermont-l’Hérault, d’autres de Narbonne. 

Véhiculer une culture

« C’est pour comprendre les paroles des chansons des groupes de K-Pop que je me suis inscrite il y a trois ans. À cette occasion, j’ai découvert la culture coréenne qui m’intéresse énormément. J’ai l’intention de partir en Corée du Sud pour y travailler » explique la lycéenne. Une perspective qui fait bondir Samuel, lui aussi adepte du Pays du Matin Frais mais circonspect sur le mode de vie des coréens. 

Une réaction qui fait rire Gil-jung Lee, leur professeure. « Je ne leur cache rien de la réalité de mon pays. C’est clair que le travail est une partie fondamentale de la nature coréenne » explique la quadragénaire installée en France depuis 30 ans. Sur la vingtaine d’élèves, féminin principalement, Christine est la seule d’origine asiatique. « Je suis à demi laotienne », explique-t-elle, précisant que ni le mong, ni le français ne l’aident à mieux comprendre le coréen. « Ce ne sont pas les mêmes structures de phrase, elles se modifient souvent. Pour s’adresser à quelqu’un, il faut prendre en compte plusieurs critères : proche ou pas ? Âgé ou pas ? Quel milieu social ? Et toujours mettre le verbe à la fin ! » 

Les traces coréennes à Montpellier

Il y aurait 120 familles coréennes sur la Métropole, estime Jang-seok Lee, le président de l’Ecole coréenne de Montpellier, une association créée en 2005. « Dans les années 90, nous étions des parents coréens et franco-coréens soucieux d’enseigner et de transmettre la langue coréenne à nos enfants. Nous nous sommes réunis pour organiser des cours collectifs. Puis face à l’engouement des non-coréens, nous avons fondé l’association. » 

Outre les cours de langues, des ateliers de cuisine et de culture et la dégustation de plats coréens lors d’événements animent les adhérents. « Sur les 226 élèves cette année, seules 45 sont des coréens. Ce sont principalement des jeunes qui ont découvert la musique mais aussi les films et les séries de Corée du Sud, très populaires en France depuis une dizaine d’années. Et puis à Montpellier, la culture est présente chaque automne, grâce au festival Corée d’ici ». 

 

À noter également que la coupole fruitée, à l’intérieur des halles Laissac de Montpellier, est l’œuvre de Mona Young-eun Kim, native de Séoul, diplômée de l’école supérieure des Beaux-Arts de Montpellier, qui a remporté un concours lancé par la Ville.