Le succès des jardins familiaux ne cesse de se démentir dans les communes de la Métropole. Les listes d’attente sont souvent longues pour accéder à la clé ou au code qui permettra de franchir l’enceinte ouvrant sur les parcelles... Rares sont les communes à avoir mis en place une durée maximale d’occupation. « Mais c’est une vraie question ! », convient Danielle Jimenez, conseillère municipale de Lattes, déléguée à la précarité et aux jardins partagés.
Le CCAS réceptionne les demandes
Rattachés au CCAS de Lattes, les jardins partagés ont conservé une vocation sociale. « Le CCAS réceptionne les demandes, les étudie, avant de les transférer aux responsables des différents jardins. Comme dans les autres communes, l’attribution est réservée aux habitants de la commune, en priorité ceux qui n’ont pas de jardins privés et en prenant en compte le niveau de leurs ressources. Mais plus exclusivement… »
Un nouveau profil d'usagers
En 2023, à l’ouverture des jardins de Boiragues (25 parcelles), un nouveau profil de candidats affichait l’envie d’avoir accès à une alimentation de qualité, tout en recherchant du lien et de la convivialité. « Nouveaux habitants, familles monoparentales et de plus en plus de femmes se retrouvent régulièrement, apprécient l’ambiance et la vie des associations, qui organisent régulièrement apéritifs, moments conviviaux… »
Danielle Jimenez, conseillère municipale de Lattes, déléguée à la précarité et aux jardins partagés et Émilie Paille-Tanesie, présidente de l’association Les Jardins Maurinois.
3 questions à Émilie Palle-Tanesie, présidente de l’association Les Jardins Maurinois
Les Jardins Maurinois ?
Émilie Palle-Tanesie : Ils sont constitués en tout de 72 parcelles, entre parc de Maurin et forêt de pins et d’oliviers. 60 parcelles de 30 m² et 12 parcelles de 40 m². Nous y favorisons au maximum la mixité et la convivialité. Avec des « jardiniers » de tous âges, de tous milieux sociaux, anciens habitants ou nouveaux arrivants. Tout le monde peut venir se rencontrer. Couples, parents isolés, personnes âgées. Nous réservons les parcelles de bordure aux parents avec enfants, de sorte qu’ils peuvent venir jardiner en permettant aux enfants de profiter de l’espace jeu.
S’occuper d’un jardin, qu’est-ce que ça implique ?
Beaucoup de travail. Je le répète souvent. S’occuper régulièrement d’une parcelle de 30 m² - même si ça ne paraît pas énorme - c’est un investissement. Du temps, du travail physique. En pleine saison, il faut venir quasi quotidiennement pour arroser. Mais il y a une très bonne ambiance, beaucoup d’entraide entre les anciens et les nouveaux occupants. Pour se former, un partenariat avec l’Ecoscope de Lattes permet d’organiser régulièrement des ateliers sur différents thèmes. On a aussi des référents qui forment au compostage, à la gestion de l’eau...
Un projet de parcelle « solidaire » ?
Le jardin est ouvert sur l’extérieur. Nous avons une parcelle de 40 m² réservée aux adhérents du club des seniors Le Chêne Vert. Nous en avions une autre attribuée aux enfants de l’école La Castelle. Mais comme elle est peu utilisée, nous avons décidé de la transformer en « parcelle solidaire ». Chacun pourrait contribuer à l’alimenter et à l’entretenir. Pour offrir ensuite le résultat des récoltes au CCAS dans un but de distribution alimentaire. Pour un jardinage joyeux. Et généreux.