« La femme ne voit jamais ce qu'on fait pour elle ; elle ne voit que ce qu'on ne fait pas. » Cette réplique va fuser ce jeudi 19 décembre au théâtre Pierre Tabard à Montpellier. Elle est tirée de La paix chez soi, une des quatre pièces courtes de Georges Courteline, réunies le temps d’un soir par la compagnie du Théâtre du Matin. Menée par Gabrielle Ordas, la troupe va ainsi restituer l’esprit Belle Époque d’un théâtre de boulevard injustement méprisé selon la metteuse en scène : « Sous des airs un peu triviaux, Courteline aborde des thèmes universels : les relations entre les femmes et les hommes, la question du pouvoir et de la domination. » Et si Courteline brocarde sans méchanceté les déformations souvent tatillonnes de toute forme d'autorité sociale, il révèle des failles humaines, qui touchent particulièrement Gabrielle Ordas. « Ses personnages de français moyens sont finalement des hommes fragiles qui se dépêtrent avec leurs contradictions. »
Une peinture sans méchanceté des travers humains
En un peu moins de deux heures, le public assistera à la représentation de quelques pièces en un acte, qui ont fait la célébrité de l’humoriste « à la langue ciselée, précise et riche. » L’auteur croque avec justesse les petitesses de ses contemporains en décrivant la mesquinerie d’un couple dans La paix chez soi, le chef tyrannique mais poltron du Commissaire est bon enfant, en passant par la femme trompée de Gros chagrin et le mari peureux et vaniteux de La peur des coups. Le tout agrémenté d’un florilège de bons mots parfois assez vachards (« J’ai le regret de t’apprendre que le jour où l’esprit et toi vous passerez par la même porte, nous n’attraperons pas d’engelures »).
Sur scène, quatre jeunes comédien(ne)s, anciens étudiants du pôle théâtre de la Cité des Arts de Montpellier et du département des Arts de spectacles de l'Université Paul Valéry-Montpellier III, se partageront une douzaine de rôles. Talentueux, ils interpréteront plusieurs morceaux musicaux qui ponctueront le spectacle, à la manière de ce qui se faisait durant les représentations dans les années 1900.
>>> Jeudi 19 décembre - 19h30 - Théâtre Pierre Tabard
« - Seuls les idiots n'ont pas de doute.
- Vous en êtes sûr ?
- Certain ! »