Comment débute l’aventure de l’intercommunalité pour Sussargues ?
Alain Barrandon : Au départ, les communes qui ne faisaient pas déjà parties du District Urbain restaient plutôt réticentes. Jusqu’au milieu des années 1990, chacune restait dans son coin, faisait sa soupe de son côté. Et tout le monde avait un peu peur de se faire bouffer par Montpellier. C’est pourquoi, avec les maires voisins, nous avions d’abord constitué à ce moment-là la communauté de communes « Vignes et pierres ». Elle rassemblait Sussargues, Restinclières, Montaud, Beaulieu, Saint-Brès et Saint-Géniès-des-Mourgues. Il était vraiment nécessaire de travailler ensemble afin d’améliorer la gestion des déchets. Cela a notamment abouti à la création de la déchetterie de Beaulieu.
Comment s’est ensuite construit l’élargissement de l’intercommunalité ?
A. B. : Georges Frêche, personnage extraordinaire que je connaissais avant même qu’il soit élu maire de Montpellier, voulait absolument développer l’intercommunalité. Il avait une vision élargie de l’aménagement du territoire. Lorsqu’il était en train de construire l’Agglomération, il venait régulièrement rencontrer les maires pour savoir de quoi nous avions besoin. Pour convaincre les habitants, il a aussi organisé de nombreuses réunions publiques dans toutes les communes. Et, contrairement à ce que je pensais à l’époque, les gens ont adhéré à l’idée. Donc après les municipales de 2001, et la création de l’Agglomération en 2002, Sussargues et ses voisines ont rejoint l’intercommunalité. Mais l’ambiance restait tendue à cette période. D’ailleurs sept communes sont parties assez rapidement… Les réticences n’ont été gommées que petit à petit.
Quelles réalisations ont profité aux communes ?
A. B. : À Sussargues, par exemple, il nous fallait alors absolument rénover le terrain de football. Et au final, nous avons eu un véritable complexe sportif, le stade Jules Rimet. Un très bel équipement. De nombreuses autres communes en ont aussi profité. Castries a ainsi eu une médiathèque, et Saint-Brès une piscine, comme Cournonterral plus tard… L’Agglomération a aussi beaucoup aidé les communes avec les écoles, la voirie, la gestion des déchets… L’intercommunalité a également grandement amélioré le réseau de transports en commun en finançant le tramway. Aujourd’hui, je vois que mes petites filles prennent le bus pour aller jusqu’à Sablassou, puis ensuite elles se déplacent en tramway. Et en plus, maintenant, c’est gratuit pour les habitants de la Métropole ! »
![complexe sportif Jules Rimet à Sussargues](/sites/default/files/styles/crop_libre_w1920/public/articles/2025-01/CHR_8710.jpg?itok=aMPW-tDO)