Montpellier accueille et parraine deux étudiantes afghanes

04-05-25 - 06:30
En coordination avec l'ONG « Enfants d’Afghanistan et d’ailleurs », l'association « J’accueille » et l’université Paul Valéry, la Ville de Montpellier parraine des étudiantes afghanes exilées venues poursuivre leurs études en France. Marie Massart, adjointe au maire déléguée à la Politique alimentaire et l’Agriculture urbaine, et Isabelle Touzard, vice-présidente de la Métropole déléguée à la Transition écologique et solidaire, seront leurs marraines républicaines.
photo de groupe avec étudiantes afghanes élus responsables associatifs
Fatema et Zahra entourées de leurs marraines républicaines, d'élus locaux et de responsables associatifs - © C. Marson
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Fatema et Zahra, deux étudiantes afghanes en exil, sont arrivées à Montpellier le 27 avril dernier au soir, après avoir été réfugiées en Iran pendant plus de deux ans. Elles vont pouvoir poursuivre leurs études au sein de l’université Paul Valéry. « Je m’appelle Fatema, je suis étudiante. Je remercie la Ville de Montpellier et l’université pour leurs valeurs et leur accueil. Je remercie aussi Reza Jafari (NDLR : fondateur de l'ONG « Enfants d’Afghanistan et d’ailleurs ») et madame Isabelle Touzard, qui m’ont beaucoup aidée à venir continuer mes études en France. J’espère que d’autres femmes afghanes pourront venir ici et avoir la même chance que moi », raconte, en français, Fatema. Ces femmes, secourues et soutenues par plusieurs associations, et parrainées par des élues locales, fuient le régime des talibans, qui les prive de tous leurs droits. 

Conférence de presse étudiantes afghanes
Fatema a pris la parole en français pour remercier la Ville de Montpellier et l'ONG "Enfants d'Afghanistan et d'ailleurs" - © C. Marson

« Montpellier sait ouvrir ses bras et construire des ponts »

Certaines ont le baccalauréat, d'autres des diplômes de l'enseignement supérieur ou ont vu leurs études interrompues. Certaines ont déjà travaillé comme enseignantes ou infirmières. « Montpellier est une ville monde qui sait ouvrir ses bras et construire des ponts. En ce moment, nous avons besoin de moments forts positifs autour de nos valeurs républicaines. Merci à tous ceux qui ont soutenu cette initiative de parrainage, associations et élus, et bienvenue à Fatema et Zahra ! », ajoute Clare Hart, adjointe déléguée aux Relations internationales. « Merci à tous pour votre présence et votre engagement. La situation de l’Afghanistan est triste... Notre action d’accueil républicain est fidèle à l’histoire et aux valeurs de la France, et de Montpellier. Permettre à deux jeunes femmes de poursuivre leurs études, c’est aussi former cette génération qui construira l’Afghanistan de demain. J’insiste sur la vulnérabilité des exilés et des réfugiés afghans bloqués en Iran et au Pakistan. J’appelle l’État à se montrer plus clair dans sa politique de visas car la situation est urgente et tragique » insiste le sénateur Hussein Bourgi. 

Apprentissage accéléré du français 

Fatema et Zahra vont intégrer le programme d’accueil pour les étudiants en exil de l’université Paul Valéry, qui leur permettra d’atteindre assez rapidement un niveau de français suffisant pour suivre un cursus universitaire. Après des cours intensifs de français, elles suivront le campus d’été de l’université, avant de faire leur rentrée en septembre avec les autres étudiants. 

« Je sais qu’elles sont entre de bonnes mains maintenant »
Déclaration de Reza Jafari lors de la conférence de presse d'accueil en présence d'élues

« Nous avions lancé un appel il y a deux ans en direction de nombreuses personnalités transpartisanes afin de pouvoir accueillir des étudiantes afghanes en France, suite à la prise du pouvoir par les talibans. Aujourd’hui, nous avons dénombré une centaine de femmes bloquées en Iran ou au Pakistan, que nous pouvons aider. Certaines souhaitent juste poursuivre leurs études librement, ce qui suffit à les mettre en danger en Afghanistan, et d’autres sont des militantes féministes pourchassées par les talibans. En Afghanistan, les femmes n’ont plus aucun droit, même pas celui de discuter entre elles dans la rue… On y mure les fenêtres donnant sur l'extérieur… Un grand merci à la France, même si les procédures administratives peuvent parfois être décourageantes pour ces personnes en situation d’urgence. Merci aussi à la Ville de Montpellier. D’autres villes françaises, comme Toulouse, participent à cette initiative. Je peux vous assurer que Fatema et Zahra sont très heureuses d’être à Montpellier pour poursuivre leurs études. La mission était très compliquée, mais elle est accomplie. Je salue leur courage, leur patience et la confiance qu’elles nous ont accordées. Je sais qu’elles sont entre de bonnes mains maintenant. »

Reza Jafari
Fondateur de l'ONG "Enfants d'Afghanistan et d'ailleurs"