Autant la pose de la première pierre des arènes du Crès avait été effectuée sous des trombes d’eau, en mars 2024, c’est un soleil de plomb qui a accompagné l’inauguration le 14 juin, à la mi-journée. Pour la livraison de ce projet phare de l’équipe municipale, Stéphane Champay, le maire, et Céline Pintard, la première adjointe, avaient revêtu leur chemise de manadier. Privés d’enceinte depuis de nombreux mois, les membres du club taurin Joujou frétillaient d’impatience comme de nombreux Cressois à l’idée de découvrir ce bel équipement avec 850 places assises en gradins. C’est d’ailleurs sur le sable des arènes qu’ont eu lieu les discours inauguraux.
De la bouvine depuis 1900
Stéphane Champay a pris soin de n’oublier personne à l’heure des remerciements. Il a cité ses prédécesseurs (dont Alain Banton qui inaugura les anciennes arènes en mai 1995), les raseteurs du cru (Frédéric Durand, Jean-René Grando et Lorenzo Giaconi), les clubs taurins (dont l’actuel Joujou et son président Pascal Bigot), les entreprises qui ont conduit ce chantier en quinze mois… avec un décroché personnel pour les 13 ans de sa fille Marie.
« Ces arènes, nouveau cœur de ville espace Trinquat, enfin nous y sommes ! Au Crès, l’identité de la bouvine est présente depuis 1900. Il est très important de perpétuer les traditions d’un monde rural. Véhiculer les valeurs culturelles de la Camargue aux frontières de Montpellier et au cœur de sa métropole est une évidence et un devoir. » Rappelons que c’est au Crès en novembre 1975 que la Fédération française de course camarguaise a obtenu son agrément comme activité sportive. « Cet équipement multi-activités et au service de tous proposera bientôt des commerces : une rôtisserie, une boucherie, un salon de thé, un salon de coiffure, une escale mexicaine et une brasserie ». D’autres suivront...
Une économie à soutenir
Intervenant pour la Métropole, Michaël Delafosse a salué « un très beau projet » et a évoqué « la requalification de la voirie et des espaces publics qui sont mis au service de la qualité de vie des communes. Rouvrir des arènes, c’est faire revivre les traditions de notre Midi et sa convivialité. La course camarguaise, c’est aussi une économie que nous devons soutenir ».
Représentant le Département, Yvon Pellet a surtout formulé le vœu que « pour toutes les courses de taureaux à venir au Crès, il y ait autant de monde dans les arènes que pour cette inauguration ».
S’exprimant au nom de la Région, Hussein Bourgi a confirmé que « créer un écrin comme celui-ci, cela permet aux clubs taurins et aux manadiers de travailler, mais aussi d’accueillir des manifestation sportives et festives qui permettent à des publics différents de se retrouver. »
C’est par une note d’humour que François-Xavier Lauch a débuté son propos. Il s’est souvenu que lors de sa première course aux arènes de Lunel, il avait été accueilli par un taureau appelé Préfet ! « Bâtir ces arènes en 15 mois, cela me rassure sur la capacité publique de bien faire les choses. ». Puis il a affirmé que « c’est bien le rôle de l’État de défendre les identités des territoires qui sont essentielles à la cohésion sociale et à la vie des cœurs de villages. » Deux jours de festivités pouvaient dès lors démarrer.
Un équipement de 6 millions d’euros
Le coût des arènes est de l’ordre de 6 millions d’euros. La Ville du Crès a pris en charge ce projet et a pu compter sur des aides de l’État (1 million d’euros), de la Métropole de Montpellier (400 000 euros), du département de l’Hérault (330 000 euros) et de la région Occitanie (200 000 euros). La réalisation a été confiée à l’atelier d’architecture King Kong de Bordeaux. Dans le cadre d’une délégation de service public, la gestion des arènes sera assurée par Domitia Production du Cressois Alexis Laurent. Charge à cette société d’organiser 30 à 40 événements par an. À noter que le trophée taurin de Montpellier Méditerranée Métropole fera son retour in situ dimanche 6 juillet, à 21h.
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