Grand prix suisse de littérature 2021, l’écrivain dessinateur Frédéric Pajak, auteur d’une oeuvre littéraire et graphique parmi les plus originales de l’époque et directeur des éditions Les Cahiers dessinés, nous parle de son travail.
Quels dessins exposez-vous à l’espace Bagouet ?
Frédéric Pajak : Les dessins exposés sont le choix de Nicolas Raboud, commissaire de l’exposition, parmi plus de 2 500 dessins. Un choix très divers. La plupart ont été faits ces dix dernières années en voyageant dans le monde entier et ont accompagné les neufs volumes de mon Manifeste incertain (Editions noir sur blanc). Il y a aussi quelques grands formats avec des vues de la Camargue, un parc floral à Cap Town en Afrique du Sud ou encore des dessins sur la vie conjugale et le désir.
Pourquoi ce choix du noir et blanc ?
« Si j’avais mieux regardé les choses, j’aurais peint en noir et blanc ». Cette phrase d’Edgar Degas m’a toujours étonné. Moi je vois les choses en couleur, en peinture, jamais en noir et blanc.
Comment dessinez-vous ?
À la plume, au pinceau et à l’encre de Chine. Je trace un cadre, toujours le même et je dessine directement sans crayonnage, sans rature. Souvent je ne réfléchis pas, je déchire peu de dessins. Quand je fais un livre, je dessine pendant deux mois et demi, intensivement, avec une extrême concentration, sans m’interrompre. Je vis pour mes livres. Mais je ne suis pas graphomane !
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
J’aime aller dans la nature, dans les parcs floraux des villes… Je m’imprègne du paysage, je ne copie pas ce que je vois. Ou je pars d’une photo, la transforme, j’invente.
Quel regard portez-vous sur l’espace Bagouet ?
Tous les ans, j’ai une exposition. Mais j’aime particulièrement cet accrochage à Montpellier. Ce lieu est simple et magnifique.
Votre prochain livre ?
Un livre sur le rapport entre Nietzsche et le piano.
