Culture pour tous

Paroles d'ados // Teiva, 14 ans // "Pourquoi il faut aller voir l'exposition Toni Grand, au musée Fabre"

24-02-24 - 09:00
27-02-24 - 14:23
Imprimer
Élève de 3e au collège François Mitterrand, à Clapiers, Teiva, 14 ans, a bien voulu se prêter au jeu : une heure trente de visite guidée, dans la nouvelle exposition temporaire du musée Fabre, consacrée à l’artiste Toni Grand : « Morceaux d’une chose possible ». Il partage ses impressions. Et recommandations…
Teiva, collégien, dans les salles du musée Fabre, devant les oeuvres de Toni Grand
©S.M.
Écouter

Est-ce que tu as l’habitude d’aller au musée ?

Teiva : "J’y vais quelques fois en famille, oui. Mais surtout quand on est en voyage ou en vacances, dans d’autres villes. Le Centre Pompidou à Paris, le Musée de l'Illusion… Quand j’étais en primaire, avec l’école on y allait. Plus trop depuis que je suis au collège. Entre amis, on fait plus des sorties ciné, du sport surtout. J’aime bien le foot, le basket… Le musée, franchement, on en a une image un peu vieillotte. C’est dommage"

Fouille à l'entrée du musée Fabre
Fouille obligatoire à l'entrée du musée Fabre - ©S.M.
Dans les collections permanentes du rez-de-chaussée
En attendant le départ de la visite guidée, un petit tour dans les collections permanentes du musée - ©S.M.
  • 0
  • 1
Fouille à l'entrée du musée Fabre
Fouille obligatoire à l'entrée du musée Fabre - ©S.M.
Dans les collections permanentes du rez-de-chaussée
En attendant le départ de la visite guidée, un petit tour dans les collections permanentes du musée - ©S.M.

Tes premières impressions au musée Fabre ?

Teiva : "Ce qui m’a marqué, c’est d’abord le bâtiment. Il paraît ancien de l’extérieur, mais il est tout beau et moderne à l’intérieur. Et puis aussi la sécurité. Elle est partout, dès l’entrée, avec la présence de contrôleurs qui font ouvrir les sacs, procèdent à une fouille avec scanners. C’est impressionnant. Mais aussi rassurant. Ensuite, il y a aussi tout un protocole. Du billet d’entrée au jeton pour le casier de la consigne. Avec le petit tour par la librairie du Musée ou une promenade dans les collections permanentes. Au rez-de-chaussée, il y a plusieurs toiles de peintres flamands. Dont une qui montre un arracheur de dents qui opérait dans la rue. Il y a aussi des œuvres étonnantes de l’artiste Christian Jaccard. Un arrosoir, une brouette, des objets du quotidien fabriqués avec des nœuds. Et puis de grandes bâches qu’il travaillait en les faisant brûler…" 

Dans l’exposition Toni Grand  ?

Teiva : "Toni Grand est un artiste français. Il est né pas loin de Montpellier, à Gallargues-le-Montueux dans le Gard en 1935 et il est mort en 2005. À cause d’une intoxication due aux résines qu’il utilisait pour fabriquer ses œuvres. Il avait 70 ans. Il ne cherchait pas forcément à donner un sens à ses œuvres, d’ailleurs la plupart n’ont pas de titres. Juste des numéros. Et il a travaillé différentes matières. Dont les premières œuvres en bois que l’on voit au début de l’exposition. Il y a une œuvre que j’ai bien aimée, qui est juste une longue poutre d’un bois assez fin, qui a été ouverte. Et dont les filaments ont été séparés. Et puis une autre, accrochée au mur, qui m’a fait penser d’abord à une sorte de sceptre indien, puis à une guitare à l’envers…"

Oeuvre de Toni Grand, en forme de bois débité en tranches
©S.M.
Teiva, regardant une oeuvre de Toni Grand
©S.M.
  • 0
  • 1
Oeuvre de Toni Grand, en forme de bois débité en tranches
- ©S.M.
Teiva, regardant une oeuvre de Toni Grand
- ©S.M.

Esthétiques et puissantes

"Après j’ai été aussi impressionné par une œuvre constituée de cercles de fonte empilés. Ils forment deux énormes colonnes, qui pèsent 4 tonnes. Toni Grand devait vraiment être fort pour déplacer toutes ces pièces, le bois, la fonte, de gros volumes et des matériaux qui sont très lourds."

L’imaginaire

"Ce qui me plaît avec ce genre d’exposition c’est qu’on peut s’imaginer plein de choses. C’est drôle, chacun voit des formes différentes. Moi ça m’intéresse d’avoir l’avis des autres, de les comparer. C’est pour ça que je trouve que l’idéal c’est de faire une visite à plusieurs, pour échanger ses idées."

Oeuvre de Toni Grand
©S.M.
Pièces en fonte de Toni Grand
©S.M.
  • 0
  • 1
Oeuvre de Toni Grand
- ©S.M.
Pièces en fonte de Toni Grand
- ©S.M.

Une œuvre qui t’a marqué ?

Teiva : "Il y en a plusieurs. Dont une grande œuvre, très imposante, qui mesure 12 mètres. Elle est faite d’un grand morceau de bois et recouverte d’une sorte de béton noir. Franchement, elle ressemble un peu à un grand colombin. Le musée Fabre la présente couchée au sol, mais Toni Grand laissait toute liberté pour exposer ses œuvres. Il y a une sculpture que j’aime beaucoup, qui ressemble à une pagaie. Au musée Fabre elle est affichée au mur. Mais elle pourrait être aussi posée au sol". 

Grande oeuvre en béton noire posée au sol de Toni Grand
©S.M.

Animaux et résine

"Dans la carrière d’artiste de Toni Grand, il y a quand même un délire un peu spécial. Quand il s’est mis à mettre sous résine des animaux morts. Des anguilles, des poissons, un crâne de vachette, même un cheval… Pourquoi ce délire ? Ça lui plaisait, il trouvait ça séduisant. En tous cas, il en est mort. La résine contenait des toxines qui ont causé les problèmes pulmonaires dont il a fini par mourir, à 70 ans".

Un artiste qui n’a cessé de se renouveler

"Il y a aussi une œuvre que j’ai beaucoup aimé, une sorte de grosse boulette faite de sortes de fils de bois, très fins, très travaillés, très légers. C’est d’ailleurs assez incroyable comme il a pu changer et évoluer dans sa carrière. En passant du travail sur des matériaux très imposants, comme le bois et la fonte, puis ensuite avec de la résine ou sur toutes ces formes légères en bois. Il faut être très fort pour faire tout ça".

Cheval en résine
©S.M.
Oeuvre de Toni Grand
©S.M.
  • 0
  • 1
Cheval en résine
- ©S.M.
Oeuvre de Toni Grand
- ©S.M.
Teiva visitant les sculptures en résine de Toni Grand
©S.M.

Ton conseil ?

Teiva : "Je conseille vraiment à tout le monde d’aller voir cette exposition. Elle est super intéressante. Toni Grand n’est peut-être pas très connu, mais c’est vraiment dingue de voir ce qu’il est arrivé à travailler. On ne s’ennuie pas, au contraire, on apprend plein de choses et on peut s’amuser à imaginer plein de choses. Après, l’idéal c’est de faire une visite guidée. Ça aide beaucoup, à situer l’artiste, à comprendre ses œuvres et son parcours".  

Toni Grand - Morceaux d'une chose possible

Pour présenter au public le travail important et remarquable d'un sculpteur peu montré ces dernières années, et ancré dans le territoire montpelliérain, le musée Fabre dédie l'ensemble de son espace d'exposition temporaire au sculpteur Toni Grand (1935 - 2005). Cette importante rétrospective qui réunit près de soixante-dix œuvres, dont certaines monumentales, souhaite inviter le public le plus large possible à (re)découvrir une figure essentielle de la seconde moitié du XXe siècle, dont l’œuvre a pourtant été peu montrée ces dernières décennies. 

Jusqu'au 5 mai - Musée Fabre - 39 bd Bonne Nouvelle - Ouvert tous les jours de 10h à 17h, sauf le lundi - museefabre.fr

 

Teiva au Musée Fabre, devant la bannière de l'exposition Toni Grand
©S.M.

Source URL: https://encommun.montpellier.fr/articles/2024-02-24-paroles-dados-teiva-14-ans-pourquoi-il-faut-aller-voir-lexposition-toni-grand