« Parfois, je me dis que les enfants sont meilleurs que les grands, dans les mots, dans le débat et dans le comportement. » Les élus du conseil municipal des enfants pouvaient-ils rêver ce matin d’un plus bel hommage de la part de Michaël Delafosse, le maire de Montpellier, lors de la séance de clôture de mandat dans la salle du conseil et devant les parents d’élèves et accompagnants ? Quelques instants auparavant, confirmant le vif intérêt qu’il porte aux travaux des jeunes élus, il avait même fait une annonce tandis que les enfants évoquaient la délicate question du harcèlement. « Je vous fais une proposition. Je souhaite que, pour la première fois, on travaille sur un plan de lutte contre le harcèlement à l’école. Car j’ai entendu plein de choses qui m’intéressent ce matin. Vous avez ouvert des pistes et c’est bien car on se nourrit les uns des autres, petits et grands. Je veux que le conseil municipal délibère à ce sujet en octobre sur un plan d’actions et qu’il soit précisé en préambule que ce travail a été lancé par le conseil municipal des enfants. » Retenons pour l’instant ce slogan porté sur une affiche : « le harcèlement, cela ne se soigne pas avec des pansements mais en l’arrêtant. »
« Le végé, c’est stylé ! »
Fruits d’un travail hebdomadaire appliqué et de l’organisation de nombreux ateliers, plusieurs thématiques ont été abordées en présence des élues déléguées : Françoise Boutet-Waiss pour les questions de harcèlement, Marie Massart côté restauration scolaire et Fanny Dombre-Coste pour l’éducation. Il fut ainsi question du bicentenaire du musée Fabre, de la désimperméabilisation et de la végétalisation des cours d’école, des repas végétariens à la cantine, de la sécurité aux abords des écoles et des jeux dans les parcs. Les élues ont parfois été amenées à compléter le propos des plus jeunes. Ainsi, à un doigt levé qui se félicitait pour son école qu’« il y ait plus d’arbres et même un petit jardin », Fanny Dombre-Coste rappelait que la notion bien difficile à cet âge de désimperméabilisation « ne consiste pas qu’à enlever le béton. C’est aussi faire des espaces agréables pour que vous puissiez écrire ou dessiner et remettre de l’égalité dans les jeux entre les filles et les garçons, pour que dans la cour on ne joue pas qu’au ballon ». Le maire, lui, a retenu avec satisfaction cette phrase selon laquelle « maintenant il y a moins de personnes qui se sentent un peu mises à l’écart », a découvert l’affiche « Le végé, c’est stylé !» travaillée à la cantine et a apprécié la création dans plusieurs écoles d’un banc de l’amitié. Avant même l’installation de celui de l’Esplanade…
Nettoyer le Lez
Élève de l’école André Malraux et très à l’aise à l’oral, Youssef souhaite que l’on nettoie les berges du Lez et explique pourquoi. « Le Lez représente notre ville. Comme la Seine pour Paris. Si les gens voient que le Lez est sale, ils vont penser que toute notre ville est sale. Et peut-être qu’ils ne viendront plus. » Pas faux. En conclusion et tout en partageant le propos de l’intervenant, Michaël Delafosse a rappelé : « nous avons créé le laboratoire des enfants afin que vous ayez un espace où votre parole soit écoutée. À Montpellier, nous prenons toujours en compte la parole des enfants pour construire des aires de jeux mais aussi pour de nombreux domaines qui concernent le développement de la ville ».