Le terrain de football de la cité Astruc, celui où évolue le FC Arceaux football, porte désormais le nom de François Lanot (1943-2023). Si le club a fêté le 30 juin ses 50 ans d’existence, cette dénomination à la mémoire de son ancien président était attendue tant le défunt était une personnalité unanimement appréciée. La grande famille du football, des anciens dirigeants et joueurs aux jeunes pratiquants flanqués du maillot vert, était réunie pour un ultime hommage à François Lanot, autour d’Arlette et de ses enfants et petits-enfants.
Max Véray, président du club du FC Les Arceaux, a salué le parcours de son prédécesseur et l’action de la Ville. « Votre choix en mémoire de notre ancien président est un grand honneur. Ce club a été créé en 1974 par Jean-Marc, son frère aîné. François et sa famille sont arrivés à Montpellier en 1977 à la faveur de sa mutation à la section financière du SRPJ. Il a présidé ce club de 1984 à 2013. Si nous avons atteint les 600 licenciés, on le lui doit en grande partie. Il a su constituer ici une grande famille. » Ami du défunt et ancien magistrat, Régis Cayrol a estimé avec beaucoup de verbe que « l’une des grandes joies de François était de voir ses petits décrocher le challenge du fair-play qui a été remporté cinq fois. C’est très important. C’est l’aboutissement d’un travail fait de longue date avec tous les éducateurs du club pour que disparaissent des terrains les comportements imbéciles et agressifs qu’on y voit trop souvent. Solidarité, humanité, amour désintéressé des autres, tout ça c’était François. »
Rôle fédérateur
David Blattes, président du district de l’Hérault de football, a parlé lui « d’un grand personnage du football régional, départemental et de la ville de Montpellier. Il a consacré sa vie sportive au football en s’investissant dans le monde amateur. Il n’a jamais compté son temps et son énergie. Secrétaire général à la Ligue, il a été un des grands artisans de la création de la Ligue Occitanie, du fait de son expérience de dirigeant et de ses expertises dans la réglementation. » Représentant le Département de l’Hérault, où François Lanot a siégé en remplacement de Michaël Delafosse devenu maire, Jean-Louis Gély a souligné « sa facilité d’accès, son humour et son respect de l’individu mais aussi son rôle fédérateur qui permet à la fois à un groupe de partager des choses simples et à des jeunes très différents de s’exprimer à titre personnel et ainsi de bonifier le collectif ».
À titre posthume
Enfin, Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de la Métropole, ne cachait pas son émotion à l’évocation d’un ami, d’un homme bon et d’une personnalité de la ville. « Je veux dire la reconnaissance de la Ville pour le travail qui a été accompli ici. On n’ira plus jouer au ballon sur le terrain de la cité Astruc mais on viendra jouer au ballon sur le stade François Lanot. C’est une décision adoptée à l’unanimité du conseil municipal. Dans ce club, tous les gamins sont accueillis et je sais que certains, qui ont failli mal tourner, ont trouvé ici un chemin. François Lanot a grandi avec un traumatisme, celui de la perte d’un père tué par la Gestapo. Il servait l’autorité mais il était persuadé comme Victor Hugo qu’il n’y a jamais de mauvaise graine mais qu’il n’y a que de la mauvaise éducation. Il adorait avec son pote Kadour commenter le jeu de ballon en regardant jouer les enfants. »
Le Maire a d’ailleurs eu la grande joie d’annoncer, en accord avec le préfet tenu par le devoir de réserve, que François Lanot recevra à titre posthume la médaille Jeunesse et sport pour l’ensemble de son engagement.
