C’est un chantier que Jackie Galabrun-Boulbes a suivi de près. La maire de Saint-Drézéry est férue d’architecture et le chantier de rénovation de l’ancienne demeure seigneuriale, inscrit aux Monuments Historiques, l’a passionnée. « Nous avons établi un diagnostic afin d’évaluer ce qui était important de conserver. Ainsi les cheminées, certaines boiseries. Le bâtiment, depuis le XIVe siècle a évidemment subi des transformations successives. Il fallait en tenir compte. »
La patte d’Hippolyte Mounié
En effet, l’ancienne demeure de Raymond de Canillac, prévôt du chapitre de Maguelone, a connu de nombreuses vicissitudes au cours du temps. Il a même subi un incendie criminel. À la Révolution, la propriété est saisie puis vendue aux enchères. Malgré l’offre d’achat de la commune de Saint-Drézéry, le domaine est acquis pendant plusieurs années par Jean-Jacques-Régis de Cambacérès. En 1859, Hippolyte Mounié, le nouveau propriétaire et maire de la commune, réalise des travaux conséquents qui redonnent de la cohérence au château et lui confèrent son style inspiré du Moyen Âge et de la Renaissance.
Un défi patrimonial
La priorité des architectes du patrimoine était de réaliser du moderne en gardant l’ancien. Ils ont pu s’appuyer sur les photos personnelles de la famille Mounié. « Ils ont modifié certaines parties de l’édifice pour lui redonner son cachet, détaille Jackie Galabrun-Boulbes. La galerie couverte de l’aile sud en est un bon exemple ainsi que la salle du conseil municipal. Une ancienne porte médiévale, qui donne sur la rue du Parc, a été rouverte. C’était un véritable défi patrimonial que nous avons lancé et qui est réussi. »
Une acquisition sur plusieurs années
Même si Cambacérès n’a jamais habité ici, l’édifice demeure associé au célèbre juriste de Napoléon qui, en 1790 avait raflé la propriété au nez et à la barbe de la commune. « En spoliant la commune » estime la maire de Saint-Drézéry. L’acquisition de la propriété par la Ville a été un parcours au long cours. En 1950, elle acquiert le parc du château et l’ouvre au public. En 1987, elle parvient à acheter une partie de l’aile ouest pour y abriter la salle des mariages. Dans les années 2010, la commune achète les autres bâtiments du château et y installe la salle du Conseil municipal. L’importante campagne de restauration qui s’achève permet ainsi de rassembler tous les services municipaux, trop à l’étroit dans l’ancienne halle du village.
Les Essentiels de la Métropole
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