Chancre coloré : 39 platanes vont être abattus en bordure du Lez

Après les 14 platanes abattus en octobre 2021, puis les 55 autres abattus au parc Tastavin en septembre 2022, le chancre coloré – une maladie provoquée par un champignon très présent en France – vient de toucher de nouveaux arbres. Le long du Lez, entre l’avenue du Pirée et l’angle du chemin de Moularès, 39 platanes, âgés d’une quarantaine d’années vont être abattus le temps d’un chantier de deux semaines, démarré le 21 octobre et prévu jusqu’au 31 du mois.

Il n’existe en effet actuellement aucune méthode de lutte curative efficace permettant de guérir les platanes une fois contaminés. Pour éviter la propagation du champignon, et protéger la population des risques liés à la chute d’arbres malades, la Ville de Montpellier vient de mettre en place une campagne d’abattage en deux phases :

• Du 21 au 25 octobre : abattage des arbres avenue du Pirée ;
• Du 28 au 31 octobre : abattage des arbres chemin de Moularès.

Cet abattage s’effectue en présence d’un écologue, dans le cadre du protocole de lutte obligatoire règlementaire (encadré par la Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt). 

« RÉAMÉNAGER ET REPLANTER DES ESSENCES VARIÉES »

Stéphane Jouault, adjoint au maire, délégué à la Nature en ville, Biodiversité.

Le chancre coloré continue de frapper à Montpellier.

Oui et à des endroits très différents de la ville, ce qui signifie qu’il est très présent à Montpellier, comme dans plusieurs autres régions de France. Nous avons mis en place une stratégie de lutte pour limiter sa propagation, avec des méthodes prophylactiques pour éviter la transmission du champignon à d’autres arbres sains, la surveillance et la détection précoce… Mais il faut rappeler, malheureusement qu’il n’existe aucun moyen efficace de lutte contre cette maladie à l’heure actuelle et que la seule solution en cas de détection d’un foyer – comme c’est le cas avec les 39 arbres en bord de Lez – c’est l’arrachage systématique du ou des arbres contaminés.

Voir ces grands chantiers d’abattage, c’est toujours spectaculaire.

Oui, c’est très émouvant pour nous et pour toute la population. Les arbres du Lez ont une quarantaine d’années, ils datent de la construction du quartier. On peut seulement rappeler que ce sont des arbres urbains, avec forcément une vie plus courte que des arbres de forêts. Et que l’on ne peut pas laisser mourir comme on le ferait en forêt, à cause des dangers qu’ils représentent pour la population.

Les arbres sont un abri pour la faune présente sur les bords du Lez.

Pendant toute la durée de l’abattage, un écologue est présent sur le chantier. Les platanes concernés ne sont pas très vieux, avec peu de cavités et donc moins de risques d’abriter des populations de chauves-souris par exemple…

Quand de nouveaux arbres seront-ils replantés ?

Très probablement l’hiver prochain, fin 2025. Nous prévoyons un alignement d’essences différentes, un peu à l’exemple de ce qui a été fait sur le boulevard Henri IV où alternent des chênes, des ormes, des micocouliers, ou d’autres espèces diversifiées et adaptées au climat. Nous allons aussi créer des fosses continues, pour désimperméabiliser, créer des bandes végétalisées, apportant plus de fraîcheur et une meilleure infiltration et de confort aux arbres. Éviter en tous cas de ne planter que des arbres d’une même essence, et éviter de se retrouver dans les situations qui nous touchent aujourd’hui.