« Au départ, je me suis lancé parce que j’avais un petit appartement et qu’il n’y avait pas d’espace vert à proximité. J’avais envie de verdure. Je me suis dit : la rue peut être notre jardin ! Et j’ai commencé avec des pots et des plantes que je récupérais à droite et à gauche, puis via le dispositif de la mairie. J’ai réussi à motiver les voisins, qui n’étaient pas tous enthousiastes au départ… Au final, c’est vraiment une collaboration de toute la rue ! » raconte Yann, jardinier « en chef » de la rue du Général Maureilhan. « C’est notre sauveur, c’est notre main verte ! », lance tout sourire en passant sa voisine, dont la famille habite l’immeuble depuis 1956.
Plantes grimpantes, plantes en pots, collages...
De nombreux habitants ont fait leur demande individuelle auprès de la Ville pour le percement des trous accueillant les micro-fleurissements. Il y en a aujourd’hui plus d’une vingtaine dans la rue, en plus des bacs en bois et divers types de pots… Les espèces grimpantes choisies sont particulièrement bien adaptées au climat et ne nécessitent pas de supports métalliques supplémentaires, qui endommagent parfois les murs.


Roberte et son collectif de street-art ont proposé œuvres et collages pour embellir les murs, Stéphane est devenu fournisseur officiel de compost en participant au programme municipal dédié… Chacun prend part à l’entretien, et se relaie pour assurer l’arrosage, notamment pendant les vacances d’été. « C’est aussi du lien social entre voisins. Et cette « double amélioration » de la rue, ça lui donne un certain cachet. On est contents quand on entend les passants dire que notre rue est belle, qu’elle est mieux et plus calme qu’avant. C’est notre rue, et on s’en occupe », rajoute Yann.
Occuper et embellir la rue avec le jardinage
Embellir la rue, l’occuper avec des plantes et des activités de jardinage, faire collectivement acte de présence… Cela permet aussi de lutter plus efficacement contre les nuisances. « Il a fallu quelques enguelades depuis les fenêtres pour dissuader les nombreux « urineurs publics », mais ça va mieux. Une jolie rue entretenue est moins facilement dégradée, même si nous avons eu quelques actes de vandalisme. Mais aussi, au contraire, des dons spontanés ! Il y a aussi moins de deal, mais le problème s’est sans doute juste déplacé… », détaille Yann.
Au bout de la rue : le boulevard Gambetta. Obstinés et motivés, les habitants ont aussi investi un pied d’un arbre sur le grand axe. Mais avec la circulation et beaucoup de passage, l’entreprise est encore plus difficile…


Nouveauté 2025 : la haie méditerranéenne
Jusqu’au 30 juin 2025, il est possible de s’inscrire en ligne pour bénéficier des bons de végétalisation gratuits proposés par la municipalité. Ces derniers seront ensuite distribués en novembre et décembre, saison la plus propice aux plantations. Deux types de dispositifs sont en effet proposés. Les bons de végétalisation, qui concernent le micro-fleurissement, le pied d'arbre, le pied de mur et l'arbre. Et les dispositifs d’accueil de la faune, tels que le cube à pollinisateurs et le gîte à chauves-souris. Une fois votre bon de végétalisation validé, vous recevrez les modalités de retrait par courrier (lieu de rendez-vous spécifique ou serres municipales de Grammont).
En 2024, 750 bons de végétalisation ont été accordés (300 arbres, 200 micro fleurissements, 80 pieds d’arbre...), ainsi que 93 abris à chauve-souris et 75 cubes pollinisateurs.
Cette année, la Ville propose deux nouveaux dispositifs. Tout d'abord, la « haie méditerranéenne » (lot de cinq plantes arbustives locales et adaptées au climat à planter dans un jardin, le long d’une clôture ou d’un mur). L’objectif est de renforcer les réseaux de haies, habitat et de corridors écologiques pour la faune. D’autre part, il est désormais possible d’adopter des micro-fleurissements qui ne sont plus entretenus. C’est le dispositif « Adopte un bon ».
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