Journées du Patrimoine 2023 : la piscine olympique

15-09-23 - 10:18
27-09-23 - 09:20
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Situé au centre du quartier Antigone à Montpellier, cet édifice de verre et d'acier, suspendu par des câbles, est la plus grande piscine de la Métropole. Elle s’est imposée comme un équipement de première importance dans les compétitions internationales.
Façade de la piscine olympique
La piscine olympique est l'oeuvre de l'architecte Ricardo Bofill - ©C. Ruiz
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« Je te promets une piscine olympique mais pas tout de suite. » Cette phrase de Georges Frêche, prononcée au début des années 80, Yves Jarrousse l’a encore à l’oreille. Le président du MUC Natation militait à l’époque pour que le maire de Montpellier développe les sports aquatiques. Cependant, les piscines déjà existantes disséminées sur le territoire, ne répondaient pas à ses attentes. « Pour être crédible, nous avions besoin d’un bassin de 50 mètres destiné aux compétitions de haut niveau, mais aussi de gradins pouvant accueillir plusieurs milliers de spectateurs. Quand il m’a commandité un livre blanc sur le sujet en 1994, j’ai su qu’il allait tenir parole et que ce projet un peu fou allait aboutir. Mais où implanter cet équipement ambitieux ? »

Georges Frêche et Yves Jarrousse en 1996.
Georges Frêche et Yves Jarousse en 1996 - ©Ville de Montpellier

À l’époque, le quartier Antigone est quasiment abouti. Les principaux bâtiments sont construits. Ne reste qu’un espace vide, entre les places de Thessalie et de l’Europe. Des bureaux y sont prévus. Le maire bâtisseur bouscule alors les plans et décide que la piscine olympique sera au cœur d’Antigone. « C’était inédit d’avoir une piscine en pleine ville, estime Hervé Marjoux, architecte de l’Agence Coste. Et surtout, son architecture particulière permet de protéger les usagers du regard des passants tout en y favorisant la lumière. L’originalité de la construction fait coexister le bassin olympique, une piscine ludique, deux bains à remous, un sauna, un gymnase… C’est un équipement fabuleux. »

Les drôles d'idées de Ricardo Bofill

La piscine n’était pas prévue dans la conception d’Antigone, imaginée au début des années 80 par l’architecte Ricardo Bofill. Le catalan est de nouveau sollicité pour, en quelque sorte, parachever son œuvre. « Je vais te faire un palais ! » aurait-il déclaré à un Georges Frêche enthousiaste, mais auprès duquel Yves Jarrousse se charge de calmer les ardeurs. « J’ai dit à Bofill qu’il faisait ce qu’il voulait en architecture extérieure mais quand il s’agirait de tracer les plans intérieurs, c’est nous qui devions trancher. Par exemple, il voulait des rebords de bassin en bois. Impossible car c’était interdit en France. Il m’a amené visiter la piscine de Barcelone et voulait que les vestiaires soient semblables. Mais sur place, j’ai vu qu’ils ne comportaient pas de cabines individuelles. Pas besoin, me disait-il. Il a fallu vraiment insister pour qu’il en intègre dans le plan d’architecture ».  

Ricardo Bofill devant le bassin de la piscine olympique en 1996.
Ricardo Bofill - ©H. Rubio

Un joyau sportif 

L’œuvre de sa vie, comme Yves Jarousse la qualifie, est inaugurée en grande pompe en mai 1996. Deux mois plus tard, la piscine accueille les championnats de France de natation. Plus de 500 nageurs venus de l’hexagone découvrent le petit joyau flambant neuf. Parmi eux, le jeune alésien Simon Dufour qui y décrochera sa première médaille d’or en 200 m dos. « Je me souviens l’avoir trouvé grandiose. Tout était fait pour favoriser les compétitions. Son existence a contribué à ce que je reste à Montpellier plutôt que m’entraîner à Font Romeu ou Paris. Ici, j’avais les mêmes meilleures conditions. D’ailleurs, les autres nageurs me le faisaient souvent remarquer : c’était l’une de leur piscine préférée. »

Simon Dufour
Le nageur Simon Dufour aux 17 médailles d'or - ©Icon Sport

Une rumeur malveillante

Depuis, la piscine olympique, renommée Angelotti, a été le théâtre de nombreuses compétitions. La dernière en date a été la Coupe du monde de natation artistique en mai dernier. En 2009, Frédérick Bousquet sur 50 mètres y a battu le record du monde de vitesse. Une rumeur, lancée par un journaliste peu scrupuleux, fait longtemps courir le bruit qu’il manquerait quelques centimètres de longueur au bassin olympique pour être homologué. Cette « fake news » fait toujours bondir Yves Jarrousse. « Pensez-vous réellement que si cela avait été vrai, la Fédération française de natation aurait accepté d’y organiser des compétions officielles, dont les championnats de France en 2016 qui étaient qualificatifs pour les Jeux Olympiques de Rio ? »    

Frédérick Bousquet
Frédérick Bousquet, le 26 avril 2009, dans le bassin de la piscine olympique, réalise qu'il a battu le record du monde de vitesse. - ©V.Daverio

La piscine olympique organise des manifestations lors des Journées du Patrimoine 

  • Samedi 16 et dimanche 17 septembre - 11h / 15h

"Nage libre" avec le cours Florent. Trois comédiens nous immergent dans le monde de la nage. Un des textes mettra à l’honneur un auteur évoquant son expérience dans la piscine olympique d’Antigone. Rendez-vous dans les gradins de la place Dionysos, à proximité de l'entrée de la piscine.

  • Dimanche 17 septembre - 9h30 / 12h30 / 15h30 / 18h30 

Visite découverte - Les agents vous partagent leur quotidien à la piscine : bassins et espaces techniques n'auront plus de secret pour vous ! Réservation sur montpellier3m 

 

 


Source URL: https://encommun.montpellier.fr/articles/2023-09-15-journees-du-patrimoine-2023-la-piscine-olympique