Un club où l’on grandit
Les Montpelliérains le désignent encore sous son ancien nom le CEP, cercle d'éducation physique, nom donné par l'un de ses créateurs. Monsieur Nègre, qui en 1921 attribuait à la seule gymnastique le soin de renforcer, de former et d'éduquer le jeune enfant. Le club de gymnastique artistique de Montpellier installé depuis 1986 au gymnase Louis Nègre est présidé par Elisa Conegero. Subventionné par la Ville de Montpellier, il rassemble près de 350 adhérents et propose plusieurs activités : le baby gym dès l’âge de 2 ans et demi jusqu’à 3-4 ans, l’éveil gymnique avec les premières sensations acrobatiques sur les agrès, la gymnastique de loisirs pour les enfants de 4 à 6 ans et les groupes de loisirs pour enfants et adolescents de 6 à 18 ans ainsi que les adultes. Outre la gymnastique de loisirs, le club développe un volet compétitions. Dès 6 ans, les enfants peuvent participer aux compétitions poussines, des championnats départementaux et inter départementaux. Ensuite, les enfants continuent d’évoluer et à partir du CM1, les compétitions peuvent les conduire jusqu’aux championnats de France. Ce club a quelque chose de particulier, il voit grandir ses enfants qui deviennent des champions ou même entraîneurs, à l’image de Benjamin Maes ou de Hélène Guiraud, enfants du club, devenus entraîneurs au sein du même club quelques années plus tard.
2023, un palmarès exceptionnel
Cette année le club de gymnastique artistique de Montpellier s’est distingué deux fois aux championnats de France. Le 12 mai 2023, le club a remporté le championnat de France catégorie fédéral A, à Rodez, avec l’équipe des filles de 10 /11 ans : Amina Yusupa, Tina Bourghol, Sakina Mahmoudi et Justine De Nitto, en classe de CM1/CM2, entraînées par Benjamin Maes et Hélène Guiraud, également ancienne championne du club, qui a remis le maillot pour entraîner les championnes du club.
Et l’équipe a brillé une seconde fois en obtenant la médaille d'argent en division nationale 3, aux championnats de France de gymnastique le 3 juin à Lyon, avec Véronika Quinones, Djeneba Barro Vella, Camille Lembach, Maissae Mino et Emma Piller, entraînées par Benjamin Maes, Seif Rabbi et Malorie Guyon. « Ce fut une saison fantastique pour nos jeunes athlètes ; ce club mérite d’être valorisé », déclare Habib Yusupov, le père d'Amina, l’une des championnes.
Dans une ambiance familiale et conviviale
Chaque jour, au gymnase Louis Nègre les jeunes et les moins jeunes s’entraînent. Les petites championnes Véronika, Djeneba, Camille, Maissae, Emma, Amina, Tina, Sakina, Justine, plus motivées que jamais après leurs performances, sont là bien assidues pour l’entraînement. Les groupes s’échauffent sur le praticable par différents exercices de motricité, d’échauffement articulaire, d'assouplissement et de renforcement physique. Aux quatre coins de la salle, plusieurs agrès : poutres, trampolines, barres parallèles et barres asymétriques... On s’active, on s’installe, on porte les tatamis. C’est une petite ruche bien organisée. Dorine court vers le trampoline, Ethan se lance dans un saut, Justine enchaîne un tsukhara (figure de gymnastique artistique japonaise sur le saut de cheval) avec un salto arrière, sous l’œil bienveillant de Seif, entraîneur sport études au sein du club, qui prépare les poussines fédérales en compétition (7-9 ans), et les adultes loisir, (17 à 40 ans). Telle une nuée de papillons, les poussines font le tour du gymnase en courant pour s’échauffer. D’autres jeunes filles sautent, dansent, virevoltent, tourbillonnent... certaines ont les pieds en l’air, d’autres marchent comme des araignées, pieds et mains par terre en même temps. Et ensuite chaque groupe rejoint son agrès. Figures libres ou figures imposées... aux barres asymétriques, les jeunes filles effectuent des bascules, des soleils, des grands tours, des passages de barres, des sorties en double salto. Sur les poutres, ce sont des sauts gymniques jusqu’au grand écart, acrobaties, roues, rondades, mais aussi des saltos, des roues sans mains. « Et, il faut agrémenter le tout d’une chorégraphie et enchaîner avec la sortie finale, précise Benjamin Maes, et il y a certaines exigences de base, pour le saut de cheval, il faut absolument posséder le saut de lune. »
J’ai commencé à l’âge de 10 ans en gymnastique de loisirs dans le club, puis j’ai intégré le sports études rapidement. Ce qu’on appelle les classes à horaires aménagés sports études, au collège Simone Weil, Las Cases pour les anciens. J’ai fait une progression spectaculaire de la 6e à la 3e. Et cet aménagement d’horaires m’a permis de poursuivre une bonne scolarité et de performer dans mon sport. Je suis ce qu’on appelle un enfant du club. Plus tard, j’ai passé un brevet d’État qui m’a permis d’enseigner au sein du club et d’en devenir salarié et ce, depuis une trentaine d’années.
J’avais la passion d’aider mes copains de classe. J’avais de l’empathie pour qu’ils parviennent eux aussi à effectuer les exercices et figures demandés, je trouvais des solutions pour qu’ils réussissent mieux. Et aujourd’hui, j’aime la transmission des savoirs et c’est tellement réjouissant de voir un enfant évoluer et surmonter ses difficultés, je tâche de les encourager au mieux. Certains enfants qui débutent ici deviennent des champions. Notre sport est peu médiatisé, sauf lors des grandes épreuves olympiques, mais avec les réseaux sociaux, nous commençons à avoir plus de visibilité, c’est une bonne chose pour nous. Notre club a un véritable savoir-faire et nos jeunes filles ont un beaucoup de courage de venir s’entraîner quotidiennement pour défendre les couleurs de notre ville. Nous avons fait une magnifique année 2023 avec ces deux podiums. La relève du club est assurée.
