L’adoption du Plan Lumière était un des dossiers saillants du conseil de Montpellier Méditerranée Métropole du 3 octobre. Une synthèse de 492 pages qui, par sa seule épaisseur, donne une première idée du travail consistant mené par les services de la collectivité sur cette problématique. Services auxquels Bruno Paternot, conseiller métropolitain délégué à la Qualité de l’environnement visuel, a rendu hommage en séance pour leur intensité, forcément lumineuse, tout comme le rôle efficace des associations, de la recherche et des entreprises. Cette délibération a été votée à l’unanimité relevant ainsi un travail collectif de trois ans dont l’objectif principal est de tendre vers – 50% de la pollution lumineuse.
Éclairer juste quand il le faut
« Nous changeons de paradigme, une nouvelle nuit commence, a souligné Bruno Paternot. Nous étions dans la logique d’éclairer partout et le plus possible et nous devons désormais éclairer juste où il faut, quand il faut et selon les usages. Nous introduisons la gestion différenciée de l’éclairage public car on ne met pas les mêmes lumières en cœur de ville, le long de la trame étoilée, au pied de la Méditerranée ou du Grand Pic Saint Loup. » Ainsi, la sobriété lumineuse devient le fil conducteur de la politique publique au service d’un éclairage sûr, économe, adapté aux usages des habitants, embellissant l’espace public et respectueux de la biodiversité et de la santé humaine. L’élaboration de ce Plan lumière est une démarche volontaire de la collectivité et c’est même, comme l’a rappelé Isabelle Touzard, vice-présidente déléguée à la Transition écologique et solidaire, biodiversité et énergie, « une des trois fiches action de notre Plan Climat Air Énergie Territorial et Solidaire (PCAETs) ».
Abaissement de puissance
« Avec notre travail sur le Plan Lumière, nous allons deux à six fois plus vite que les autres. Notre indicateur de référence pour les chiffres d’économies d’énergie, c’est l’échelle de Bortle (1). Si nous n’avions rien fait, nous serions restés au niveau où nous étions, à savoir 9/10. Là, en matière de lutte contre la pollution lumineuse, nous tendons vers le 4,5/10 », poursuit Bruno Paternot. Le Plan Lumière identifie les principales orientations stratégiques de la politique d’éclairage public et de gestion de l’esthétique lumineuse du territoire. Il est notamment question « d’un éclairage sobre pour l’embellissement des villes et villages, sûr pour la tranquillité des habitants et respectueux de la biodiversité et de la santé », mais aussi « d’un éclairage économe, performant et adapté aux usages ». Adaptation à la crise de l’énergie aidant, les habitants ont déjà pu constater eux-mêmes au quotidien une modification de l’éclairage public avec notamment un abaissement de puissance.
Les opérateurs privés doivent éteindre
Par ailleurs, la généralisation de la technologie LED favorise la diminution de l’énergie consommée. « Sur notre budget d’investissement, l’effort financier pour tendre vers le 100% LED représente 36,5 millions d’euros. C’est un budget important même si nous avons des aides de l’État. Sur la Métropole, nous sommes environ à 80% de réalisations et sur Montpellier, nous avons mené des actions sur sept grands axes et nous devrions atteindre l’objectif à l’horizon 2026 », indique pour sa part Michaël Delafosse, président de la Métropole. Il indique également que certains opérateurs privés, à l’image de la gare Sud de France, doivent éteindre la lumière la nuit.
Pour l’année 2022, une baisse de consommation d’énergie de l’ordre de - 22% a été enregistrée sur le territoire métropolitain. L’objectif de - 33% est fixé pour 2023 afin de poursuivre le travail accompli en matière de sobriété énergétique.
(1) : L’échelle de Bortle est une échelle numérique à neuf niveaux. Elle mesure le niveau de luminosité du ciel nocturne dans un endroit déterminé mais également la gêne causée par la pollution lumineuse.