Depuis plus d’un an, Planet Ocean Montpellier, Océanopolis Brest et Oceanografic Valencia (Espagne) travaillent ensemble autour de la reproduction du poisson-scie. Le poisson-scie - et non pas requin-scie comme il est parfois surnommé - est un drôle d’animal de la famille des raies qui présente le rostre comme particularité : une longue épée garnie de dents pointues. Il est menacé d’extinction.
Une opération unique
Un programme de reproduction européen a spécialement été mis en place grâce à la collaboration de ces trois structures. En effet, seuls quatre représentants de cette espèce menacée sont présents en milieu reconstitué, dans ces trois établissements. Pour former les deux couples, Planet Ocean Montpellier a transféré l’un de ses deux mâles afin qu’il rejoigne l’Oceanografic Valencia (qui héberge déjà une femelle de la même espèce) et a accueilli une femelle en provenance de Valencia.
C’est ainsi que le 16 octobre, un camion contenant une cuve d’environ 20 000 litres d’eau de mer est arrivé à Planet Ocean avec sa précieuse passagère : la femelle poisson-scie d’Océanopolis. Le lendemain, c’était au tour du mâle montpelliérain de partir. « Prévoir le départ d’un animal de presque 3 mètres, et l’accueil de sa congénère de 3,30 mètres, au même endroit et à 24h d’intervalles, a demandé une organisation extrêmement rigoureuse », explique Nicolas Hirel, Conservateur de Planet Ocean Montpellier.
On attend les bébés
Presque 20 personnes étaient rassemblées autour des équipes de Montpellier, Brest, Valencia, mais aussi de Gênes, venues prêter main forte et observer cette opération unique. Toutes participent de près ou de loin aux différentes étapes : baisser le niveau d’eau du bassin, verser l’anesthésiant dans l’eau, compter les minutes qui s’égrènent tout en observant le comportement du poisson-scie, enfiler une protection sur son rostre, le placer dans la civière, le déplacer jusqu’au camion, le réveiller dans son bassin temporaire de 20 000 litres d’eau de mer... Vétérinaires, conservateurs, soigneurs et services de l’État ont vérifié chaque étape.
Le poisson est arrivé à bon port et aux dernières nouvelles, s’acclimate très bien à son nouvel environnement. Quant à la femelle brestoise, la rencontre avec son promis en pleine nuit les a, certes surpris, mais ne les a pas gênés pour faire connaissance, puis nager ensemble quelques heures après. À présent une question fondamentale se pose : y aura-t-il reproduction et si oui, sera-t-elle fructueuse ? Réponse dans quelques mois...
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