Des hommes qui se déguisent en femmes (Kabareh Cheikhats). Une femme qui aimerait – au moins pour un jour - être un homme (Meryem Benoua). Une chanteuse qui se rêvait avocate (Najat Aâtabou). Un humoriste qui aurait pu être basketteur (Bouderbala). Une Diva nostalgique de l’âge d’or du chant classique (Karima Skalli chante Oum Kalthoum). Un plateau « nouvelles scènes » branché sur l’Atlas électro (Arabesques Sound System) …
Pour sa 20e édition, le festival Arabesques, rencontres des arts du monde arabe, renverse le sablier. Et aligne, du 9 au 21 septembre, un plateau chamarré d’humoristes, musiciens, danseurs, chanteurs, véritable ode à la diversité et au métissage. Croisant les disciplines, les rythmes, les instruments et les itinéraires. Pour rappeler cette leçon si chère au cœur de Rachid Taha, musicien franco-algérien trop tôt disparu (le festival lui rend hommage le samedi 13 septembre) : la culture ne peut être qu’une affaire de « mélanges ».


Parmi les temps forts de cette édition anniversaire : un hommage à la plus grande chanteuse du monde arabe, « l’Astre d’Orient », Oum Kalthoum (1898-1975), disparue il y a 50 ans. Avec un récital de Karima Skalli, autre grande voix d’Orient, née à Casablanca, qui ouvrira le festival le 9 septembre à 20h à l’Opéra Comédie. Suivie le lendemain, 10 septembre, toujours à l’Opéra Comédie par l’hommage dansé de Nesma et ses 12 danseuses, mêlant musique, danse et projections d’images. Un hommage que l’on pourra prolonger, le samedi 20 septembre à 19h30, cette fois au théâtre Jean-Claude Carrière du Domaine d’O, par le spectacle de Love & Revenge, Agmal Layali, dédié à Oum Kalthoum « incarnation du lien entre tradition et modernité ». Sans oublier une rencontre table ronde, proposée le 20 septembre à la Medina du Domaine d’O.

Un autre volet important, construit avec la fondation Hiba, dédiée depuis 2006 au développement et à la promotion des arts du Maroc, mettra de nombreux artistes Marocains sur le devant de la scène. À commencer, le 14 septembre, par le Kabareh Cheikhats. Un groupe d’hommes, habillés, maquillés, et reprenant le répertoire des cheikhates, artistes féminines populaires figures du patrimoine folklorique. Najat Aâtabou, star du chaâbi marocain défendra, elle aussi, un répertoire chanté en arabe, berbère ou français, évoquant les préoccupations et aspirations universelles des femmes.


Suivront plusieurs grands rendez-vous : une soirée hommage à Rachid Taha (13 septembre) ; un concert de l’orchestre national de Barbès (21 septembre) ; une pièce dansée d’Hervé Koubi, « Boys don’t cry » ; une invitation faite à Kamel El Harrachi, compositeur et chanteur de chaâbi algérien, par l’orchestre de la Casbah (13 septembre) ; ou encore un concert du groupe Orange Blossom (20 septembre), en tournée sur la lancée de leur nouvel album Spells from the Drunken Sirens.

De nouvel album, il sera aussi question avec le concert de Natacha Atlas (12 septembre), accueillie en résidence de création au Domaine d’O ; ainsi qu’avec les spectacles du violoncelliste Vincent Segal en compagnie du duo Sabîl, héritiers de la grande tradition du Proche-Orient (13 septembre) ; du plateau offert à la légende tunisienne Dhafer Youssef, maître du oud, vocaliste, compositeur, navigant entre plusieurs influences, de l’électro au classique en passant par le jazz (19 septembre) ; sans oublier Dima Libre (« toujours libre », en arabe), titre du spectacle du groupe Labess, qui ponctuera la séquence (21 septembre).
Spectacles d’humour, représentants de la nouvelle scène, contes et histoires pour tous complètent cette 20e édition d’un festival pluriel et généreux, véritable invitation au voyage et à la découverte. Espace de dialogue et d’amitié, d’une rive à l’autre de la Méditerranée.


