Un nouveau quartier est en train de sortir de terre entre l’A709 et l’A9 : la ZAC Cambacérès. Le lycée Mendès-France, inauguré en 2009, le Mas de Brousse, le parc et le château de la Mogère (XVIIIe siècle) auront bientôt de nouveaux voisins. Les chantiers battent en effet leur plein dans cette zone située entre Odysseum et la gare TGV Sud de France. Elle accueillera essentiellement des entreprises. L’éducation (lycée Mendès-France, campus Ynov, campus MBS-CCI), mais surtout le tertiaire (Halle de l’innovation, Halle Nova, nouveau siège du Crédit Agricole Languedoc, Hôtel Tribe…) sont les piliers de ce projet d’aménagement. La ZAC Cambacérès a vocation à devenir un centre de référence pour l'économie numérique.
Attirer et retenir les talents
L’objectif est d’attirer des sièges sociaux ou de nouvelles entreprises du tertiaire numérique pour maintenir la dynamique de développement nécessaire à la création d’emplois. « Nous voulons être une des métropoles les plus dynamiques de France. Il faut être conquérant sur les secteurs qui ont de l’avenir », insiste Michaël Delafosse, qui poursuit sa stratégie des trois pôles de développement. Soit les ICC dans la Cité créative sur le site de l’ancienne EAI, MedVallée, pour la santé, l'environnement et l’alimentation, au nord de l’agglomération, et les entrepreneurs des nouvelles technologies à Cambacérès.
Inaugurée officiellement en octobre dernier, la Halle de l’Innovation est un véritable incubateur de start-ups numériques. Au sein de ses 8 000 m2, elle héberge déjà 17 entreprises, telles AI-Stroke, BipSoin, Lineup Ocean et des acteurs de l’écosystème innovation tels que Méliès Business Angels ou la French Tech Méditerranée. Disposant de sept espaces de co-working et d’une centaine de bureaux, elle accueillera à terme plus de 60 start-ups. Un espace de restauration et un FabLab sont également prévus. L’État et la Région Occitanie ont apporté leur participation financière à ce projet porté par la Métropole et estimé à 21 millions d’euros. La présence en ses murs des services du BIC de Montpellier (Business & Innovation Centre), l’un des plus importants d’Europe, est un atout supplémentaire pour l’accompagnement des projets innovants et des jeunes entreprises.
Un super campus MBS – CCI
À ses côtés se dresseront l’hôtel Tribe et le campus Ynov, actuellement en travaux. L’école du numérique Ynov est déjà présente sur la ZAC, puisqu’elle vient d’effectuer sa deuxième rentrée dans des locaux modulaires provisoires. L’enseignement supérieur bénéficiera d’un autre écrin moderne sur le site Cambacérès : les 30 000m2 du futur campus MBS-CCI (Montpellier Business School / Chambre du Commerce et de l’Industrie). La majorité de cet espace sera dédié à l’accueil de plus de 5 000 étudiants : 20 000m2 pour MBS et 6 000m2 pour Purple Campus, destiné à la formation des apprentis. La CCI de l’Hérault y installera son siège, de même que l’antenne régionale de l’institution. Labellisé BDO (Bâtiment Durable Occitanie), le coût de ce bâtiment ultra-moderne et écoresponsable de sept étages est estimé à 100 millions d’euros. Le chantier doit être lancé en février.
Une « Folie » pour le siège du Crédit Agricole Languedoc
Par ailleurs, deux autres édifices exceptionnels sont particulièrement attendus. Tout d’abord, le futur siège du Crédit Agricole Languedoc, sur une surface plancher de 25 000m2, situé en face du lycée Mendès-France et du Mas de Brousse. Il s’agira d’une « Folie » architecturale dont la construction devrait débuter fin 2024, pour une livraison courant 2027. Le projet retenu sera rendu public courant janvier. Puis, l’originale Halle Nova, qui devrait s’étirer sur 227 mètres le long de l’A709. Elle accueillera des bureaux, une crèche, des commerces, une salle de sport et plusieurs restaurants valorisant la cuisine du monde entier. Avec 27 000m2 au plancher et un parking souterrain de 500 places, elle s’annonce spectaculaire.
Alors que le Parc de la Mogère ne devrait pas connaître de modifications, le Mas de Brousse, datant également du XVIIIe siècle, et ses espaces verts vont eux faire l’objet d’un « permis d’imaginer », afin d’accueillir un lieu culturel à usage transitoire et temporaire. Les projets retenus seront bientôt connus. Le bâtiment principal, datant du XVIIIe siècle, sera réhabilité par ailleurs.
Enfin, à proximité de l’autoroute A9 et des voies de chemin de fer, une enveloppe tertiaire urbaine sera constituée de bâtiments modernes conçus comme des paravents sonores. Quatre projets différents composent l’ensemble : Etic, Lead, Terra et (Un)Plug. Ils seront livrés cette année.
Un pôle d'échanges multimodal pour la ZAC
Outre sa proximité avec l’A9 et l’A709, la ZAC Cambacérès sera particulièrement bien desservie par les transports en commun. Tout d’abord, la gare TGV Sud de France permet déjà de rallier la capitale en moins de 3h30. Ensuite, la ligne 2 du Bustram 2 (Odysseum-Cambacérès) arrivera sur le site en 2025, tout comme le prolongement de la ligne 1 du tramway. Financé par la Métropole et déclaré d'utilité publique en octobre 2022, ce projet permettra d’enfin relier la gare TGV au centre-ville de Montpellier en une vingtaine de minutes. Près de 4 000 voyageurs par jour sont attendus sur ce trajet. Un investissement de 50 millions d’euros est nécessaire à cette extension tant attendue qui améliorera grandement la desserte du quartier. Deux nouvelles stations et 1,3 km de nouvelles voies vont être construits.
Pour limiter la circulation des voitures devant la gare, un grand parvis sera aménagé entre la Halle de l’innovation et la gare TGV. Les piétons pourront ainsi rejoindre les arrêts de tramway ou de Bustram en toute tranquillité. Cela constituera un véritable pôle d’échanges multimodal, avec une priorité donnée aux piétons, cycles et transports en commun. À terme, les transports Lio assureront également la connexion pour rejoindre le Pays de l’Or.
Patrimoine : quel avenir pour le château de la Mogère et le Mas de Brousse ?
PARC ET CHÂTEAU DE LA MOGERE : Le parc de la Mogère, public, a bénéficié de la plantation de près de 500 arbres en 2022 dans le cadre du « plan arbres ». Il ne sera pas impacté par les nouvelles constructions en cours.
Le château du XVIIIe siècle, privé, non plus. Construit vers 1715 sur les plans de l’architecte montpelliérain Jean-Antoine Giral, il fût la résidence de Fulcran Limozin, secrétaire du Roi et contrôleur de la Chancellerie. Cette demeure à large façade est caractéristique des « Folies », édifiées à l’époque dans la campagne montpelliéraine par les notables enrichis au service du roi. Des jardins à la française ou mixtes, et un magnifique buffet d’eau, avec ses motifs de coquillages et de stalactites sur fond rouge, agrémentent l’ensemble. Classé monument historique depuis 1945, il est alimenté par un aqueduc de 55 mètres intérieur au domaine.
Racheté ensuite par Jacques-Joseph de Boussairolles, conseiller à la Cour des Comptes, puis président de la cour impériale et baron d'Empire en 1813, le château reste propriété de sa famille pendant longtemps. Il appartient désormais au vicomte Guillaume de Saporta, qui propose des visites guidées et la location du lieu.
MAS DE BROUSSE : La collectivité a lancé un appel à projet, un « permis d’imaginer » pour réinvestir cet ancien mas provençal du XVIIIe siècle, entouré d’une orangeraie, de 10 000 m2 de verdure, et agrémenté d’une petite chapelle. Ces espaces accueilleront un lieu culturel à usage transitoire et temporaire. Les projets retenus seront bientôt connus. Le bâtiment principal sera réhabilité.