Les samedi 3 et dimanche 4 février : Première Coupe de France d’apnée à Montpellier

306,60 mètres, c’est le record de France d’apnée dynamique monopalme, détenu par le Toulousain Guillaume Bourdila, champion du Monde 2023. Une performance impressionnante. Les 3 et 4 février, cet apnéiste et six autres membres de l’équipe de France performeront à la piscine olympique Angelotti qui accueille la 3^e manche de la Coupe de France d’apnée. Une première à Montpellier. L’occasion d’admirer près de 80 apnéistes dans différentes disciplines : apnée statique, apnée dynamique, avec ou sans palmes… Très attendue par les compétiteurs, la Coupe de France lance, au coeur de l’hiver, le début de leur saison sportive. 

Le boom de l’apnée

Pas de champion dans la métropole, mais une dynamique insufflée notamment par le comité régional de la Fédération française d’études et de sports sous-marins (FFESSM), présidé depuis 2017 par la Montpelliéraine Nicole Boulay. « Notre projet est de développer l’apnée dans la région pour faire face à la forte demande. Nous formons des cadres pour créer plus de clubs principalement pour l’apnée loisirs, de détente, accessible à tous. C’est une discipline relaxante qui permet un travail sur soi et un bien-être », explique cette ancienne présidente du comité de l’Hérault de 2013 à 2017. Quatre clubs reconnus par la fédération enseignent aujourd'hui l’apnée dans les piscines de la métropole. 

Le plus ancien, Apnea Montpellier, date de la fin des années 80. Basé à Cournonterral, il propose différentes activités dont l'apnée loisirs pratiquée uniquement à la piscine Poséidon à Cournonterral les jeudis soir. Plus rare, Apnea Montpellier est le seul club à proposer le tir sur cible subaquatique, un sport reconnu par la FFESSM, encadré par Jean-Claude Buricand qui participe aux championnats de France de la discipline avec son élève, Rémi Gimenez. Mais le plus grand club de la Métropole reste Apnée Montpellier, créé en 2014 par Audrey Palma à la piscine olympique Angelotti à Montpellier et présidé par Stephan Malher. Il rassemble 92 licenciés qui pratiquent l'apnée loisirs principalement en piscine, et parfois en mer.

Deux jeunes clubs dans la métropole

Deux nouveaux clubs d'apnée ont été créés pour proposer plus de créneaux aux futurs apnéistes sur le territoire. Le Sétois Philippe Valentin fait partie des piliers de la discipline dans la région. Il a lancé en octobre dernier la section apnée du MUC. « J’enseigne l’apnée depuis 1984 et j'ai formé plus de 35 000 élèves. L'apnée connaît un essor grandissant ces dernières années parce qu'elle permet un travail spécifique de relaxation, de méditation et qu'elle demande un lâcher prise qui va à contre-courant de nos vies stimulées au quotidien par des milliers d'informations et des demandes de plus en plus exigeantes », analyse ce spécialiste qui participera à la Coupe de France à Montpellier en tant que coach mental de différents athlètes comme Ait Kaddour Amokrane, président du MUC apnée, mais aussi comme juge. L’apnée est un sport très encadré, aux règles strictes. Pas moins de 20 arbitres et 20 bénévoles sont mobilisés pour assurer la sécurité et l’organisation de la compétition à Montpellier. Les membres d'Apnée Montpellier seront également très présents lors de cette compétition, notamment en tant qu'apnéistes de sécurité.

En provenance d'Orléans, Emmanuel Rouault, installé à Juvignac depuis 2022, a créé Caouanne Apnée qui compte une trentaine d’apnéistes pratiquant dans les piscines métropolitaines et en mer, dès le mois de février. « Notre club plaisir et convivial porte le nom de la tortue de mer qui vient pondre sur la plage de Palavas-les-Flots. Comme elle, nous sommes tranquilles, sereins et endurants sous l’eau », raconte Emmanuel Rouault, très investi dans le comité départemental. 

Une discipline simple et relaxante

Tous sont unanimes. Contrairement aux apparences, en dehors de la recherche de la performance, ce sport est facile à pratiquer et sans limite d’âge. « Les pratiquants viennent principalement se détendre. Le jeudi soir, à la piscine Poséidon, on commence par de l'apnée statique. On débute les cours par des exercices de ventilation, proche du yoga, puis les apnéistes se décontractent dans l'eau, se reposent de leur journée. La séance se poursuit par du dynamique, plus sportif, avec des longueurs de 25 ou 50 mètres sous l'eau avec palmes », explique Jean-Marc Emiel, moniteur et président de Apnea Montpellier.

« Encadrés par un moniteur, en confiance, les débutants progressent très rapidement. En quelques séances, ils réussissent à rester près de 2 minutes en apnée statique et éprouvent un sentiment de bien-être extraordinaire. C’est très relaxant de ne plus respirer, la tête dans l’eau, assure Philippe Valentin. Après, c’est un autre monde… « Entre 3 minutes et 4 min 30 s, c’est de l’apnée sportive et au-delà, on entre dans la souffrance physiologique, le travail mental, explique cet expert qui affiche un record personnel de 5 min 8 s. « Certains de mes élèves me battent aujourd'hui. » Le record du monde date du 8 juin 2009. Il est détenu par un Français, Stéphane Misfud resté 11 min 35 s en apnée statique…