ANNIVERSAIRE

La résidence sociale du Nombre d'Or à Antigone a 40 ans

25-09-24 - 16:30
Le 20 septembre, à la veille du congrès HLM à Montpellier, équipe municipale et habitants du quartier ont marqué le 40e anniversaire de la résidence sociale du Nombre d'Or, à Antigone. Si cet ensemble va bientôt faire l'objet d'une réhabilitation thermique, il rappelle le choix très audacieux et précurseur à l'époque d'installer du logement social en plein centre ville dans un écrin d'architecture.
élus et habitants sur la place du Nombre d'Or
Cet anniversaire a donné lieu à un temps convivial sur la place du Nombre d'Or - © C. Marson
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C’était il y a 40 ans. Les premiers habitants intégraient leur appartement dans la résidence sociale du Nombre d’Or au sein du nouveau quartier Antigone, fruit du génie visionnaire de deux hommes : Georges Frêche, le maire de Montpellier, et Ricardo Bofill, architecte catalan. Il semblait alors impensable d’installer du logement social à deux cents mètres de la Comédie, en plein centre-ville et non plus à la périphérie. Et pourtant, ils l’ont fait. Aussi, vendredi dernier, la Ville de Montpellier avait tenu à marquer cet anniversaire par une exposition photographique sur la place du Nombre d’Or et un échange convivial avec les habitants. 

« Avec ses 275 logements sociaux, la résidence du Nombre d’Or vit bien et elle va faire l’objet d’une réhabilitation. Il faut rendre hommage aux décideurs du passé car Montpellier est l’une des rares métropoles de France où le taux de logement social est à 25%. Cette résidence a joué à l’époque un rôle dans le basculement urbain de la ville. Aujourd’hui, il y a une crise du logement social. L’engagement de la Métropole est de poursuivre la construction de logements sociaux. Nous en livrerons 1000 par an en 2025 et en 2026 », précise Michel Calvo, adjoint au maire et président d’ACM HABITAT.   

Un gros village

Antigone est un quartier agréable à vivre et il peut compter sur le dynamisme de l’ADRA, l’association des résidants d’Antigone. Vice-présidente, Carole Lilin souligne que « l’association existe depuis l’origine du quartier. Au début, nous faisions remonter la parole des habitants, puis nous avons formulé de nombreuses propositions d’activités. J’habite et j’aime ce quartier qui est très vivant et qui accueille des gens de tout âge ». Même sentiment pour Diade Fall qui vit à Antigone depuis 35 ans. S’il regrette les incivilités de certains habitants, il parle « d’un gros village où il fait bon vivre » et se souvient avec nostalgie « des repas sur la place, du cinéma en plein air ou du bal du 14 juillet ».

Équilibre social

« Si Georges Frêche n’avait pas été élu en 1977, nous aurions eu ici une voie routière de deux fois deux voies pour aller au parking du Polygone », rappelle Michaël Delafosse, le maire de Montpellier au sujet du quartier novateur Antigone dont il se plaît à relever « l’équilibre social » et son cheminement piéton de plus d’un kilomètre. Saluant l’œuvre inspirante de Ricardo Bofill, il estime que « l’on ne peut pas écrire l’avenir de la ville si l’on néglige sa mémoire ». Mais, à l’heure où Montpellier accueille 25 000 personnes au Parc expo pour le congrès HLM, le maire a martelé l’exigence de suivre la voie tracée. « Il faut du logement social en mixité et continuer le choix du courage d’en produire pour accompagner les gens. Nous voulons une ville fraternelle et nous affichons la même conviction à Port-Marianne, aux Grisettes ou à la Cité Créative. Si l’on faisait pareil dans d’autres endroits, notre pays se porterait mieux. » 

Réhabilitation

ACM HABITAT va consacrer 10 millions d’euros à la rénovation thermique de la résidence du Nombre d’Or. Ceci sans augmenter les loyers des habitants. Il s’agit principalement de reprendre les menuiseries, d’installer des brasseurs d’air et de changer les radiateurs. L’ambition est d’améliorer le confort d’été, de baisser la température de trois degrés et de réduire la facture des locataires de 250 euros environ sur une année.

Exposition photographique
Les 40 ans de la résidence sociale du Nombre d'Or sont notamment marqués par une exposition photographique - © C. Marson