Pourquoi le festival L’illuminé a-t-il fait appel à vous ?
Raphaël Chabassol : C’est moi qui leur ai proposé il y a quelques mois. J’aime beaucoup ce festival et j’avais envie d’y participer d’une manière ou d’une autre. À travers cette affiche, j’avais envie de montrer les différentes étapes dans la création d’un film, tous les métiers. Cela passe par l’écriture, le design, l’animation, l’enregistrement des voix, le mixage… Tout ce processus créatif dans la paume d’une main.
Vous avez une longue expérience dans le monde du dessin animé. Quel est votre parcours ?
Raphaël Chabassol : Diplômé de La Poudrière, l’école d’animation de Bourg-lès-Valence, je me suis spécialisé dans le character design, c’est-à-dire la création de personnages, d’animaux et autres créatures qui peuplent les films ou les jeux vidéo. J’ai ensuite été directeur artistique au Royaume-Uni sur de nombreuses séries animées, notamment pour Disney (Counterfeit Cat) ou Cartoon Network (Le monde incroyable de Gumball). J’ai aussi réalisé un petit court-métrage en 2015, Louis & Georges, pour le studio californien Nickelodeon.
Vous avez également été remarqué grâce à votre participation à des clips vidéo.
Raphaël Chabassol : En 2008, je faisais partie d’un collectif, Bonzom, et le chanteur Mika a fait appel à nous pour le clip de sa chanson Lollipop, réalisé entièrement en animation traditionnelle 2D. J’ai également participé au clip Rock it for me, du groupe Caravan Palace.
Pourquoi vous êtes-vous installé à Montpellier ?
Raphaël Chabassol : Mon métier me permet de pouvoir travailler de chez moi. Avec ma compagne Cléo , nous en avions assez de la pluie britannique. Nous connaissions un peu Montpellier, sa douceur de vivre, la mer à deux pas et surtout son bouillonnement culturel. J'ai rejoint les artistes du collectif Parcours, basé aux Arceaux.
Vous reveniez à vos premières amours, le graffiti ?
Raphaël Chabassol : C’est ma passion d’adolescence. C’est de cette époque que date mon surnom Mokë. J’ai réalisé plusieurs fresques depuis mon arrivée, notamment celle du M.U.R de Pérols l’an dernier, avec Cléo ainsi que celle de l'école Chaptal à Montpellier. À Villeneuve-lès-Maguelone, en février, avec d’autres artistes, j'ai participé à la Galerie éphémère. Pendant six jours, nous avons investi chacun une pièce au sein de l’ancien corps d’habitation des sauniers.
Vous êtes aussi l’auteur de la fresque Bazille, rue Isidore-Girard à Montpellier. Comment cette idée est-elle advenue ?
Raphaël Chabassol : En arrivant à Montpellier, j’ai découvert Frédéric Bazille et j’ai été bluffé par son travail. Ensuite, il y a eu la rencontre avec l’association Mare Nostrum qui fait un travail formidable autour de l’art urbain. J’ai ainsi eu la possibilité de lui rendre hommage et pourquoi pas inciter les gens à aller au musée Fabre.
Votre actualité est chargée en ce moment ?
Raphaël Chabassol : Les 30 novembre et 1er décembre, j’expose mes travaux personnels à la salle Rabelais de Montpellier. Ensuite, le 14 décembre, à la médiathèque Zola, je co-animerai un atelier sur le processus d’animation. Cela permettra de créer des petits films avec les enfants.