Stéphane Champay, maire du Crès et vice-président délégué à l'Aménagement durable du territoire, l'Urbanisme et la Maîtrise foncière rappelle que sa commune a été membre fondatrice du District de Montpellier en 1965 et prend comme modèle d'intercommunalité le PLUI Climat qui sera voté cet été.
Julie Frêche, vice-présidente déléguée au Transport et aux Mobilités actives évoque les relations avec les communautés de communes voisines et les coopérations nécessaires pour construire des politiques publiques à grande échelle.
Quels sont les avantages de l’intercommunalité pour votre commune ?
Stéphane Champay : Membre fondatrice du District de Montpellier en 1965, la commune du Crès a partagé dès l’origine la nécessité d’une coopération intercommunale sur des dossiers dépassant le simple cadre communal comme les déchets, l’eau, les transports ou encore le développement économique. L’intercommunalité entraîne des transferts de compétences qui pourraient être perçus comme une perte de souveraineté des communes au profit de la Métropole. Mais la gouvernance apaisée mise en place à Montpellier permet à chaque maire de défendre les spécificités et l’identité de sa commune, tout en s’inscrivant dans un stratégie collective commune.
"Le PLUi Climat sera un symbole de notre maturité "
À titre d’exemple, au Crès, les travaux de rénovation de voiries structurantes comme l’avenue du Mistral et la place du Pont Trinquat n’auraient pas été supportables financièrement sans les crédits du programme Mobilités Actives de la Métropole. On peut noter aussi que les Cressois sont nombreux à utiliser leur pass gratuité dans les transports en commun et à avoir obtenu l’aide de 500 euros pour l’acquisition d’un vélo à assistance électrique entre 2020 et 2023.
Quels sont les nouveaux défis de l’intercommunalité ?
S. C. : Après 10 ans d’élaboration et 5 ans et demi de concertation, la Métropole de Montpellier doit se doter à l’été 2025 de son Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi Climat). C’est une étape importante, véritable symbole de la maturité de notre intercommunalité.
"Travailler à l’échelle du grand territoire, au-delà de nos limites administratives"
Demain, la Métropole devra continuer à être au rendez-vous de l’innovation, mais aussi de la proximité, afin d'être au service de ses 31 communes. Dans la même dynamique de la candidature de Montpellier Capitale Européenne de la Culture 2028, nous devrons travailler à l’échelle du grand territoire, notamment avec l’Agence de Développement et des Transitions du territoire, qui rassemble communes et intercommunalités bien au-delà de nos limites administratives.
Quelle est la force du projet intercommunal ?
Julie Frêche : L’histoire de notre territoire est indissociable de la construction de l’intercommunalité. Sans elle, pas de tramway, pas de réseau des médiathèques avec un accès facile à la culture, moins d’attractivité économique... Les grandes politiques publiques concernant les mobilités, la qualité de l’air, l’agroécologie, l’urbanisme et l’aménagement du territoire nécessitent des compétences qui dépassent le cadre communal.
Quel avenir pour l’intercommunalité sur notre territoire ?
J. F. : Demain, ces « grandes compétences » vont s’inscrire au niveau d’un territoire défini comme « pertinent » par l’Insee, qui va au-delà de celui de la Métropole. Avec l’Agence du Développement et des Transitions du territoire, créée en 2023, nous travaillons et dialoguons déjà avec nos voisines : Sète Agglopôle Méditerranée, Pays de l’Or, Lunel Agglo, Grand Pic Saint-Loup, Vallée de l’Hérault, Lodévois et Larzac, Hérault Méditerranée et du Clermontais. Nous avons d’ailleurs été l’un des premiers territoires labellisé SERM (service express régional métropolitain) pour sa politique des mobilités.
"Construire les politiques d'aménagement pour un bassin global proche des 900 000 habitants"
La Métropole aura un rôle à jouer dans la meilleure redistribution des richesses, via une coopération renforcée avec ses voisines. La priorité fondamentale pour l’avenir est de trouver des solutions concrètes pour les 300 000 personnes qui n’habitent pas la Métropole mais y travaillent. Avec nos partenaires, nous souhaitons construire à l’échelle de ce territoire, en commun, les politiques des mobilités et d’aménagement pour un bassin global de population proche des 900 000 habitants.
