« Médée » à l’Opéra Comédie : préparez votre spectacle avec Flash Opéra

Le dispositif Flash Opéra ?

Mathilde Champroux : Flash Opéra est un dispositif de médiation mis en place par l’Opéra Orchestre National Montpellier en préambule aux représentations d’œuvres lyriques. Une heure trente avant la représentation, les spectateurs peuvent profiter d’une petite introduction au spectacle, illustrée d’extraits musicaux. L’objet étant de proposer de façon légère et accessible à tous, quelques clés d’écoute, un petit rappel de l’histoire de l’œuvre, de la vie du compositeur. En attirant aussi l’attention sur quelques intentions de mise en scène, sans trop en dire non plus pour laisser le spectateur libre ensuite de former son propre jugement. L’accès est gratuit, sur simple présentation du billet pour la représentation à venir. 

Présentation « Flash Opéra » du Médée de Cherubini ?

Mathilde Champroux : Créé en 1797 – en pleine Révolution Française - l’opéra de Cherubini s’attache à la période la plus sombre de l’histoire de Médée, lorsque séduite puis abandonnée par Jason, elle arrive à commettre l’irréparable : le meurtre de ses propres enfants. Je vais donc m’attacher à revenir sur le mythe et rappeler toute la séquence qui a précédée et conduit à ce drame. Il y a aussi beaucoup à raconter sur le compositeur, Luigi Cherubini (1760-1842), compositeur italien qui a passé une grande partie de sa carrière en France. Pour rappel, il a fait partie d’un collectif de compositeurs à l’origine du Conservatoire de Paris. Il a côtoyé plusieurs grands personnages, comme Berlioz ou Napoléon, avec lequel il ne s’entendait pas très bien d’ailleurs. C’est un personnage très intéressant, mais dont la carrière a été un peu éclipsée par deux autres compositeurs de la même époque : Mozart et Beethoven.

Pourquoi venir voir cet opéra ?

Mathilde Champroux : Pour la musique de Cherubini. Pour la très belle distribution, les voix magnifiques, dont celle de Joyce El-Khoury, qui interprète le rôle de Médée à Montpellier. Pour le texte d’Hoffman, donné dans sa version originale, en français, dans un très bel alexandrin, à la fois chanté et parlé dans la tradition de l’Opéra-Comique. Bien sûr aussi pour la mise en scène très engagée de Marie-Ève Signeyrole, qui apporte un vrai regard d’artiste et de créatrice. Et qui a voulu réinterroger le mythe. Non pas pour excuser sa violence et ses crimes, mais pour les faire comprendre. En faisant de Médée autre chose qu’un monstre – tel qu’Euripide ou Corneille l’ont décrite – mais en inscrivant le personnage dans une longue histoire de femmes trahies, malmenées, soumises non seulement au patriarcat mais aussi au racisme... Tout cela avec un dispositif scénique original, qui place aussi les enfants, victimes du drame, au cœur du spectacle…

Médée, de Luigi Cherubini - 8, 11 et 13 mars – Opéra Comédie

Direction musicale : Jean-Marie Zeitouni ; Mise en scène : Marie-Eve Signeyrole

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