Danse

L’épopée chorégraphique montpelliéraine

28-04-25 - 15:45
En 2020, pour les 40 ans de Montpellier Danse, le magazine de la Métropole avait résumé l’épopée chorégraphique montpelliéraine depuis ses débuts en 1980. L'histoire de la danse continue à s'écrire. Le 9 avril dernier, un jury a choisi la direction du nouvel établissement Agora-Cité Internationale de la Danse pour que Montpellier ne cesse de faire briller le monde chorégraphique.
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Un des spectacles de Montpellier Danse : le danseur flamenco Israel Galván dans le cloître du couvent des Ursulines - © D.R.
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Un pan de l’histoire de la danse contemporaine s’est écrit à Montpellier. Lorsqu’en 1980, Georges Frêche, alors jeune maire, convainc Dominique Bagouet d’ouvrir un des premiers centres chorégraphiques régionaux en France. En 1981, avec Jean-Paul Montanari, directeur de Montpellier Danse, ils montrent à travers la programmation du festival, les formes multiples d’un art jusque-là très peu diffusé. Il s’agit à l’époque d’éveiller les consciences. Le public adhère en nombre dès le début de l’aventure et est, 40 années plus tard, toujours présent.

Maurice Béjart
En 1994, Maurice Béjart se produit à Montpellier Danse

Montpellier Danse, le rendez-vous international de la danse

En 1996, le festival d’été Montpellier Danse s’enrichit d’une saison d’hiver dont les programmations sont en cohérence. Le succès est au rendez-vous avec pas moins de 50 000 à 60 000 entrées payantes par an.

Si Montpellier est le rendez-vous incontournable du milieu chorégraphique international, c’est aussi parce qu’ici la danse contemporaine s’ouvre au plus grand nombre en sortant dans les rues, sur les places des villages, en aidant le hip-hop, en mettant en lumière le tango, en prenant des risques dans la programmation… Montpellier est ainsi devenue au fil des ans, une vitrine de l’art chorégraphique, mais aussi un laboratoire de recherche. 

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Mourad Merzouki, figure du mouvement hip hop depuis le début des années 1990 est un fidèle de Montpellier Danse - © D.R.

Une cité internationale de la danse en cœur de ville

En 2010, la ville se dote d’une cité internationale de la danse, l’Agora voulue par Dominique Bagouet, implantée dans le centre historique de Montpellier. En ses murs, s’installe Montpellier Danse, ses bureaux, des logements pour les artistes en résidence, des studios de répétition… L’autre occupant des murs est l’Institut Chorégraphique International – Centre Chorégraphique National – ICI-CCN. Pensé comme une maison d’artistes, c’est un laboratoire ouvert qui propose une formation universitaire. Une sorte « d’hybridation entre une académie expérimentale et un caravansérail », remarque Christian Rizzo, qui en est le troisième directeur depuis 2015, après Dominique Bagouet (1984 à 1992) et Mathilde Monnier (1994 à 2013).

Ils ont fait la danse à Montpellier

Dominique Bagouet
Dominique Bagouet - © Marc Ginot
 Jean-Paul Montanari
Jean-Paul Montanari - © C. Ruiz
Mathilde Monnier
Mathilde Monnier - © Megane Burckel
Christian Rizzo
Christian Rizzo - ©Denise Oliver Fierro
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Dominique Bagouet
Dominique Bagouet - © Marc Ginot
 Jean-Paul Montanari
Jean-Paul Montanari - © C. Ruiz
Mathilde Monnier
Mathilde Monnier - © Megane Burckel
Christian Rizzo
Christian Rizzo - ©Denise Oliver Fierro

2025 : un nouvel établissement pour la danse 

Montpellier Danse est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands festivals de danse contemporaine au monde. Alors que la 45e édition du festival Montpellier Danse se déroulera du 21 juin au 5 juillet, une nouvelle page tourne dans l’histoire de cette institution. 

L’Agora-Cité Internationale de la Danse regroupe désormais dans un projet inédit, le CCN de Montpellier, dirigé jusqu’en décembre 2024 par Christian Rizzo et Montpellier Danse, dont Jean-Paul Montanari avait la direction depuis 1983 jusqu’à son décès le 25 avril dernier.

Un appel à projets a été lancé à l’automne dernier pour diriger ce nouvel établissement hybride. Neuf équipes avaient répondu et quatre avaient été auditionnées. Le 9 avril, un jury composé des représentants des trois partenaires publics et des deux associations a choisi la nouvelle équipe portée par Dominique Hervieu, Pierre Martinez, Jann Gallois et Hofesh Shechter

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Ouverture de Montpellier Danse 2022 avec, devant l'Agora, "Stéréo" de Philippe Découflé - © C. Marson

Disparition de Jean-Paul Montanari

Jean-Paul Montanari, Monsieur Montpellier Danse, s'est éteint vendredi 25 avril à Montpellier. "La danse perd son plus fidèle serviteur, la ville de Montpellier, un homme qui lui a offert un rayonnement artistique mondial, et je perds un ami, a communiqué Michaël Delafosse, maire et président de la Métropole de Montpellier. Durant plus de quarante ans, il a tout sacrifié à son art et à Montpellier Danse, ce festival qu’il a durablement imposé comme le plus important de France et comme un des tous premiers d’Europe. Il s’est battu toute sa vie, au service d’un seul maître, la danse. Il s’est battu ces derniers mois contre une terrible maladie, avec courage, dignité et avec cet humour, brillant et vif, parfois mordant, qu’il savait aussi diriger contre lui-même. Il aura eu le temps d’accompagner la création de la Nouvelle Agora de la danse, qui réunit désormais Montpellier Danse et le Centre Chorégraphique National : son héritage, ce qu’il lègue à notre ville, est immense."

Hommages

Les obsèques de Jean-Paul Montanari se dérouleront mardi 29 avril à 16h30, au centre funéraire de Grammont, à Montpellier. 
L'affiche de Montpellier Danse, située boulevard Louis Blanc, sera recouverte d'un drap noir ce jour-là.

Un registre de condoléances est mis à disposition du public dès ce lundi 28 avril à partir de 14h, dans la cour de l'Agora, cité internationale de la danse, accessible par le 18 rue Sainte-Ursule, aux dates et horaires suivants :

  • le lundi 28 avril de 14h à 19h ;
  • le mardi 29 avril de 10h à 13h ;
  • le mercredi 30 avril de 10h à 17h. 

Les Montpelliéraines et Montpelliérains pourront ainsi témoigner leur reconnaissance à cet homme qui a marqué par son talent, son ambition et son intuition l’histoire de Montpellier.