"Pierre Soulages. La rencontre", une exposition d'envergure au musée Fabre dès ce 28 juin

Montpellier célèbre Pierre Soulages

"C’est avec beaucoup d’émotion, ainsi qu’une grande fierté, que le musée Fabre, et à travers lui la Métropole de Montpellier, célèbre aujourd’hui les vingt ans de la donation majeure que Pierre Soulages et sa femme ont accordée au musée Fabre, en consacrant sa grande exposition estivale à cet artiste. Le musée Fabre met ainsi en avant un artiste qui, par le noir, a su révéler la lumière. Soulages, c’est le refus du conformisme, l’audace de l’expérimentation, une œuvre qui ne cesse de créer des liens avec le monde qui nous entoure, et dans lequel le regardeur prend toute sa part. Cette exposition est aussi l’occasion de confirmer les liens forts qui unissent le musée Fabre et le musée Soulages de Rodez grâce à ce partenariat exceptionnel entre les deux institutions au travers l’octroi de prêts mutuels. Cet effort est salué par l’État et le ministère de la Culture qui a choisi de décerner le label Exposition d’intérêt national à la présente exposition. "Une toile ne doit pas être le lieu d’un récit, mais d’une expérience" disait l’artiste. C’est cette expérience que le musée Fabre vous invite donc à vivre aujourd’hui afin de découvrir ou redécouvrir la force et la singularité d’une œuvre précurseur à bien des égards," annonce Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de la Métropole de Montpellier. 

À l'occasion de cette exposition, qui se déroulera du 28 juin au 4 janvier 2026, le musée Fabre proposera aux visiteurs, dans un espace adapté, de découvrir différents aspects de l’œuvre de Pierre Soulages grâce à la réalité virtuelle, à travers une expérience immersive d'une quinzaine de minutes, coproduite par Lucid Realities. Depuis son atelier de Conques et en passant par les salles permanentes du musée Fabre, les visiteurs seront transportés poétiquement dans l'univers de l'artiste, accompagnés de ses propres mots sur l'art - prononcés par Isabelle Huppert -  et sur sa carrière.

Entretien avec Michel Hilaire, conservateur général du patrimoine, ancien directeur du musée Fabre : "Un clin d’œil à La rencontre de Courbet"

Quel est l’enjeu de cette exposition ?

Michel Hilaire : Créer une grande exposition sur la carrière de Pierre Soulages, en mettant en avant l’outre-noir qui le caractérise depuis 1979. Déployée sur 1 000 m², cette exposition d’envergure présente 120 toiles, œuvres sur papier, cuivres, bronzes, verres... En réunissant plus d’une centaine d’œuvres de l’artiste en provenance des plus grandes collections publiques et privées européennes, l’exposition s’attache également à donner à voir les rencontres plastiques, formelles, théoriques et amicales de Pierre Soulages avec l’histoire de l’art au travers de la présentation de tableau de grands maîtres tels Zurbarán, Cézanne ou Rembrandt.

« Soulages. La rencontre » est un titre évocateur ?

Michel Hilaire : Oui. Un titre choisi en écho avec toutes ses rencontres, mais qui est aussi un clin d’œil à la rencontre de Courbet. À partir de 1941, arrivé à Montpellier pour préparer le professorat de dessin à l’école des beaux-arts, il découvre les Courbet au musée Fabre. Ce fut un choc visuel pour Soulages ; Courbet l’a beaucoup influencé. L’exposition crée une continuité avec le musée et se termine dans les salles Soulages. Un événement en soi. Jamais touchée, cette salle d’exposition permanente a été conçue sous la conduite des architectes et de Pierre Soulages ; il fallait lui laisser son intégrité. 

Le musée Fabre et Soulages ont tissé des liens particuliers ?

Michel Hilaire : "Plus que tout autre, ce musée a compté pour moi", a écrit un jour Pierre Soulages. La portée de cette rencontre s’est matérialisée en 2005 par la donation inestimable de vingt œuvres à la Ville et le dépôt de dix toiles, que Pierre et Colette Soulages ont consentie, faisant du musée Fabre l’un des musées possédant l’une des plus grandes collections de Soulages au monde. Vingt ans après, le musée Fabre lui rend hommage avec la première exposition de cette envergure à Montpellier, ville avec laquelle il avait noué des liens forts et affectifs. 

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