Série : Ils font la ligne 5 de tramway / épisode 7

Ligne 5 : Mathieu Vandewoestyne paysagiste, chef de projet aménagement urbain à l’agence GAU (deuxième partie)

12-10-25 - 06:30
Paysagiste de l'agence montpelliéraine GAU (ex atelier Garcia-Diaz), il est l'un des acteurs phares du projet, qu'il a commencé à étudier dès 2011 et qu'il continuera à suivre trois ans après sa mise en service... Son domaine d'intervention : l'aménagement urbain tout au long du tracé du tramway, de façade à façade. Dans cette deuxième et dernière partie de son interview, il nous parle notamment de la végétalisation de la ligne 5.
Mathieu Vandewoestyne sur le chantier de la place du 8 mai avec Caroline Pjevic, designer d'espace et Marc Lancon, architecte urbaniste
En juin dernier, Mathieu Vandewoestyne sur le chantier de la place du 8 mai avec Caroline Pjevic, designer d'espace et Marc Lancon, architecte urbaniste - © L. Séverac
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Combien d’arbres plantez-vous sur la ligne 5 ?

Mathieu Vandewoestyne : Beaucoup ! 2 000 : 1 100 au nord et 900 à l’ouest. L’idée est d’apporter une saisonnalité sur le tracé pour apporter de l’ombre ou de la lumière selon la saison. On a une palette végétale très diversifiée de près de 90 essences d’arbres différentes adaptées au climat : érable de Montpellier, chêne vert, micocoulier, frêne, aulne, amandier, cerisier de Sainte-Lucie... L’idée est de ne pas être monospécifique comme on le faisait avant avec les alignements de platanes notamment, mais de varier pour favoriser la biodiversité et éviter les maladies qui peuvent se propager sur une même essence. Ce sont des arbres de 5-10 ans choisis un par un à l’automne dans les pépinières avec le service des espaces verts de la Ville de Montpellier. Nous plantons aussi plus de 100 000 arbustes et vivaces, des prairies méditerranéennes…

Les futurs arbres de la ligne 5 sont choisis un par un dans les pépinières
Les futurs arbres de la ligne 5 sont choisis un par un dans les pépinières - © GAU

Les arbres sont-ils arrosés ?

M. V. : Oui, on doit les choyer. Les entreprises d’espaces verts qui ont remporté les deux marchés ont un contrat de trois ans d’entretien. C’est eux qui s’occupent de les planter et du système d’arrosage. Si des arbres paraissent morts car leurs feuilles sont sèches, c’est la plupart du temps parce qu’ils subissent un stress à l’arrachage, lors du transport et à la plantation. Mais ils sont bien vivants. Ils se protègent et décident de sacrifier certaines branches pour pouvoir survivre en réduisant leurs dépenses énergétiques. On le voit souvent dans la nature avec les chênes verts par exemple. Mais il se peut que sur 2 000 arbres, il n’y ait pas 100 % de reprise !

Les espaces verts sur la ligne 5

  • Environ 2 000 arbres au total, dont 1100 au nord et 900 à l’ouest et plus de 90 essences différentes.
  • Plus de 100 000 arbustes et vivaces de plus de 150 essences différentes.
  • Surface d’espace vert au nord : 60 000 m² de prairie méditerranéenne et 25 000 m² de massif arbustif et de vivaces. 
  • Surface d’espace vert à l’ouest : 14 000m² de prairie méditerranéenne et 23 500m² de massif arbustif et de vivaces. 
  • Des prairies méditerranéennes dont les semences sont à 50 % produites localement (label semences locales).

Toutes les plantations sont choisies pour leur capacité à résister à la sècheresse.

Le futur parking arboré de Clapiers et ses 450 places extensibles à 900
Le futur parking arboré de Clapiers et ses 450 places extensibles à 900 - © TAM

« Dès 2012, pour des questions de préservation de la ressource en eau, on a proposé à la TAM de ne pas arroser la plateforme du tramway, ce qu’ils ont fait. »

Et la pelouse de la plateforme de tramway ?

M. V. : Dès 2012, pour des questions de préservation de la ressource en eau, on a proposé à la TAM de ne pas arroser la plateforme du tramway, et ceci a été compris et accepté. Il faut accepter aujourd’hui qu’à partir du printemps la pelouse soit sèche et que d’autres herbes repoussent avec les premières pluies. On ne va pas ressemer, mais des adventices, et non pas « des mauvaises herbes », prendront la place. Dans certains secteurs, il y a aussi des petits espaces verts où nous plantons des rampants, des graminés, ou du lierre qui, eux, sont arrosés au goutte à goutte pendant trois ans. 

« Ce n’est pas un effet de langage de dire que c’est la ligne des parcs. Plus de 5 millions d’euros de marché d’espaces verts pour 10 kilomètres de tracé supplémentaires, c’est énorme ! »

Plante au bord du tram
© L. Séverac
Arbre au bord ligne 5
© L. Séverac
PLantes
© L. Séverac
massifs
© L. Séverac
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Plante au bord du tram
- © L. Séverac
Arbre au bord ligne 5
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PLantes
- © L. Séverac
massifs
- © L. Séverac

La ligne 5, ligne des parcs et des jardins porte-t-elle bien son nom ?

M. V. : Oui, ce n’est pas un effet de langage de dire que c’est la ligne des parcs, c’est vraiment vrai ! Il y a plus d’aménagements paysagers sur cette ligne car de nombreux parcs sont longés ou traversés. Nous avons réalisé des espaces verts de jonction entre les parcs et le tramway. Et plus de 5 millions d’euros de marché d’espaces verts pour les 10 kilomètres de tracé supplémentaires sur le réseau, c’est énorme !

Ligne 5
© C. Ruiz

Que pensez-vous de l’habillage de la ligne 5 ?

M. V. : Il fait vraiment sens. Son design est suffisamment simple et lisible pour un objet en mouvement. À l’échelle du tram, on voit une seule tonalité verte et quelques points rouges. Mais quand on s’approche, on découvre plein de détails. C’est un peu comme un projet de tramway : on connait la ligne dans son ensemble car on l’utilise tous les jours d’un point A à un point B. Mais quand on se pose à un arrêt ou sur une place, on découvre tous ses aménagements. Un banc, une piste cyclable, un arbre… Nos dessins prennent vie !

>>> Toutes les infos sur la ligne 5 : tram5-montpellier3m.fr

>>> Retrouvez la première partie de l'interview de Mathieu Vandewoestyne

et la série d'encommun.montpellier.fr sur les femmes et les hommes qui font la ligne 5 de tramway.