À leur arrivée, les 200 élèves de l’école Charles Dickens (quartier de la Rauze) et leurs lampions ont enveloppé les deux derniers orateurs de la cérémonie, Michaël Delafosse et Akihiro Takazawa, consul général adjoint du Japon. Ce cortège bon-enfant a apporté une note d'espoir et incarné les désirs de paix défendus dans les discours des différents participants.
"L’engagement pour la paix est l’engagement de Montpellier"
En ces temps troubles, marqués par une recrudescence des conflits, commémorer le souvenir des Hibakusha, les survivants des bombardements nucléaires d’Hiroshima et Nagasaki, et réaffirmer les valeurs de paix paraît indispensable. Aux côtés de Michel Soriano, maire de Lasséran et vice-président France de Mayors for peace, de Marie-Alice Pele, vice-présidente de la Région Occitanie, et de Jean-Jacques Siry, co-président de l’association Sentinelles pour la paix, Michaël Delafosse l’a réaffirmé haut et fort : « Aujourd’hui, la tragédie de la guerre est de retour sur le continent européen. L’engagement pour la paix est l’engagement de Montpellier. Nous avons reçu et honoré en 2021 le Dr Mukwege, Prix de Nobel de la Paix 2018, nous avons accueilli des réfugiés ukrainiens, notre Biennale des arts de la scène en Méditerranée expose actuellement des artistes palestiniens et israéliens… Les villes aussi peuvent et doivent œuvrer pour la paix, ce n’est pas seulement l’affaire de nos chefs d’État. La paix se construit, la paix se défend, la paix se promeut. La paix est difficile mais possible : nous avons l’exemple franco-allemand pour nous le rappeler. Ce soir, dans ce jardin d’Arménie, nous n’oublions pas le Haut-Karabagh, conflit éclipsé par la guerre en Ukraine et à Gaza. Nous pensons aussi aux otages du Hamas et aux victimes de ses attaques terroristes, mais également aux civils palestiniens, durement touchés par la riposte militaire israélienne… Il est de notre devoir de mobiliser les énergies en faveur de la paix. C’est indispensable, car il n’y a pas de liberté sans paix. »
Construire la paix
Un message d’apaisement repris par Akihiro Takazawa, consul général adjoint du Japon à Marseille, qui a rappelé dans son discours « le besoin d’empathie et de mémoire » pour éviter les guerres. Un message renforcé par le rassemblement à la lanterne des enfants et des participants à la cérémonie, sur les notes d’Imagine the world de John Lennon, autour des élévations de pierres en équilibre présentées par l’association Sentinelles pour la paix. Ces œuvres, symbolisant les ruines des bombardements d’Hiroshima et Nagasaki, ainsi que celles de toutes les guerres, représentent la fragilité de bien des équilibres de vie dans notre monde et appellent à se mobiliser pour la paix.
Plus d'information sur la Quinzaine du Japon en Occitanie.
« Je voudrais d’abord adresser mes remerciements à la Ville de Montpellier et à Mayors for peace, association créée au Japon à la suite des bombardements atomiques, pour ce temps mémoriel. Je suis fier et impressionné de la relation qui existe entre Montpellier et le Japon. Montpellier est un peu ma deuxième ville natale, puisque j’y ai vécu deux ans pendant mes études, en 1995/97. Je suis personnellement très heureux de ce pont d’amitié entre Montpellier et le Japon.
Aujourd’hui, les conflits sont de plus en plus nombreux et de plus en plus violents dans le monde. Il est important de se rappeler où nous ont mené les conflits précédents… En Ukraine comme en Palestine, certains des belligérants possèdent l’arme nucléaire. La crainte de l’escalade nucléaire revient. Le désir de paix est difficile à réaliser, et il ne faut pas seulement le clamer. Nous avons besoin d’empathie et de mémoire pour défendre la paix. »