Banlieues Climat vise à fédérer, sensibiliser et inspirer les populations des quartiers populaires, et en particulier les plus jeunes, sur les questions environnementales et climatiques, afin de faire émerger des projets locaux dans le débat public. Une vingtaine de jeunes ont participé à la journée de formation organisée par l’association avec le soutien de la Métropole. « L’association a été créée en 2022 et nous faisons des tournées en France avec différents ateliers de sensibilisation depuis l’an dernier. À l’origine, il y a une prise de conscience de l’importance de la question climatique, un sujet peu évoqué en famille ou entre amis dans les quartiers populaires. Ceux qui s’engagent pour l’environnement sont souvent caricaturés. Nous voulons créer les conditions permettant aux classes populaires de devenir actrices de changements sur les questions environnementales », détaille Feris Barkat, cofondateur et formateur de Banlieues Climat.
« La sècheresse et les incendies, c’est un vrai problème en Occitanie »
L’idée est de sensibiliser ces publics, mais aussi de former de nouveaux membres référents à Montpellier. Les participants, des jeunes femmes en majorité, ont étudié et discuté différents thèmes : histoire de notre rapport au climat et à l’énergie, les limites planétaires, les conséquences des injustices environnementales, la solidarité entre les territoires touchés, la participation active aux débats sur les enjeux climatiques… Oumayna, formatrice originaire de Strasbourg, rappelle ainsi que les causes de la Révolution française sont aussi à chercher dans la sécheresse et les mauvaises récoltes. « La sècheresse et les incendies, c’est un vrai problème en Occitanie. Cela ne concerne pas que l’Australie, la Californie, la Grèce ou les pays en voie de développement », ajoute Aymen, également formateur de Banlieues Climat.
« Les conséquences du changement climatique touchent en premier ceux qui sont déjà défavorisés »
« Personnellement, j’ai eu un déclic lorsque j’ai fait la formation. Avant ce sujet ne m’intéressait pas vraiment. Mais j’ai compris que les conséquences du changement climatique allaient toucher en premier ceux qui sont déjà les plus défavorisés, qui en souffrent déjà. J’essaye d’apporter quelque chose à mon niveau en mobilisant à travers l’association », raconte Oumayna, membre de la première promotion de Banlieues Climat, aujourd’hui devenue formatrice.
Témoignages de participants
Aymen, formateur : « Je suis dans l’association depuis le début, j’ai fait la première formation. J’ai appris beaucoup de choses, notamment sur le bien commun à défendre, alors qu’on n’était pas vraiment informé sur la question. J’aime créer du lien, travailler sur le langage et la médiation pour toucher le plus de monde possible. C’est un combat, une mobilisation. Il faut se battre pour l’environnement et les quartiers ».
Clémence : « Il n’y a pas que les bobos qui peuvent se saisir de cette question. Il faut provoquer l’engagement car les populations des quartiers sont les premières à souffrir des conséquences du changement climatique. Je pense que c’est aussi important d’ouvrir des perspectives et de montrer que ce secteur va être pourvoyeur d’emplois intéressants ».
Lucie : « C’est important que tous les jeunes soient sensibilisés à ces questions. Dans les quartiers aussi, alors que ce n’est pas forcément évident, parce que les habitants manquent d’informations et ont d’autres préoccupations au quotidien ».