Les relayeurs de la flamme olympique

Pascal Cances : « Une formidable reconnaissance pour notre métier »

12-05-24 - 12:10
12-05-24 - 17:53
Demi de mêlée d’Aurillac et du MHR dans les années 80 et 90, et actuel entraîneur de l’équipe féminine de Jacou, Pascal Cances est éducateur sportif dans les quartiers prioritaires de la ville depuis plus de 25 ans. Le 13 mai, il portera la flamme olympique à Montpellier.
Pascal Cances portera la flamme olympique à Montpellier
Pascal Cances portera la flamme olympique à Montpellier - ©L. Séverac
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Comment avez-vous appris que vous alliez porter la flamme olympique ? 

Franchement, en toute modestie, je ne m’y attendais pas. Je n’avais pas déposé ma candidature. C’est mon service (NDLR : le Pôle Sports) qui m’a prévenu qu’il avait présenté mon dossier... puis que j’avais été retenu ! Être choisi pour quelque chose de mondial comme ça… alors que moi, je suis un petit éducateur sportif qui travaille dans les quartiers... C’est bien, c’est une formidable reconnaissance pour notre métier. 

Qu’est-ce que cela représente pour vous ? 

Je suis honoré. Ce sera une grande fierté de porter la flamme devant ma famille, mes amis, les jeunes… D’ailleurs, j’espère que certains jeunes pourront m’accompagner sur le parcours. Et puis le monde entier ! Un grand évènement planétaire comme les Jeux Olympiques… C’est incroyable ! Bon, mes copains m’ont prévenu : « Fais gaffe, ne la fait pas tomber ! ». Pour l’instant, je n’arrive pas encore à me projeter. J’angoisse un peu pour le Jour J, car je suis plutôt émotif… ça va être spécial ! Dans une ville aussi sportive, il y aura une belle ambiance ! Cela représente un peu le Graal pour moi, quand on connaît mon parcours, parti de pas grand-chose et du petit village de Saint-Céret… 

Pascal Cances est passionné par son métier d'éducateur sportif
Pascal Cances est passionné par son métier d'éducateur sportif - ©L. Severac

Pourquoi avoir choisi le métier d’éducateur sportif après votre carrière à haut niveau ? 

Cela tient à mon histoire personnelle. J’ai perdu mon père jeune, et ma mère travaillait beaucoup à l’usine. J’ai donc en partie grandi dans une maison d’enfants. Et il y avait des intervenants super dans cette structure. Dont un en particulier, qui m’a fait découvrir le rugby et m’a poussé à en faire. Je pensais que ce n’était pas pour moi, que ce n’était pas mon milieu social. Mais j’ai adoré le rugby et cela a donné un sens à ma vie. C’est devenu une passion… J’ai pu cultiver une certaine force intérieure, une grande envie de réussir grâce à cela… Cet éducateur m’a inspiré, et après ma carrière de rugbyman, j’ai eu envie de faire la même chose. Donc, travailler avec les jeunes, c’est mon métier, c’est ma vie. Je sais que je peux leur apporter quelque chose, répondre à certains de leurs besoins, comme on l’a fait avec moi quand j’étais jeune. 

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