CULTURE

"Le paradis perdu" de la place Candolle a retrouvé de sa superbe

25-06-24 - 08:30
25-06-24 - 09:13
La Ville de Montpellier poursuit son important travail de restauration de la statuaire sur l'espace public. Après celles de l'esplanade Charles de Gaulle, de la place de la Canourgue ou du Jardin des plantes, c'est celle qui présente Adam et Eve enlacés qui a été rénovée à la suite de divers actes de vandalisme au cours du temps.
Statue de la place Candolle
La statue "Le paradis perdu" vient de retrouver une seconde jeunesse après un nettoyage complet - © F. Damerdji
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Les choses sont parfois écrites à l’avance. Sur la place Candolle, c’est une entreprise arlésienne (La Pierre au Carré) qui vient de restaurer la statue en marbre aujourd’hui nommée Le paradis perdu, œuvre du sculpteur Jacques-Augustin Dieudonné, lui aussi Arlésien. La Ville de Montpellier multiplie les chantiers de rénovation de la statuaire sur le territoire communal – de la place Jean-Jaurès à celle de la Canourgue en passant par l’Esplanade ou le Jardin des plantes – mais celle-ci avait subi de nombreuses avanies. Au point que l’association de quartier (Les amoureux de Candolle) s’en était inquiétée auprès de la collectivité. Adam & Ève, c’était son nom initial lors de l’Exposition universelle de Vienne en 1873, méritait donc bien un nettoyage complet. 

Sableuses de bijoutier 

« Le vandalisme, les graffitis, l’enlèvement des graffitis de façon inadaptée mais aussi l’érosion, on peut dire que cette sculpture a subi des altérations diverses. Les deux nez des visages étaient cassés tout comme quelques doigts », précise Caroline Botbol, conservatrice restauratrice patrimoniale à La Pierre au Carré, spécialisée dans la pierre et l’emploi de matériaux naturels. Nous avons fait un nettoyage par sablage sec très fin avec des sableuses de bijoutier et on a ouvert tous les joints dégradés ou décollés pour les reprendre à la chaux. » Le piédestal a également été consolidé car il était disloqué en plusieurs endroits. 

Nez et doigts

Le coût de l’intervention est de 18 000 euros et le chantier a été achevé le jour même de la Fête de la musique. Cette œuvre est installée sur la place Candolle depuis 1956 (alors plan de l’Université) mais elle a été attribuée en dépôt à Montpellier dès 1879. En effet, elle a longtemps été située dans le carré nord-ouest de la promenade haute du Peyrou. Trois ans plus tard, Adam avait déjà perdu son nez et quelques doigts à la suite d’un acte de vandalisme. Auguste Baussan, le sculpteur montpelliérain, était alors intervenu pour lui rendre sa splendeur. Depuis, à Candolle, Adam et Ève enlacés ont été les témoins de tablées bavardes, d’amourettes sur le muret, de fins de soirées estudiantines ou de clôture de Carnaval… Mais ils gardent tout cela pour eux en espérant ainsi préserver leur intégrité.   

Statue de plain pied
Cette restauration est l'oeuvre d'une entreprise d'Arles - © F. Damerdji