Guy de Montlaur, la guerre en couleurs

08-06-24 - 14:30
Le château de Castries accueille jusqu’au 30 juin l’exposition Guy de Montlaur, Soldat et Peintre. Héros de la Seconde Guerre mondiale, l’artiste, décédé en 1977, avait développé une œuvre singulière dans laquelle l’expérience des combats n’était jamais loin.
Montlaur
© L. Séverac
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La trentaine de toiles réunies au château de Castries et dont beaucoup sont exposées pour la première fois, couvre l’œuvre d’une vie. Celle d’un artiste au goût sûr mais aussi celle d’un héros de guerre. Cette exposition, présentée par la Métropole de Montpellier, entre naturellement dans le cadre des 80 ans de la Libération.   

Les couleurs de la guerre

Guy de Montlaur est le descendant d’une illustre famille languedocienne, basée à Montaud. Il rejoint la France Libre à 24 ans et s’illustre dans les combats. Il est l’un des 177 hommes du commando Kieffer qui débarque le 6 juin sur les plages normandes. « Il a été très marqué par la guerre, confie son fils, Georges. C’est la littérature qui l’a aidé à tenir durant cette période. Apollinaire ne l’a pas quitté. » La guerre et ses horreurs reviennent régulièrement dans son œuvre. « Mais les combats, pour lui, n’étaient pas que douleur. Il disait avoir été subjugué, la nuit, par les couleurs de la guerre…le jaune du feu des explosions, le rouge du sang, le noir de la matière brulée… »

Avant-garde artistique

Revenu à la vie civile, le jeune homme se lance dans la peinture, encouragée par son épouse américaine, Adélaide, épousée en 1943. Très influencé par l’art classique, il explore diverses formes. Admirateur de Kandisky, ami de Nicolas de Stael, Guy de Montlaur s’aventure dans le courant cubiste, expressionniste, abstrait… Il abandonne le pinceau pour le couteau à palette et laisse exploser les couleurs. « Mon père estimait que des formes, on pouvait en déduire des couleurs. Il s’inspirait beaucoup des poètes. On retrouve souvent guidé par le titre, la reproduction sur la toile de l’atmosphère et des émotions décrites dans un poème ». 

À découvrir au château de Castries, de 14h à 18h, jusqu’au 30 juin. Entrée libre.

One June Early Morning (1972)
One June Early Morning (1972) - Le tableau évoque le ressenti du sergent de Montlaur le matin du 6 juin 1944 - © D.R.
Sur la route (1969)
Sur la route, vers Sallenelles, un ami (1969) - L'image d'un camarade du Commando Kieffer, tué durant les combats de juin 1944 - © D.R.
Adelaide de Montlaur (1948)
Sa femme, Adelaide, new-yorkaise, rencontrée à Paris avant la guerre. Ici, peinte en 1948 - © D.R.
Autoportrait Guy de Montlaur 1969
Autoportrait (1969) - © D.R.
Guy de Montlaur
Guy de Montlaur, lors du débarquement de Flessingue, aux Pays-Bas (novembre 1944) - © Guy Vourc'h
Les enfants de Guy de Montlaur réunis à Castries autour de l'oeuvre de leur père.
Les enfants de Guy de Montlaur réunis à Castries autour de l'oeuvre de leur père - © L.Séverac
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One June Early Morning (1972)
One June Early Morning (1972) - Le tableau évoque le ressenti du sergent de Montlaur le matin du 6 juin 1944 - © D.R.
Sur la route (1969)
Sur la route, vers Sallenelles, un ami (1969) - L'image d'un camarade du Commando Kieffer, tué durant les combats de juin 1944 - © D.R.
Adelaide de Montlaur (1948)
Sa femme, Adelaide, new-yorkaise, rencontrée à Paris avant la guerre. Ici, peinte en 1948 - © D.R.
Autoportrait Guy de Montlaur 1969
Autoportrait (1969) - © D.R.
Guy de Montlaur
Guy de Montlaur, lors du débarquement de Flessingue, aux Pays-Bas (novembre 1944) - © Guy Vourc'h
Les enfants de Guy de Montlaur réunis à Castries autour de l'oeuvre de leur père.
Les enfants de Guy de Montlaur réunis à Castries autour de l'oeuvre de leur père - © L.Séverac