Courant février, avec le lancement de la construction des gradins adossés au Peyrou et de leur kiosque intégré, le nouveau visage de la place Max Rouquette commencera à se dessiner plus nettement. L'aménagement d'une terrasse intermédiaire entre les jardins et la place fournira une point de vue privilégié sur les monuments, ainsi qu'un nouveau cheminement piéton confortable vers l’Écusson. Les gradins, végétalisés, ont été conçus en articulation avec les escaliers existants. Ils seront agrémentés d’une fontaine aménagée sous forme de cascade et relieront ces lieux symboliques afin d'étendre le centre historique jusqu’aux Arceaux.
Une "place-jardin" remplacera l'ancien parking
Alors que la pose des pavés en pierre calcaire de Villebois sur l'espace central bat actuellement son plein, la végétalisation du lieu a elle aussi débuté. Au cours du mois de janvier, 70 arbres ont été plantés sur la place, dont le 30 000e nouvel arbre sur le territoire de Montpellier depuis octobre 2020. « Nous plantons depuis plusieurs semaines. Ici, c’est encore plus symbolique car nous plantons des arbres sur un ancien parking. La place Max Rouquette est un lieu où la nature va revivre. Elle va redevenir une place agréable, vivante et rafraîchie », se réjouit Boris Bellanger, adjoint au maire délégué au Patrimoine et du quartier Centre.
Chênes de Grèce, micocouliers et érables de Montpellier en pleine terre
Au printemps, des massifs végétaux aux pieds des arbres et le long des chemins piétons verront le jour, avant que 60 autres arbres ne soient plantés à l'automne prochain. Des espaces ludiques (aires de jeux, panier de basket) complèteront cette "place-jardin" qui succèdera à l'ancien parking. Deux jardins entoureront un espace central conçu pour pouvoir accueillir des évènements tels que des concerts ou des projections de films. Un tiers de la surface de la place a été désimperméabilisé afin de pouvoir aménager 2 000 m2 en pleine terre pour les plantations. Les essences sélectionnées ont été choisies pour leur résistance et leur capacité d’adaptation au changement climatique : chênes de Grèce, micocouliers de Provence, érables de Montpellier, mélias, grenadiers...
« Se reconnecter avec la nature et créer des lieux publics propices au partage »
« Cette végétalisation de la place Max Rouquette répond à un objectif majeur : adapter Montpellier au réchauffement climatique, en tenant notre promesse de planter 50 000 arbres dans la ville d’ici fin 2026. C'est aussi se reconnecter avec la nature, créer des espaces publics propices au partage et mettre en valeur notre patrimoine, en connectant les Arceaux aux jardins du Peyrou et à l’Écusson. Les habitants vont pouvoir se réapproprier cet espace public embelli », souligne Michaël Delafosse, maire de Montpellier.
Il s'agit donc également de renouer avec les usages publics de la place Max Rouquette. À la fin du XIXe siècle, les Arceaux étaient un lieu de promenade et de foire, avec notamment un important marché aux chevaux. Il fut ensuite un cadre majestueux pour la pratique et le développement du jeu de tambourin sous l'impulsion du poète occitan. Dans les années 1970, la voiture prenant de plus en plus d’espace, le terrain de jeu est transformé en parking. En 2025, la place Max Rouquette et les Arceaux redeviendront un espace à vivre, ludique et libéré de la circulation automobile, dans l'esprit de nos traditionnelles places méditerranéennes ombragées.
Max Rouquette : une année hommage pour le poète occitan
Max Rouquette (1908 -2005), poète et écrivain originaire d’Argelliers, au nord-ouest de Montpellier, était médecin de campagne de profession. Il a consacré sa vie à la promotion de la langue et de la culture occitanes à travers ses œuvres littéraires (prose, poésie, théâtre). Des écrits souvent tournés vers la nature. Son cycle de nouvelles « Verd Paradis » rend compte des joies et des peines aussi bien humaines qu’animales. Ses poèmes évoquent chemins, oiseaux, bruyères et souffle du vent… « Je salue l’initiative de la Ville de planter des arbres ici, place Max Rouquette, poète occitan amoureux de la nature, écrivain universel et grand promoteur du tambourin. Ce chêne est un symbole important et un hommage bienvenu pour son année anniversaire », souligne Jean-François Brun, président d’Amistats Max Rouquette.
Max Rouquette a également été à l’origine de la création de la Fédération Française du Jeu de Balle au Tambourin en 1939. Sous son impulsion, les Arceaux constituèrent jusque dans les années 1970 un cadre majestueux pour la pratique du tambourin. L'emprise symbolique d'un terrain de tambourin sera d'ailleurs dessinée sur le sol de l'espace central de la place rénovée.
Plusieurs hommages seront organisés cette année pour célébrer le 20e anniversaire de sa disparition.
