Série "Les peintres du montpelliérain" // épisode 5

Les peintres de la mer et des étangs

19-04-25 - 14:00
Une foule d’artistes a immortalisé les paysages de la métropole de Montpellier à travers les siècles, mêlant lumière méditerranéenne et richesse naturelle. Parmi eux, nombreux sont ceux qui ont été inspirés par les étangs, les salins et le bord de mer.
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"Le Bord de mer à Palavas" Gustave Courbet (Ornans, 1819 – La Tour de Peilz, 1877) 1854 – Huile sur toile – 37 x 46 cm Don Alfred Bruyas, 1868 – Musée Fabre - © Musée Fabre de Montpellier Méditerranée Métropole - photo : Frédéric Jaulmes
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Courbet s’enthousiasme pour la mer

Le plus célèbre d’entre eux est Gustave Courbet. Sa toile Le bord de mer à Palavas, peinte sur le motif en 1854, appartient résolument aux premiers paysages marins peints sur les bords de la Méditerranée. Ce tableau est une oeuvre majeure qui fait entrer le paysage languedocien dans l’histoire de l’art. La mer, avec ce ciel si vaste et lumineux, ses étendues planes et nues, sont une révélation pour le peintre habitué aux paysages sombres et boisés de sa Franche Comté. La figure humaine est placée au centre de la composition. La petite silhouette de l’homme attire le regard malgré sa taille modeste. Cet être humain semble se fondre dans l'immensité de la nature, exprimant à la fois sa fragilité et sa communion avec le paysage. C’est un hymne visuel à la simplicité et à la grandeur de la nature. Ce tableau est un don d’Alfred Bruyas en 1868 au musée Fabre. Il y est exposé salle 48. 

>>> Télécharger ici la fiche pédagogique éditée par le musée Fabre sur "Le bord de mer à Palavas"

Les salins de Baudouin

Les salins de Villeneuve-lès-Maguelone ont quant à eux été représentés par le peintre Eugène Baudoin en 1875. Les Salins s’étendent à perte de vue, offrant une perspective horizontale marquée par des lignes calmes et des tons pastel. La palette de l’artiste privilégie des teintes douces, souvent des nuances de gris, de bleu, de beige et de rose, qui traduisent la lumière changeante sur les salins. De nombreuses ouvrières aux habits colorés se distinguent des hommes aux habits plus sombres. Au deuxième plan, la presqu’île de Maguelone et le village aux tons de pierre claire. 

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Les salins de Villeuneuve - Eugène Baudoin - (Montpellier, 1842 – Paris, 1893) - 1875 – Huile sur toile - © Sup Agro Montpellier

Scène champêtre de Max Leenhardt 

Toujours à Villeneuve-lès-Maguelone, au bord des étangs, Michel Maximilien Leenhardt, plus couramment appelé Max Leenhardt compose une scène champêtre joyeuse intitulée Étudiants fêtant le VIe centenaire près de la cathédrale de Maguelone. Ce tableau est propriété de l’Université de Montpellier, il est conservé au musée Atger (actuellement fermé pour travaux). Il existe une réplique de ce tableau, dans un format réduit, exécutée en 1885, qui est conservée dans une collection particulière. Max Leenhard était également sculpteur.  

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Étudiants fêtant le VIe centenaire près de la cathédrale de Maguelone - Michel Maximilien Leenhardt - (Montpellier, 1853 – Montpellier, 1941) - 1891. Huile sur toile - © Université Montpellier

Bimar peint les premières cabanes 

Plus à l’est du territoire, Pierre Charles Henri Bimar a peint Les premières cabanes près de Pérols en 1863. Il représente un étang calme, une nature sauvage où l’on devine les activités humaines modestes. L’artiste dépeint l’horizon lointain, où le ciel d’un bleu soutenu est immense, tandis que le premier plan met en avant les cabanes rudimentaires faites de roseaux et de bois. Les cabanes représentées évoquent les installations humaines, souvent utilisées à l’époque par les pêcheurs.   

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Paysage, les premières cabanes près de Pérols - Bimar Pierre Charles Henri - 1827 - Pérols - 1886 - Montpellier - © Musée Fabre de Montpellier Méditerranée Métropole - photo : Frédéric Jaulmes

Bioulès et Verny

Les peintres contemporains comme Vincent Bioulès ou Thomas Verny ont aussi succombé aux charmes des étangs. Dans l’importante donation par le peintre Vincent Bioulès au musée Fabre, figure La maison du garde pêche - étang de l’Or exécutée le 5 février 1998. Le bleu, l’ocre et le blanc sont les trois couleurs utilisées dans cette aquarelle extraite d’un carnet de dessin issu de la donation Bioulès. 

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"La maison du garde pêche – étang de l’Or" - Vincent Bioulès (Montpellier, 1938) - 5 février 1998 - © Musée Fabre de Montpellier Méditerranée Métropole - photo Frédéric Jaulmes
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"Étang à Maguelone" - Thomas Verny (Paris, 1975) - 2018 - pastel sur papier - 50 x 65 cm - © Courtesy Galerie Samira Cambie

Donation Bioulès 

En 2011, Vincent Bioulès a fait don au musée Fabre d’oeuvres graphiques réalisées durant la période 1958-2010. Il s’agit d’un ensemble de 741 dessins, principalement des aquarelles, 46 portraits au fusain de grand format et 515 carnets. En 2019, le musée Fabre a consacré sa grande exposition d’été à ce célèbre artiste montpelliérain.