CULTURE

L'art urbain de Miss.Tic passe l'été à Parcelle 473

20-06-25 - 14:00
Quelques jours seulement après l'exposition Banksy, un nouveau rendez-vous fait l'événement au cœur du musée implanté dans le quartier Malbosc, à Montpellier. Il s'agit de Miss.Tic, poète de l'art urbain. Une soixantaine d’œuvres, principalement issues de la collection privée de sa galeriste parisienne, sont à découvrir jusqu'au 12 octobre.
Laurent Rigail et Lélia Mordoch ont eu le privilège d'accompagner le parcours de la street artiste
Laurent Rigail et Lélia Mordoch ont eu le privilège d'accompagner le parcours de la street artiste - © J. C.
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Quelques jours seulement après la fin de l’exposition Banksy, Parcelle 473 fait à nouveau l’événement avec une exposition (Dame de Pique, Reine de cœur) sur une autre figure majeure du street art : Miss.tic. Une installation puissante et émouvante. Puissante car la majeure partie des œuvres exposées est issue de la collection personnelle de Lélia Mordoch, galeriste parisienne historique et amie de l’artiste qui, des années 1990 à 2020, a régulièrement acheté des travaux de cette pionnière du pochoir et de l’art urbain. Émouvante aussi car Laurent Rigail, le directeur de Parcelle 473, a accompagné en qualité d’agent les dernières années de création de Miss.Tic et lui avait proposé d’exposer à Montpellier. « À une des dernières conversations que j’ai eues avec elle, le musée était encore en travaux, je lui ai dit que l’on ferait une exposition. Elle m’a dit oui, mais ce sera sans moi. Je ne la croyais pas à l‘époque. Elle avait souvent raison la Miss et là, malheureusement, elle a eu raison. »  C’est en fait la maladie qui a eu raison d’elle et elle est partie en 2022, à 66 ans.

Anarchiste plus que féministe

Pour autant, Dame de pique, Reine de cœur n’est pas triste et au contraire déborde de vie. « On voit toute son impertinence, toutes ses phrases, sa poésie, un petit peu de politique aussi et elle est toujours très actuelle dans ce qu’elle dit », assure Laurent Rigail. Près d’une soixantaine d’œuvres sont présentées, dont certains grands formats. « Miss.Tic est descendue dans la rue car elle avait quelque chose à dire. C’est une poète. Mais une poète graphiste avec un rapport texte/image absolument sublime », confie Lélia Mordoch qui a accompagné tout son parcours. Elle occupe une place très à part dans le monde du street art et elle la gardera. Il y a chez elle une prise avec la réalité. Elle a une idée et elle la met en images avec des femmes toujours belles, sexy et qui ont quelque chose à dire. Mais elle s’est toujours défendue d’être féministe. Elle avait plutôt un côté anarchiste, ni dieux, ni maîtres. » 

Près d'une soixantaine d'oeuvres de Miss.Tic sont à voir à Parcelle473
Près d'une soixantaine d'oeuvres de Miss.Tic sont à voir à Parcelle473 - © J. C.

Habillage de la ligne 5 de 2013

Miss.Tic a mis des couleurs sur Paris, plus à la Butte aux Cailles qu’à Oberkampf. Cette exposition à Parcelle 473 montre également Muses et hommes, une de ses séries les plus abouties. Elle date de 2000 lorsqu’elle s’était réappropriée une vingtaine de chefs d’œuvre de l’histoire de l’art – de Botticelli à Gauguin et du Caravage à Toulouse Lautrec, pour les détourner amoureusement sur les murs de la capitale. Depuis, ces créations éphémères ont hélas disparu mais il demeure des photographies et un catalogue. Les visiteurs montpelliérains trouveront aussi trace, avec un brin de nostalgie, du projet de Miss.Tic de 2013 pour l’habillage de la ligne 5 du tramway.

>>> L’exposition est accessible jusqu’au 12 octobre. Plus d’infos : parcelle473.com. 

La série des Muses et hommes est adaptée de chefs d'oeuvres de l'histoire de l'art
La série des Muses et hommes est adaptée de chefs d'oeuvres de l'histoire de l'art - ©J. C.