Après Passer à travers, l’installation interactive au MO.CO, en lien avec l’exposition Sur un os de Françoise Pétrovitch, c’est le musée Fabre qui présente le premier dispositif artistique co-produit avec mille formes Montpellier, et préfigurant son ouverture à Montpellier dans un peu moins de quatre mois. Une association naturelle dans le cadre de l'exposition Pierre Soulages, la rencontre. Présenté au musée depuis le début de l'été, Tapis dans la lumière rejoindra ensuite mille formes en janvier.
Un matin à hauteur d’enfants au musée Fabre
Visite matinale en cette rentrée, pour les cinq enfants de deux ans de la crèche La Maison des enfants. Ils sont les premiers d’une crèche à découvrir le dispositif artistique Tapis dans la lumière, coproduit avec mille formes et réalisé par l’artiste plasticienne Clémentine Carsberg. Une expérience immersive, sensorielle et poétique, pensée pour les plus jeunes.
Les petits explorateurs — Elise, Pia, Isis, Jane et Kyle — ont été accueillis par Marion Boutellier, responsable du service du public au musée Fabre. À ses côtés, Lydie Marchi, la directrice du futur centre mille formes Montpellier. Après un réveil corporel tout en douceur, la visite débute dans l’exposition Soulages. Devant un portrait de l’artiste, Marion les invite à « ouvrir grand les yeux » et à « réveiller le corps, les mains ».
« Je vais vous montrer la lumière dans les tableaux. On va aller voir un beau tableau tout bleu, comme la mer », décrit-elle, avant que les enfants ne chantent « Bateau sur l’eau » et miment les vagues avec leurs jambes.
La visite se poursuit au rythme des enfants, entre comptines, câlins et observation des œuvres. Une pochette individuelle leur est remise, contenant des matériaux colorés et texturés pour une activité créative libre.
"Tapis dans la lumière" : un dispositif sensoriel et inclusif
La seconde partie de la visite les conduit vers le dispositif Tapis dans la lumière, conçu pour stimuler les sens : textures douces, tunnel à explorer, couleurs à observer, plumeaux à toucher...
« On enlève ses chaussures pour mieux sentir les textures », annonce la médiatrice, tandis que les enfants s’approprient spontanément l’espace.
« Nous faisons plusieurs sorties par an. Celle-ci est la première de l’année scolaire. Il y a des enfants pour lesquels c’est également la première sortie de la crèche », confie Maureen, l’une des accompagnatrices, éducatrice petite enfance.
Tandis qu’Alexandra, directrice adjointe de l’établissement, souligne l’importance de ces sorties culturelles : « Nous avons envie de permettre la découverte de la culture dès le plus jeune âge. Nous savons que toutes les familles n’y ont pas accès facilement. Nous sommes parfois des impulseurs, en donnant envie aux parents d’y retourner avec leurs enfants. »
Avant de témoigner de sa joie face à l’inauguration du centre d’art dédié aux 0-6 ans, annoncé le 6 février prochain : « Nous sommes ravis que mille formes arrive. Cela correspond à la politique d’une ville à hauteur d’enfants et cela va enrichir l’existant. Nous avons hâte de pouvoir y participer, cela va être très ludique. »
« À l’image de cette première visite avec une crèche, nous avons « testé » le dispositif « Tapis dans la lumière » tout l’été avec les familles. Aujourd’hui il y avait plus d’enfants que d’adultes et les interactions se sont faites principalement entre enfants, ce qui est encore différent des liens parents-enfants. Ils ont été rapidement complices et y ont passé beaucoup de temps d’exploration. Quand on a pensé le dispositif , on ne savait pas combien de temps cela allait durer en terme d’attention. Comme il y a différentes propositions, il y a un rythme : ils expérimentent d'abord tous les éléments présents et retournent ensuite vers ce qui plaît le plus à chacun. Nous avons vu qu’ils ont pu y explorer leur motricité et que le langage s’est petit à petit délié. Cette visite est adaptée aux familles, aux structures, aux assistantes maternelles également. C’est une dynamique différente à chaque fois. »
« Dans le cadre de la préfiguration de mille formes, nous avons souhaité mettre en place des projets avec les établissements culturels de Montpellier. Cet été, nous avons proposé un projet au MoCo ou ici au musée Fabre. À partir du 4 janvier 2026, ce dispositif sillonnera la ville et pourra être emprunté par les crèches, les relais petite enfance, etc., gratuitement. Nous formons systématiquement les professionnels, afin que nos projets soient aussi les leurs et également pour que nos partenaires soient totalement autonomes.
Ce sont des formats que nous allons continuer de travailler, y compris lorsque mille formes sera ouvert. Nous allons continuer à travailler avec le musée Fabre et le MoCo. Nous aimons cela, la collaboration entre nous est naturelle. Il y a une volonté commune de travailler ensemble, au service de nos publics et d’un projet commun. mille formes est une porte d’entrée sur les autres établissements culturels. L'inverse est également vrai !
Dans la mise en place de mille formes, il y avait eu une phase de consultation des professionnels de la culture, de la petite enfance ou de l'éducation. milles formes ne serait pas ce qu’il va être sans ce temps de travail collectif qui a été fait et qui se poursuit.
Le soutien du centre Pompidou a été essentiel dans la structuration du projet et le prêt de dispositifs artistiques. L'expertise de nos partenaires, comme le musée Fabre bien évidemment, a également été essentiel. Celui-ci porte des projets avec la petite enfance depuis plus de quinze ans. mille formes naît d’un terreau très fertile.
Aujourd'hui, mille formes finit de se construire. Le chantier est en cours, ainsi que la constitution de l’équipe qui sera à l’œuvre sur place dès début janvier. La programmation pour l’an prochain est prête. Nous pouvons déjà dévoiler que la première séquence s’appelle « En piste », mais je n'en dirai pas plus à ce stade !
mille formes a pour mission de construire le regard des adultes de demain. Notre mission est de maintenir les esprits ouverts, de développer l'esprit critique, d'émerveiller et de faire rêver... »
