Une découverte qui bouleverse les certitudes

29-01-24 - 08:00
31-01-24 - 16:04
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Alors que l’Académie des Sciences et Lettres de Montpellier tient sa séance annuelle de rentrée le 29 janvier, son Secrétaire perpétuel, Christian Nique, vient de découvrir que cette vénérable institution serait plus âgée qu’on ne le croit.
Christian Nique
Christian Nique, Secrétaire perpétuel de l'Académie de Montpellier - © D.R.
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En Commun : Après trois ans de recherche, qu’avez-vous mis en lumière ?

Christian Nique : Depuis toujours, on dit que l’Académie de Montpellier a été créée par lettres patentes du roi Louis XIV en 1706. Or, j’ai extrait des archives les preuves que 50 ans auparavant, il existait déjà une Académie. Fondée par un certain Jean Bonnel, elle avait acquis une grande réputation et Descartes correspondait avec elle. Elle réunissait les esprits les plus éminents de la ville. Elle a été dissoute vers 1670, victime de la politique antiprotestante du roi. Or, Bonnel et plusieurs autres académiciens appartenaient à la religion réformée. L’Académie créée en 1706 est donc le prolongement de cette première mouture, en dépit de la mise à l’écart des intellectuels protestants. 

En Commun : En quoi cette découverte est-elle importante ?

Christian Nique : Elle hisse notre Académie au rang de 1e académie de province encore en activité. C’est prestigieux et il est amusant de noter qu’elle acquiert ainsi, le même titre que notre université de médecine. Les résultats de mes recherches seront publiés prochainement dans le Bulletin de l’Académie de Montpellier.

En Commun : Comment fonctionne actuellement cette institution ? 

Christian Nique : Nous sommes 90 académiciens, répartis en trois sections (Lettres, Sciences et Médecine). Nous sommes membres à vie et élisons une haute personnalité montpelliéraine pour remplacer les décédés ou ceux qui démissionnent. Lors de notre rentrée solennelle, nous accueillerons sept nouveaux académiciens. Nous nous réunissons fréquemment, notamment en séance publique, à la salle Rabelais le premier lundi du mois, pour présenter nos derniers travaux sous forme de conférence. Notre mission est de partager le savoir objectif. Une tâche qui se révèle cruciale en ces temps de désinformations alarmantes. Lors de la séance de rentrée, nous aurons le plaisir d’écouter, notamment, une conférence sur l’intelligence artificielle. 

En Commun : Il y aura également la remise du Prix Sabatier d’Espeyran. En quoi consiste-t-il ? 

Christian Nique : Il a été lancé en 2011, par Michaël Delafosse, alors adjoint à la Culture. Il s’agit de récompenser une thèse ou un travail équivalent, à un jeune de moins de 35 ans. Le lauréat se voit décerner par la Ville la somme de 2 000 euros. Je ne vous dirais pas le nom du lauréat 2024. Rendez-vous lundi, à 17h30, à l’Institut de botanique de Montpellier. 

>>>Lire aussi : Coup double pour le prix Sabatier d'Espeyran 

>>> L’Académie des Sciences et lettres de Montpellier dispose d’un site internet et d’une chaine YouTube sur laquelle les conférences sont diffusées. 

Liste des nouveaux académiciens 

Section Médecine

  • Régine Detambel, écrivaine.

Section Lettres

  • Thierry Verdier, directeur de l'École nationale supérieure d'architecture de Montpellier.

Section Sciences

  • Jean Sarrazin, ancien directeur de l’École de chimie de Montpellier ;   
  • Jean-Pierre Martin, chef d’entreprise ;
  • Michel Robert, ancien président de l’Université Montpellier 2 ;
  • Éric Servat, directeur du Centre International UNESCO Eau de Montpellier ;
  • Agnès Mignot, professeure de Biologie et Écologie Évolutives à l’Université de Montpellier. 

Source URL: https://encommun.montpellier.fr/articles/2024-01-29-une-decouverte-qui-bouleverse-les-certitudes