Depuis un an, le Centre informatique national de l’enseignement supérieur (Cines) de Montpellier, héberge sur le campus de Saint Priest, le supercalculateur le plus puissant de France. Il s’appelle Adastra et permet aux chercheurs de réaliser, en un temps record, des simulations scientifiques hors normes, purement et simplement impossibles à accomplir sur un ordinateur traditionnel. Adastra effectue 74 millions de milliards d'opérations de calcul par seconde, soit 74 petaflops/s.
Puissant et sobre
Ce bijou de technologie constitue un atout majeur pour la recherche française et sa capacité de calcul le fait figurer parmi les plus puissants d’Europe. Il est régulièrement mobilisé pour les simulations numériques utilisées notamment dans les travaux du GIEC, les moyens nationaux de calcul haute performance, convergés avec l'intelligence artificielle et bientôt avec les prototypes d'ordinateurs quantiques. « Adastra profite à tous les domaines de l'activité scientifique et de l'innovation : lutte contre le réchauffement climatique, santé, transports propres, biodiversité, aide à la décision, sciences humaines et sociales, biologie, chimie, physique, astrophysique… » indique Michel Robert, le directeur du Cines.
Le supercalculateur, dont la valeur est estimée à 30 millions d’euros, a une autre qualité : sa sobriété énergétique. Grâce à un système de refroidissement hydraulique, la machine est maintenue à température ambiante alors que ses prédécesseurs utilisaient une climatisation constante.
Objectif : 500 pétaflops
Implanté en 1979 à Montpellier, le Cines est l’un des trois seuls grands centres de calcul en France (et l’unique en province). Le précédent supercalculateur, Oxygen, était trois fois plus gros. Et 20 fois moins puissant. « Mais par rapport, au premier ordinateur du début, Adastra est 10 milliards de fois plus puissant », précise Michel Robert. Il y a quelques semaines, Adastra a bénéficié d’une extension technologique qui va lui permettre d’accroitre ses capacités. « Avec les technologies d’aujourd’hui, il est techniquement possible d’atteindre une puissance de calcul de 500 pétaflops ».