« Nous proposons 252 logements accompagnés en résidence sociale et 30 en pension de famille. Les résidents sont orientés vers nous par le SIAO de l'Hérault (NDLR : Service Intégré de l'Accueil et de l'Orientation), qui a en charge de simplifier les démarches d’accès à l’hébergement et au logement. Mais aussi par Action Logement ou les bailleurs sociaux partenaires, qui ont un contingent réservé au sein de la résidence. Une équipe pluridisciplinaire accompagne les résidents et gère le lieu : un responsable de structure, un agent d’animation, un travailleur social... », détaille Michel Kessouari, directeur territorial d'Adoma. Pour réapprendre le vivre-ensemble, de nombreux espaces communs existent : coin cuisine, buanderie / laverie, salle TV et détente, bibliothèque, ateliers ludiques…
Des « solutions logement » pour les personnes en difficulté
Adoma, filiale de CDC Habitat, a investi 2 M€ de fonds propres dans ce projet qu’elle conduit. Celui-ci n’aurait pas vu le jour sans le soutien de l’État (2,7 M€), de la Métropole de Montpellier (513 000 €), de la Banque des territoires (prêt de 10,6 M€ et garanties financières) et d’Action Logement (prêt 2 M€ et prise en charge des intérêts des autres prêts). « Avec Le Lavandin, nous proposons une « solution logement » aux personnes en situation d’isolement ayant des ressources modestes et irrégulières. Ici, les résidents peuvent stabiliser leur situation personnelle et se reconstruire. C’est comme un tremplin pour repartir de l’avant. Les résidents payent une redevance : pour un studio meublé de 22 m2, c’est 515 € par mois. Mais avec les APL, le reste à charge représente moins de 200 €. » insiste Emmanuel Ballu, DG d’Adoma. Tous les partenaires impliqués ont travaillé en commun pour répondre aux besoins des habitants du territoire.
« Il y a tout ce qu’il faut ici »
Ainsi, Tawfik, 59 ans, ancien routier, bûcheron et ouvrier du BTP, victime d’un accident de travail, a pu s’installer dans un studio meublé de la pension de famille. « Les aléas de la vie… Mais je suis très bien ici. Il y a tout ce qu’il faut : un coin cuisine, une douche et on est chouchoutés par les responsables, Abdou, Nacera et Cyrielle. On est en sécurité aussi... » explique-t-il. Moussa, 43 ans, est quant à lui demandeur d’asile ivoirien et habite au sein de la résidence sociale. « Je suis arrivé en France en 2019. J’ai un peu galéré, mais je m’en suis sorti. Actuellement, je travaille en CDI comme menuisier pour « Grand Large », un atelier de réparation et de construction de bateaux à la Grande-Motte. Je suis très content d’avoir trouvé un bon logement. Tout se passe bien ici, il faut le souligner. Je remercie Jean-Fulgence, Charlotte, Ahmed et Mickaël pour leur soutien », raconte-t-il.
« C'est un impératif républicain de se mobiliser sur la question du logement »
« La question du logement est essentielle pour Montpellier et pour notre République. Il y a beaucoup trop de mal logement et de gens qui vivent dans la rue au pays de Victor Hugo. C’est un impératif républicain de se mobiliser cette question. Ici, la dynamique est bonne, exemplaire même. Nous développons le logement privé et social. La Métropole de Montpellier a investi 5 M€ dans la création de pensions de famille. L’hôtel des Fauvettes a aussi été racheté pour en faire un lieu d’hospitalité d’urgence. Le logement, c’est la dignité de la personne. C’est un choix fort de notre part et un moyen efficace pour que moins de gens traversent la terrible épreuve de vivre dans la rue.
Depuis 2021, plus de 200 personnes ont ainsi pu intégrer un logement de façon pérenne et être accompagnées pour se reconstruire. Merci à tous ceux qui s’impliquent dans cette démarche malgré un contexte contraignant. Je suis fier de notre volonté commune de défendre ce si fondamental droit au logement. « Le Lavandin » est une résidence exemplaire, intégrée dans la ville, avec des transports en commun à proximité. Il faut lutter contre la relégation spatiale des moins bien lotis. La République, c’est la fraternité, c’est la lutte contre le séparatisme social et cela passe par des conditions de logement dignes. Il faut continuer notre action… Il y a tellement de gens qui instrumentalisent la détresse humaine mais qui ne font rien pour améliorer les choses. Notre objectif est d’avoir 15 pensions de famille sur le territoire métropolitain. »