Quartier Hôpitaux-Facultés

"IA ORA NA". Avec l’AEPF, un petit coin de Polynésie à Montpellier

01-12-24 - 06:30
01-12-24 - 09:29
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Terre d’accueil privilégiée des étudiants Polynésiens, Montpellier a cédé au territoire, il y a plusieurs années, un petit bout de terrain, situé rue du Carroux, dans le quartier Hôpitaux-Faculté. L’AEPF (Association des Étudiants de Polynésie Française) y a construit son foyer et accueille toute l’année, adhérents et non adhérents pour un programme d’activités mêlant sorties, loisirs, ateliers danse et musique, rappelant à chacun l’esprit du « fenua ». Pleins feux sur cette initiative, alors que Montpellier et la Ville tahitienne de Punaauia viennent de signer une convention de coopération.
Photo des adhérentes de l'association AEPF devant le foyer à Montpellier
© AEPF Montpellier
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Près de 200 étudiants Polynésiens chaque année à Montpellier

Plus de 16 000 kilomètres de distance. Près de 30 heures de voyage. Pour les jeunes polynésiens venir étudier à Montpellier est une véritable aventure. Un arrachement aussi au foyer, le fameux « fenua » (signifiant « île » ou « terre » en tahitien). D’autant que la tradition maintient en Polynésie un mode de vie grégaire, « on habite facilement tous ensemble, parents, oncle, tante, grand-parents… », explique Ikau Lehartel, présidente de la section Montpelliéraine de l’Association des étudiants de Polynésie Française (AEPF).

Il y a une dizaine d’AEPF répartis sur le territoire métropolitain. Essentiellement dans les grandes villes étudiantes, comme Paris, Nice, Lyon, Strasbourg… « Chaque année on recense près de 200 étudiants polynésiens venus à Montpellier poursuivre leur cursus ». Les raisons de cette attractivité ? « On ne va pas se le cacher, le climat, la chaleur, la proximité des plages, l’agrément de la vie étudiante, pèsent beaucoup sur le choix des étudiants polynésiens » s’amuse la présidente, « mais aussi les équipements, l’accessibilité des universités… ».

Photo d'étudiantes polynésiennes au foyer
© AEPF
Groupe de musique au foyer
© AEPF
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Photo d'étudiantes polynésiennes au foyer
- © AEPF
Groupe de musique au foyer
- © AEPF

Accueillir et accompagner au mieux les nouveaux arrivants

L’AEPF fournit à tous un service d’accueil et d’information, pour faciliter au mieux l’intégration des nouveaux arrivants : aide à la recherche de logements, aux démarches administratives, assurances, compte bancaires… Les étudiants disposent même d’un petit bout de territoire polynésien, cédé par la Ville de Montpellier, sur lequel ils ont fait édifier le foyer où s’organisent vie, loisirs, activités.

« Des travaux de rénovation vont y être lancés prochainement, mais en temps normal, nous y accueillons tous nos ateliers, les répétitions pour les spectacles, les soirées festives… Nous avons même une chambre que nous pouvons mettre à disposition des étudiants le temps qu’ils trouvent leur propre logement ». Aux beaux jours, le jardin permet l’organisation de rencontres en plein air, après-midi conviviales, soirées barbecues. « Nous avons même un Ahi Ma’a, un four traditionnel creusé dans le sol, pour cuire les aliments à l’étouffée à la mode tahitienne… »

Vue de nuit du foyer
Le foyer de l'AEPF, 190 rue du Caroux (quartier Hôpitaux-Facultés) - © AEPF

Culture, sports, loisirs, sorties : des activités ouvertes à tous

La plupart des activités proposées par l’AEPF sont ouvertes à tous, et même sans adhésion. « L’idée est bien sûr de se retrouver, de faire communauté entre Polynésiens, pour vivre au mieux la distance, l’éloignement avec les amis, la famille… Mais nous tenons aussi à nous ouvrir à tous ceux qui veulent découvrir notre culture, nos activités. On publie régulièrement sur nos réseaux sociaux le calendrier de nos animations : dégustation de spécialités tahitiennes, poisson cru au lait de coco, poulet fafa, ou les steaks frites à la mode de chez nous. Mais aussi les ateliers de danse ou de musique. Les sorties pirogues. Sans oublier bien sûr notre spectacle annuel. Cette année, c’est un bal polynésien, qui sera organisé dans le courant du mois de mars, véritable show sous forme de dîner dansant ».

AEPF Montpellier  – 109 rue du Caroux – 07 52 06 05 69 – aepfmontpellier.com  - Facebook - Instagram

 

>>> Lire aussi : Partenariat : Punaauia et Montpellier, main dans la main

sport au gymnase
Tous les samedis, activités sportives au Gymnase Marcel Cerdan - © AEPF Montpellier
spectacle de danse tahiti
En mars 2025, l'AEPF organise son grand bal polynésien - © AEPF Montpellier
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sport au gymnase
Tous les samedis, activités sportives au Gymnase Marcel Cerdan - © AEPF Montpellier
spectacle de danse tahiti
En mars 2025, l'AEPF organise son grand bal polynésien - © AEPF Montpellier

3 questions à :

Ikau Lehartel, présidente de l'AEPF Montpellier

 

Pour vous présenter ?

Je suis originaire de Tahiti. J’ai d’abord connu l’AEPF en tant qu’adhérente de l’association. Puis à partir de 2021 j’ai pris des responsabilités dans le bureau. Et j’ai été élue déjà une première fois présidente de l’association en 2022-2023. J’y ai beaucoup appris. Je me suis d’ailleurs réorientée à l’Université, vers un Master en Ressources Humaines et j'ai pris pour sujet de thèse "la vie associative".  

Votre présidence à l’AEPF ?

Un an, c’est court et intense pour arriver à tout mettre en place. Mais comme je l’ai dit c’est une belle aventure qui fait grandir. Avant de venir en France j’avais un peu peur. Il y a une grande différence de style de vie entre ici et la Polynésie. Sur tout le territoire il y a quelques 300 000 habitants, c’est très petit, on s’y ennuie vite. La vie y est aussi très chère. Nous n’avons pas l’Euro mais le Franc Pacifique. Et j’avoue que je ne me vois plus y rentrer, à part pour les vacances. J’aimerais bien vivre ici.

Vos objectifs ?

Il y a beaucoup à faire de la part du Gouvernement de Polynésie pour mieux accompagner les étudiants lorsqu’ils viennent en métropole. Je trouve que beaucoup sont livrés à eux-mêmes et donc ont tendance à beaucoup attendre de nous, qui ne sommes que des bénévoles. Il y a tout un volet santé, sans doute à mettre en place. L’éloignement de la famille, l’isolement, le choc des saisons et du climat, parfois aussi les difficultés financières (beaucoup d’étudiants sont boursiers), font que l’association a été obligée de s’adapter. Nous organisons des repas gratuits, des soirées solidaires et festives, de sorties avec des tarifications adaptées...

Ikau Lehartel, présidente de l'AEPF Montpellier
Ikau Lehartel devant la fresque murale du foyer de l'AEPF - © S.M.
Logo AEPF Montpellier
©AEPF Montpellier

Source URL: https://encommun.montpellier.fr/articles/2024-12-01-ia-ora-na-avec-laepf-un-petit-coin-de-polynesie-montpellier