Quelle formation avez-vous suivie ?
Doriane Lopez : J’ai effectué un cursus de quatre ans chez ARTFX, école spécialisée dans les effets spéciaux, l’animation et le jeu vidéo. J’ai choisi la spécialité « compositing », c’est-à-dire la création en images 3D des décors virtuels qui vont remplacer le fond vert utilisé en studio lors des tournages.
Quelles expériences professionnelles ont précédé votre arrivée à France.tv Studios ?
D.L. : Mes premières expériences se sont déroulées chez InEfecto, un studio spécialisé dans les effets visuels et l’animation 2D et 3D. J’ai également travaillé dans d’autres petites boîtes de production et sur des projets personnels.
Depuis quand travaillez-vous au sein des Tontons truqueurs à Vendargues ?
D.L. : Depuis 2021. Chez les Tontons truqueurs, filiale de France.tv studio, nous sommes spécialistes de la production virtuelle. Mon équipe compte trois personnes, deux profils « artistiques » et un profil « technicien ». Nous travaillons en collaboration avec d’autres équipes d’animation, notamment sur l’assemblage du compositing et l’automatisation des rendus visuels.


« Spécialiste du compositing » : en quoi consiste votre métier ?
D.L. : Avec mon équipe, nous créons par exemple les décors virtuels de l’hôpital, du bureau du juge ou les extérieurs visibles par les fenêtres. Il faut savoir que désormais, en studio, les comédiens sur le plateau jouent devant un fond vert, entourés par un châssis basique. Le reste est créé en 3D. Nous travaillons de plus en plus en hybride réel / virtuel, pour un meilleur contrôle de l’image et des contraintes de tournage. Nous sommes ainsi capables de proposer au réalisateur les images du décor virtuel final au moment où il va tourner. Nos images 3D apparaissent en direct en arrière-plan, sur son écran de contrôle, pendant le tournage des scènes. Nous pouvons aussi donner des indications sur la couleur des costumes (pas de vert), ou des objets présents dans le cadre (pas trop réfléchissants). Dans le jargon, on nous appelle des « unrealers », du nom du logiciel « Unreal » que nous utilisons beaucoup, même si à la base il est conçu plutôt pour les jeux vidéo. Il y a une très bonne ambiance, presque familiale, et le métier est passionnant.
Avez-vous d’autres activités ?
D.L. : Je travaille aussi sur des petits projets personnels de mon côté. Et, depuis la rentrée, je donne également des cours sur les bases de la modélisation 3D aux étudiants du master Création numérique de l’université Paul Valéry.
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