Créé en janvier 1965 par arrêté préfectoral, sous le mandat de Jacques Delmas, le District Urbain de Montpellier n’investit pas immédiatement le champ nouveau de l’intercommunalité. Il limite son action à la gestion des ordures ménagères (décharge du Thot) et à la création de zones d’activités. Il faut attendre l’élection en 1977 de Georges Frêche, très impliqué dans la décentralisation, pour endosser de nouvelles compétences : secours et incendie, mais surtout développement économique.
Montée en compétences
La création du Bureau du Développement économique en 1978, une première en France, va permettre de travailler sur un bassin d’emploi élargi et de préfigurer la future TechnoPôle (Agropolis, Héliopolis, Euromédecine, Cap Alpha…). En 1981, la compétence transports est acquise et mène à une municipalisation rapide du réseau alors géré par le concessionnaire privé CTM. Le tunnel de la Comédie (1984) accompagne l’évolution du schéma de transports communal, auparavant organisé en étoile à partir de la gare. « Petit à petit, nous passons d’une intercommunalité de mise en commun des moyens à une véritable solidarité permettant un aménagement du territoire plus efficace et plus en phase avec la géographie du bassin de vie global », estime Christophe Moralès, ancien adjoint municipal, vice-président du District de 1985 à 1995, puis de l’Agglomération de 2008 à 2014.
Transports, gestion de l'eau et des déchets, équipements sportifs et culturels...
La montée en compétences se poursuit progressivement : réalisation et gestion des équipements culturels et sportifs (1988), assainissement des eaux usées (1989), traitement des ordures ménagères (1991) … « Cela va permettre le développement d’équipements centraux, comme le centre de tri Déméter en 1994 (modernisé en 2020), ou la Piscine Olympique Angelotti en 1996, et périphériques, tels les réseaux de piscines, de médiathèques et de déchetteries, le raccordement de tous les réseaux communaux au réseau central, ou encore la station d’épuration Maera en 2006 (modernisation en cours). La première ligne de tramway en 2000, et les suivantes, font partie également des réalisations majeures de l’intercommunalité », précise Claude Cougnenc, ancien secrétaire général du District, puis directeur général des services de la Ville de 1982 à 2004.
À la suite de la loi Chevènement de 1999, qui dote l’intercommunalité de ressources propres via la mise en commun de toutes les taxes professionnelles, la naissance de l’Agglomération entre 2001 et 2005 est difficile. Elle passe de 38 communes en 2002, à 31 entre janvier 2004 et janvier 2005. Palavas-les-Flots, La Grande-Motte, Mauguio, Saint-Aunès, Saint-Clément-de-Rivière, Saint-Gély-du-Fesc et Teyran quittent l’intercommunalité. Dans la foulée, suite à une décision préfectorale défavorable, la fusion avec les communautés voisines du Bassin de Thau et du Nord du Bassin de Thau est bloquée, empêchant la constitution d’une communauté urbaine. Il faudra attendre janvier 2015 pour l’étape suivante : la Métropole.
Attractivité économique = emplois et recettes fiscales
2006 et 2007 sont néanmoins le temps de la reconnaissance internationale pour Montpellier, labellisée « ville européenne à fort potentiel », comme Manchester ou Turin, et dont le BIC reçoit le prix du meilleur incubateur mondial. L’acte III de la décentralisation en octobre 2014 permet de clarifier les règles de gestion de l’intercommunalité (le préfet ne peut plus intervenir) et de créer la Métropole. Nous fêtons cette année ses 10 ans. Son action récente se concentre sur le développement des mobilités décarbonées, l’attractivité économique et culturelle, ainsi que la rénovation urbaine et énergétique.
Penser l'avenir avec les intercommunalités voisines
Les défis à relever seront de poursuivre l’aménagement du territoire en réussissant la transition écologique, et de construire à l’échelle de ce territoire les politiques des mobilités et d’aménagement pour un bassin de population proche des 900 000 habitants. Cela passera par des liens plus forts avec les communautés de communes voisines que sont Sète Agglopôle Méditerranée, Pays de l’Or, Pays de Lunel, Grand Pic Saint Loup, Vallée de l’Hérault, Lodévois et Larzac, Hérault Méditerranée et du Clermontais. L’Agence du Développement et des Transitions du territoire a été créée en 2023 dans cette optique.
