Consuls à Montpellier : « La Finlande est le pays le plus heureux du monde »

Joan Da Silva : J’ai été nommé consul honoraire en 2021. Le consulat avait été créé quatre ans auparavant, à l’occasion du centenaire de l’indépendance de la Finlande. À l’origine, le poste était occupé par Jaana Reinikainen, une ressortissante finlandaise. Ce n’est pas mon cas, mais lorsque Jaana a quitté Montpellier, elle m’a contacté, sachant combien j’apprécie la Finlande et que j’en ai appris la langue. J’ai d’ailleurs travaillé pendant deux ans à Helsinki, comme directeur de création chez Rovio, une entreprise finlandaise à l’origine du jeu vidéo Angry Birds. J’habite Montpellier depuis 2018 et je travaille actuellement pour un distributeur de jeux vidéo. 

Combien de Finlandais vivent dans la région ?

Joan Da Silva : Ils sont peu nombreux. On en compte environ 200 en Languedoc-Roussillon, dont une vingtaine dans la métropole de Montpellier. Ce sont des personnes plutôt discrètes, qui ne cherchent pas forcément à se regrouper. Ils apprécient la qualité de vie et l’ensoleillement de la région. En Finlande, à cause de la position géographique du pays au nord du cercle polaire, les journées d’hiver sont très courtes et le soleil se fait rare. 

Existe-t-il des liens entre la Finlande et Montpellier ?

Joan Da Silva : Oui, plusieurs liens ont été tissés au fil des années. Par exemple, en septembre 2015, de nombreux supporters finlandais sont venus à Montpellier pour encourager leur équipe nationale lors de l’Eurobasket. Des partenariats universitaires existent également, notamment entre Montpellier et l’université de Jyväskylä autour d’un Master dédié aux radiations. La Faculté d’économie propose aussi des programmes de mobilité, tout comme le collège Camille Claudel, qui a accueilli des échanges scolaires ce printemps. Je tiens aussi à souligner que Luka Marttila, jeune joueur finlandais, a contribué à la belle saison du MHSC-Volley-ball, qui a atteint la finale de la Coupe de France l’an passé. Enfin, la Métropole de Montpellier collabore actuellement avec la ville d’Oulu dans le cadre du projet européen Art of Darkness.

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Quel est votre rôle en tant que consul ?

Joan Da Silva : Grâce à mon parcours dans le domaine du numérique, je peux être un facilitateur entre les entreprises françaises et finlandaises, notamment dans les secteurs des industries culturelles et créatives. La Finlande est un acteur majeur en matière de jeu vidéo : c’est la première industrie du genre en Europe, avec des centaines d’entreprises spécialisées dans le développement de jeux pour mobiles. Il existe également à Helsinki un événement incontournable : Slush, le plus grand salon européen dédié à la levée de fonds. C’est un point de rencontre privilégié entre jeunes start-up prometteuses, PME innovantes et investisseurs à la recherche de nouveaux projets à soutenir. Chaque année, des jeunes pousses de notre territoire y participent pour tenter de se faire repérer et accélérer leur développement.

Quelles différences remarquez-vous entre un Français et un Finlandais ?

Joan Da Silva : Les différences culturelles sont assez marquées. Les Finlandais sont généralement très discrets, réservés et peu enclins aux démonstrations. En Finlande, la confiance est partout : dans les institutions, dans les relations professionnelles, et même dans la vie quotidienne. On part du principe que les gens vont respecter les règles, faire ce qu’ils disent et agir de manière responsable. Ça crée un climat serein, propice à la coopération. Pas étonnant, finalement, que la Finlande, pour la huitième année consécutive, ait été désignée pays le plus heureux du monde par les Nations Unies !